Dans son dernier rapport, la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED) exhorte tous les pays en développement à se préparer à une période de changement technologique profond et rapide qui affectera profondément les marchés et les sociétés. Si développements récents dans les technologies de pointe, y compris l'intelligence artificielle, la robotique et la biotechnologie, ont montré un potentiel énorme pour le développement durable, ils risquent pourtant d'accroître les inégalités en exacerbant et en créant de nouvelles fractures numériques entre les pays. La pandémie de COVID-19 a encore mis en évidence cette dichotomie. La technologie a été un outil essentiel pour lutter contre la propagation du virus, mais tout le monde n'a pas un accès égal à ses avantages.
Le rapport de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED) sur la technologie et l'innovation 2021 examine l'hypothèse postulant que les technologies de pointe creusent les inégalités existantes et en créent de nouvelles. « Chaque vague de progrès a été associée à une inégalité plus marquée entre les pays − avec des disparités croissantes dans l'accès aux produits, aux services sociaux et aux biens publics ».
Il aborde également les politiques nationales et internationales, les instruments et les réformes institutionnelles qui sont nécessaires pour créer un monde d'opportunités plus égal pour tous, ne laissant personne de côté.
« Si les pays en développement veulent créer une économie qui offre à leur population des emplois mieux rémunérés, ils devront tirer parti du nouveau paradigme technologique », affirme le rapport, invitant les pays en développement à tirer pleinement parti de la révolution technologique actuelle pour réduire les écarts qui freinent un développement véritablement inclusif et durable.
La CNUCED montre que les technologies de pointe représentent déjà un marché de 350 milliards de dollars, qui pourrait atteindre 3,2 billions de dollars d'ici 2025. Mais de nombreux pays, en particulier les moins avancés et ceux d'Afrique subsaharienne, ne sont pas préparés à saisir l'opportunité qu'offre cette vague technologique, adopter et s'adapter équitablement à la révolution technologique en cours. Le développement humain de ces dernières décennies s'est accompagné de changements technologiques rapides. Pour que tous les pays puissent suivre ce rythme le rapport appelle à une coopération internationale renforcée pour renforcer les capacités d'innovation dans les pays en développement, accroître la participation des femmes dans les secteurs numériques, mener des évaluations technologiques et promouvoir un débat inclusif sur l'impact des technologies de pointe sur le développement durable. Le Maroc continue à rattraper son retard Tous les pays devront renforcer et aligner les systèmes de science, de technologie et d'innovation et les politiques industrielles, développer les compétences numériques des étudiants et de la main-d'œuvre et combler les fractures numériques, déclare le rapport, appelant les gouvernements à renforcer également la protection sociale et faciliter les transitions de main-d'œuvre pour faire face aux conséquences négatives potentielles des technologies de pointe sur le marché du travail.
Selon une enquête menée par le portail d'emploi, ReKrute.com, en avril 2020, plus de la moitié (56%) des cadres au Maroc ont travaillé à domicile. De plus, de nombreuses entreprises ont déployé le télétravail pour protéger leurs employés et ralentir la propagation de la Covid-19 au Royaume.