Selon le rapport 2018 sur «La technologie et l'innovation : les technologies de pointe au service du développement durable», publié la semaine dernière par la CNUCED, les technologies de pointe peuvent aider à atteindre les ambitieux Objectifs du développement durable et à trouver des solutions mondiales aux problèmes économiques, sociaux et environnementaux du XXIe siècle. «Les technologies de pointe offrent la possibilité de mettre en place des modèles de croissance plus durables et d'atténuer la dégradation de l'environnement des dernières décennies, voire d'inverser ce processus», a déclaré Mukhisa Kituyi, secrétaire général de la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement (CNUCED) lors de la présentation du rapport 2018 de l'organisation onusienne portant cette année sur «La technologie et l'innovation : les technologies de pointe au service du développement durable». Poursuivant son propos, le responsable onusien a également ajouté qu'«il faut que l'évolution technologique et l'innovation visent des résultats à long terme profitables à tous, ce qui suppose une volonté politique et une coopération entre les pouvoirs publics, le secteur privé, la société civile et les milieux universitaires». En effet, dans son rapport, la CNUCED observe une convergence des technologies de pointe, qui passe par l'utilisation de plus en plus fréquente de plateformes numériques pour produire de nouvelles technologies combinées et qui fait évoluer de nombreux secteurs à un rythme accéléré. Aussi, elle recommande une action internationale concertée pour développer les compétences technologiques et soutenir toutes les formes d'innovation dans les pays en développement en général et dans les pays les moins avancés, en particulier, qui devraient bénéficier d'un appui international lorsqu'ils cherchent à renforcer leurs capacités et à créer un environnement qui permettra de tirer parti des technologies de pointe. Cependant, la CNUCED relève aussi dans son rapport que la diffusion des nouvelles technologies est si rapide que la société -et les décideurs- pourraient bien être incapables de s'adapter aux changements radicaux qui l'accompagnent. De plus, les technologies de pointe peuvent aggraver les déséquilibres économiques, sociaux et technologiques existants, et creuser les inégalités. C'est pourquoi, la CNUCED invite les acteurs internationaux à élaborer ensemble des réponses concrètes aux graves questions éthiques, environnementales, économiques et sociales soulevées par les technologies de pointe. «En prenant conscience des immenses avantages des technologies nouvelles et émergentes, en recensant les risques et en y faisant face de manière judicieuse, nous pouvons surmonter les craintes et les inquiétudes qui vont de pair avec l'accélération des changements technologiques, économiques et sociaux», a dit Shamika N. Sirimanne, directrice de la Division de la technologie et de la logistique de la CNUCED. Pour montrer la voie, la CNUCED donne dans son rapport plusieurs exemples, où elle s'intéresse aux problèmes que soulève le progrès technologique rapide et réfléchit au meilleur traitement à leur réserver. Par exemple, les systèmes d'intelligence artificielle sont utilisés par les institutions financières pour prendre des décisions en matière d'octroi de prêts, par les fournisseurs d'accès Internet pour choisir les annonces publicitaires à montrer à leurs utilisateurs, par les commerçants pour décider des rabais ou des offres spéciales à proposer à leurs clients potentiels ou réguliers, et par les employeurs pour sélectionner des candidats dans le cadre de processus de recrutement. Or, ces algorithmes ne sont pas infaillibles ! En effet, des erreurs peuvent survenir du fait d'une défaillance des moyens de communication ou des capteurs, de volumes de données imprévus, d'un code informatique erroné, d'une panne d'ordinateur ou d'un défaut de stockage des données. Ces algorithmes doivent en outre être mieux compris, de manière à repérer et à atténuer les préjugés discriminatoires dont ils pourraient faire l'objet, et à garantir la transparence de leur utilisation. Quelques exemples recueillis du rapport ♦ L'analyse des mégadonnées facilite la prise de décisions en cas d'épidémies mortelles. Par exemple, lors d'une épidémie de fièvre typhoïque, le ministère ougandais de la Santé s'est servi d'outils de cartographie des données pour décider de la répartition des médicaments et de la mobilisation des équipes de santé. L'analyse des mégadonnées aide aussi à élaborer des produits d'assurance à l'intention des petits agriculteurs africains. ♦ Dans les pays en développement, les imprimantes 3D sont utilisées pour produire des membres artificiels sur mesure et à moindre coût. ♦ L'intelligence artificielle excelle par sa précision dans la lecture des scanographies et, de ce fait, rend les médecins disponibles pour la prestation de soins où la relation humaine est importante. ♦ Les objets connectés permettent aux agriculteurs de surveiller l'état des sols et de décider du meilleur moment pour planter.