La 1ère édition du Forum des Jeunes Diplomates Africains et Assimilés, organisée par Laboratoire de Recherches et d'Actions Diplomatiques (LaRAD), du 19 au 23 juillet 2021, en partenariat avec l'Institut Mandela, l'Ecole Doctorale GAMO (Gouvernance de l'Afrique et du Moyen-Orient) de l'Université Mohammed V du Maroc et l'OMA, vient à point nommé où l'Afrique est appelée, plus que jamais, à parler d'une seule voix. L'objectif est de mieux cerner et prendre conscience des défis auxquels est confronté le continent. Il s'agit de la nécessité d'agir ensemble et maintenant afin de permettre aux jeunes d'être aguerris et d'apporter leur pierre à l'édifice, chacun dans son domaine de compétence et surtout avec plus de réalisme et de pragmatisme. Il est question ici de susciter encore plus de résilience chez eux tout en se défaisant du sentiment afro-sceptique qui gangrène déjà les âmes de plusieurs africains surtout chez la jeune génération. Lors de cette conférence, il sera procédé au lancement de la Plateforme Jeunes Diplomates Africains et Assimilés, un creuset de dialogue permanent, car pour parler d'une même voix, il faut d'abord dialoguer et se comprendre. « Ce qui prend du temps, donc cette plateforme va aider à cet exercice, tirer la sonnette d'alarme des difficultés, projets et ambitions novateurs des jeunes provenant de tous les horizons d'Afrique, à l'effet de susciter la prise en compte de leurs défis », explique Lagrange Fidèle SINMENOU AGNANKPE (lire l'entretien ci-contre). Ainsi, il s'agira aussi de favoriser l'influence des politiques nationales et continentales dans le seul objectif du bien-être des peuples et l'émergence d'une jeunesse préparée, plus consciencieuse et mieux formée et préparer aux exigences de développement d'une Afrique post Covid-19. Travailler de concert Pour ce qui est de la formation des jeunes africains dans la diplomatie ou de leur intéressement à cette carrière, notre interlocuteur souligne, se basant sur une étude de la Banque mondiale sur « La jeunesse africaine dans le monde du travail », que « très peu de jeunes actifs africains sont carriéristes dans le secteur public contrairement aux jeunes actifs du secteur privé. Beaucoup de jeunes africains s'intéressent à la carrière diplomatique mais les recherches de notre Laboratoire montrent que sur 10 jeunes s'y intéressant, seuls deux ont une vision crédible claire et précise de ce qu'ils désirent faire et comment y parvenir. Les 8 autres ne se sentent concerner que pour leurs intérêts personnels ce qui est dommage et dangereux ». Selon lui « les instances gouvernementales en parfaite harmonie avec la société civile doivent travailler de concert afin de favoriser un plus grand intéressement crédible des jeunes face aux questions qui les touchent particulièrement en s'engageant professionnellement dans des voies où leur implication et leur détermination feront bouger les choses en Afrique ». Et d'ajouter « un jeune diplomate qui n'a pas une vision crédible, n'est pas formé, constitue une double perte de valeur considérable pour le continent car la ressource humaine est le potentiel créateur de richesse. L'Afrique est le continent dont la tranche de 15-40 ans sera doublée d'ici 30 ans. Il faut absolument valoriser ce riche potentiel, et ralentir voire stopper la fuite des cerveaux qui cause également les faibles performances du Continent ».