Quatre ressortissants iraniens ont été inculpés de complot pour l'enlèvement d'une journaliste irano-américaine, Masih Alinejad. Masih Alinejad contribue au service de diffusion en persan du gouvernement américain, Voice of America - Persian News Network, où elle écrit sur les questions liées aux droits de l'Homme en Iran. Le département de la Justice américain n'a fait aucun commentaire concernant l'identité de la journaliste visée par le complot. Les quatre suspects «ont planifié d'enlever et d'emmener leur victime de force en Iran, où son avenir aurait été, dans le meilleur des cas, incertain», a déclaré la procureure des Etats-Unis, Audrey Strauss. Jointe par téléphone mardi, Masih Alinejad a déclaré être en état de choc. Elle a ajouté avoir travaillé avec le FBI depuis que l'agence fédérale américaine l'a approché il y a huit mois. «Il m'ont montré que la République islamique s'était beaucoup rapprochée», a-t-elle dit.»Je ne peux pas croire que je ne suis pas en sécurité, ici même, aux Etats- Unis.» Les quatre hommes cherchaient depuis «juin 2020» à enlever «une auteure et journaliste qui a mis en évidence les violations des droits humains commises par le gouvernement iranien» a fait savoir le ministère américain de la Justice dans un communiqué. Ils avaient prévu «d'emmener de force leur victime en Iran, où (son) sort aurait été au mieux incertain», a précisé la procureure Audrey Strauss. Masih Alinejad, à l'origine du mouvement antivoile en Iran, a indiqué être la cible de ce projet d'enlèvement. «Merci au FBI d'avoir déjoué le projet des renseignements iraniens de m'enlever», a-t-elle dit sur Twitter, se filmant devant une fenêtre depuis laquelle on aperçoit une voiture de police. Cette dernière est selon elle garée devant son domicile depuis deux semaines. D'autres Iraniens étaient sur la liste des enlèvements Depuis les Etats-Unis, où elle s'est désormais installée, Masih Alinejad critique le régime iranien et sa politique, et a reçu le soutien de stars telle que Meryl Streep, qu'elle avait rejoint sur scène lors d'une conférence sur les droits des femmes, en 2016. «Aux yeux du régime iranien, toute femme qui se bat pour ses droits fondamentaux est une criminelle », avait-elle affirmé en avril dernier dans un message vidéo devant le Parlement suédois. Les agents avaient cherché une façon de transporter la journaliste hors des Etats-Unis, l'un d'eux se renseignant notamment sur des vedettes rapides proposant «une évacuation marine autonome» à partir de New York, et un voyage par bateau entre New York et le Venezuela, pays qui entretient «des relations amicales avec l'Iran». Ce réseau, découvert par le FBI, visait aussi d'autres victimes vivant notamment «au Canada, au Royaume-Uni et aux Emirats Arabes Unis», contre lesquelles ils avaient tenté de déployer les mêmes moyens de surveillance, selon les procureurs.