Quelques heures après l'adoption du projet de loi portant sur la légalisation de la culture du cannabis à des fins médicaux et industriels en Conseil du gouvernement, Abdelilah Benkirane a annoncé le gel de son adhésion au PJD et la rupture des relations avec plusieurs personnalités du parti. La semaine dernière l'ancien chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane a publié sur les réseaux sociaux, un engagement sur l'honneur où il menace de démissionner du parti, en cas de vote favorable des parlementaires sur cette proposition de loi. Chose promise chose faite ! Après la diffusion du communiqué du Conseil de gouvernement annonçant l'adoption du texte de loi portant sur la légalisation du Cannabis, Benkirane a publié sur sa page Facebook une lettre manuscrite déclarant le gel de son adhésion au parti de la Lampe.
L'ex Chef du gouvernement a indiqué également avoir rompu ses relations avec l'actuel Chef du gouvernement et secrétaire général du PJD, Saâd Dine El Othmani, ainsi qu'avec plusieurs personnalités éminentes du parti. Il s'agit de Mustapha Ramid, Mohamed Amekraz, Aziz Rebbah et Lahcen Daoudi. Rappelons que selon nos confrères d'Al Ayam, le Chef du gouvernement aurait rendu visite le 9 mars dernier à Benkirane à son domicile. Une réunion informelle qui aurait eu pour objet d'expliquer l'approche de l'exécutif dans la mise en œuvre de ce très attendu projet de loi. Mais en vain paraît-il. Il importe de noter que le projet de loi vise à soumettre toutes les activités liées à la culture, à la production, à la transformation, au transport, à la commercialisation, à l'exportation et à l'importation du cannabis et de ses produits à un système de licence. Il a également pour objectif également de créer une agence nationale chargée de la coordination entre tous les départements gouvernementaux, les établissements publics et les partenaires nationaux et internationaux pour le développement d'une filière agricole et industrielle dédiée au cannabis, tout en renforçant les mécanismes de contrôle. Le texte de loi ouvre la voie aux agriculteurs pour rejoindre les coopératives agricoles, avec obligation de recevoir les récoltes des entreprises de fabrication et d'exportation, tout en prévoyant des sanctions pour dissuader les contrevenants aux dispositions de cette loi.