Avec une scène politique nébuleuse où on peine à distinguer la majorité de l'opposition, Nizar Baraka appelle à un débat de fond basé sur les idées et les programmes au lieu des calculs électoraux. Seuls déterminants des prochaines alliances afin d'éviter les majorités hétérogènes. Un climat politique nébuleux, de la méfiance vis-à-vis des institutions, une majorité en désaccord permanent, c'est l'image actuelle de l'échiquier politique aux yeux de Nizar Baraka, Secrétaire Général du Parti de l'Istiqlal. Invité, mercredi 13 janvier, à l'émission « Confidences de Presse » sur 2M, le leader de l'Istiqlal a dressé un portrait sombre de l'état de santé de la politique dans notre pays qui traverse une période morose à cause de la faillite de l'action gouvernementale, minée par les discordes au sein de la majorité actuelle, ainsi que la décrédibilisation de la parole des élus et des responsables politiques. Une majorité parlementaire en miettes Un gouvernement issu d'une majorité désarticulée, tiraillée entre les partis qui la forment, peinant à unifier leurs points de vue même dans leur action législative et notamment le vote des projets de lois. « La fragmentation de la majorité est telle qu'on cherche parfois à passer des lois en dehors de l'alliance des partis qui la composent », a fait remarquer Nizar Baraka, convaincu que cela exacerbe la perplexité du citoyen qui observe la scène politique sans avoir une idée claire sur ce qui s'y passe. « La formation de l'actuelle majorité a commencé par un blocage qui a marqué son action tout au long de son mandat », a-t-il asséné, ajoutant : « C'est la première fois qu'on assiste à des conflits entre les composantes de la majorité par communiqués interposés ». Ceci a lourdement pesé sur la gestion gouvernementale de la crise sanitaire, improvisée, avec une communication souvent approximative et « des communiqués de minuit », a martelé M. Baraka, qui aspire à une sortie par le haut de ces guerres intestines qui rongent la majorité parlementaire depuis dix ans. Seule une réforme profonde du code électoral peut déboucher sur des majorités fortes et homogènes, a-t-il réitéré.
Législatives : les programmes d'abord Alors que les prochaines échéances électorales approchent de plus en plus quoique leur date ne soit pas encore divulguée, le SG de l'Istiqlal a mis en garde contre le fait de réduire la campagne électorale à un débat politicien subalterne au moment où les pourparlers sur les lois électorales peinent à se conclure par un accord commun de tous les partis, encore divisés sur des points techniques tel que le quotient électoral. Sachant qu'une grande partie des doléances ont été approuvées tel que le remplacement des listes nationales par des listes régionales. Un changement plaidé par l'Istiqlal pour plus de maillage territorial des élu issus des quotas. Au-delà des calculs électoraux, Nizar Baraka appelle à un débat de fond destiné à donner des réponses aux préoccupations des citoyens et à leur vécu. Santé, éducation, services publics, reprise de la croissance et création d'emplois, autant de priorités qui doivent présider au débat politique lors de la prochaine campagne. Il en est de même pour les alliances post-électorales, Nizar Baraka insiste sur le fait que le Parti de l'Istiqlal ne s'alliera avec un parti que sur la base de son programme et sa vision des politiques publiques. Nulle autre considération n'est de mise, pour les istiqlaliens. Anass MACHLOUKH Repères Identité amazighe : l'Istiqlal engagé Alors que le Maroc célèbre le nouvel an amazigh, le Secrétaire Général du Parti de l'Istiqlal a réitéré l'engagement du Parti de la Balance en faveur de la promotion de l'identité amazighe, en témoigne la proposition du parti de rendre le nouvel an une journée nationale. Cependant, il ne faut se garder de toute politisation sournoise du débat ambiant sur la question amazighe, selon M. Baraka, qui a rappelé que l'Istiqlal est le parti de l'Unité nationale dont une grande partie des cadres sont d'origine amazighe. Inondations à Casablanca : l'heure est à la reddition des comptes Les inondations qui ont envahi la capitale économique n'ont laissé personne indifférent, alors que la Lydec et le Conseil de la ville se rejettent la responsabilité de la situation catastrophique du réseau d'assainissement, Nizar Baraka a appelé à la nécessité de la reddition des comptes, rappelant que la responsabilité est partagée ente la société qui est chargée d'investir dans les installations et les élus locaux qui sont censés suivre l'application des engagements du contrat de gestion déléguée. Un système qu'il faut évaluer en profondeur, juge M. Baraka.