Devant les membres du Conseil national, Nizar Baraka n'a pas caché l'ambition du Parti d'Allal El Fassi de se positionner au sommet de la scène politique en 2021. Lors de la deuxième session du Conseil national du Parti de l'Istiqlal, tenue, samedi 5 décembre à nouveau à distance, pandémie oblige, le Secrétaire Général du Parti de l'Istiqlal Nizar Baraka a répondu aux différentes remarques et appréciations des membre du Conseil. Alors que moins d'une année nous sépare des échéances électorales, le Parti de l'Istiqlal paraît plus que jamais déterminé à jouer un rôle crucial sur la scène politique marocaine et ne cache plus ses ambitions de reprendre les commandes du Gouvernement en tant que parti capable d'assumer l'alternance, et tourner ainsi la page du mandat du gouvernement de Saâd Dine El Othmani, jugée morose et calamiteuse pour le pays. Ce gouvernement, ayant conduit le pays en une décennie, n'a fait qu'accentuer la crise sociale et altérer l'état de l'économie du pays, selon M. Baraka. Lequel a fustigé à plusieurs reprises les politiques néolibérales ayant meurtri principalement la classe moyenne et favorisé une petite classe privilégiée et les lobbies qui œuvrent contre l'intérêt général. Sortir par le haut de la crise de confiance actuelle par un choc électoral citoyen, tel est le message de Nizar Baraka, confiant en la capacité du Parti de l'Istiqlal à relever le défi des prochaines élections. L'année prochaine serait une année décisive dans le futur du pays, c'est l'année du nouveau modèle de développement et le renouvellement des assemblées élues aussi bien législatives que locales et régionales. Satisfait des appréciations et des remarques des istiqlaliens, le Secrétaire Général du Parti de l'Istiqlal s'en est félicité, les différentes doléances exprimées ne manqueront pas d'étoffer le programme électoral du Parti, a-t-il estimé. Crise sanitaire ou l'errance du gouvernement En plein crise sanitaire, dont le Maroc continue de pâtir, l'Exécutif n'a pas encore réussi à limiter ses dégâts sur l'économie nationale. « Le gouvernement n'a pas pu sauver les secteurs vitaux, comme il n'a pas été en mesure de sauver un grand nombre de PME et de TPE de la faillite », a fait remarquer M. Baraka, ajoutant que l'équipe de Saâd Dine El Othmani peine à opérer une vraie politique de relance. gCelle-ci ne pourrait avoir lieu qu'en 2023 dans les circonstances actuelles, selon les prévisions des organisations financières internationales. Face à cette situation malaisée, le gouvernement s'obstine à refuser de rompre avec ses politiques précédentes et refuse de prendre en compte les doléances de l'opposition et notamment celles figurant dans le mémorandum du Parti de l'Istiqlal sur la relance. Lequel appelle à prioriser la souveraineté économique et soutenir massivement les petites et moyennes entreprises et la classe moyenne par un soutien financier et des mesures incitatives. En témoigne des propositions comme un Plan Marshall pour les PME à l'aide d'une Banque publique d'investissement et la promotion du Made in Morocco. Une nécessité qui s'impose dans le contexte de la crise sanitaire qui a montré l'importance de la souveraineté économique et industrielle, dans une mondialisation de plus en plus agressive. Réforme des élections : un chantier auquel l'Istiqlal a contribué Le renouveau du Maroc et la refonte du modèle de développement ne peuvent avoir véritablement lieu par un simple changement de paradigme économique et social, c'est avant tout un changement politique fondamental qu'il faut opérer. Il passe d'abord par une réforme urgente du code électoral pour le rendre conforme aux aspirations des citoyens et améliorer leur représentation dans le Parlement et les assemblées locales. Ce que le Parti de l'Istiqlal y a fortement participé avec le mémorandum commun avec le PPS et le PAM, dont 80% des propositions ont été approuvées par le ministère de l'Intérieur, a rappelé M. Baraka. Il s'agit de l'organisation des élections législatives, régionales et communales au même jour, qui soit un mercredi au lieu du vendredi, l'inscription automatique des jeunes qui auront 18 ans dans les listes électorales, etc. En effet, les trois partis avaient proposé une vision exhaustive qui encadre même le statut de l'élu de la Nation, ils ont proposé de rompre le cumul du mandat législatif et la mairie des grandes villes, ainsi que d'augmenter l'ancrage local des élus, moyennant le changement de la liste nationale par les listes locales. D'autres propositions fondamentales ont été avancées, qu'il est pernicieux de réduire à la question du quotient électoral qui continue à diviser les partis de la majorité et embrouiller ainsi les pourparlers avec le ministère de l'Intérieur. Etant ouvert au débat, l'Istiqlal n'acceptera aucune réforme qui n'ira pas dans le sens de l'équité démocratique et qui ne renforce pas le pluralisme, a martelé Nizar Baraka. Lequel avait appelé à trancher ce débat sensible au Parlement pour mettre un terme au blocage ambiant. 2021 : l'Istiqlal affiche des ambitions légitimes Vu leur importance, les prochaines élections législatives seront décisives dans l'avenir du pays où les Marocains décideront de mettre un terme à deux longs mandats du parti qui dirige la majorité actuelle. Le Parti de l'Istiqlal ne cache plus son ambition de gagner les prochaines législatives et diriger le prochain gouvernement. Une ambition légitime du Parti, fort d'un capital historique incontestable en tant que berceau du mouvement national. Outre cela, la formation de Nizar Baraka dispose d'une vision claire et une feuille de route pour sortir de la crise sociale qu'il a exprimée à maintes reprises, aussi bien dans les propositions pour le nouveau modèle de développement, que dans son action législative. On en cite les récents projets de lois de la moralisation de la vie publique tel que celui sur l'enrichissement illicite et la pénalisation des conflits d'intérêts. Une force de proposition alimentée par un renouveau intellectuel permanent, c'est ainsi que se présente le Parti de l'Istiqlal. Un parti d'alternance qui aspire à tourner la page d'une décennie de politiques ultralibérales ayant étouffé la classe moyenne et noyer le pays dans le bourbier du chômage et des inégalités sociales. Pour se faire, les istiqlaliens sont appelés à serrer leurs rangs et se préparer à une lutte de longue haleine. Anass MACHLOUKH Intégrité territoriale : une lutte inachevée Le Maroc n'a pas encore recouvert tout son territoire historique, tel est le message de Nizar Baraka, qui a rappelé que les accords d'Aix-les-Bains (1955) et ceux de Madrid (1975) n'ont pas pris en compte les frontières historiques du Maroc, ce qui a laissé plusieurs parties du Royaume sous le contrôle étranger. Ce contre quoi s'est battu le leader Allal El Fassi, a rappelé M. Baraka, convaincu que la lutte, pour reconquérir l'ensemble des territoires encore spoliés, doit se poursuivre. S'agissant du Sahara marocain, M. Baraka s'est félicité des victoires de la diplomatie marocaine, sous l'impulsion de SM le Roi, qui a gagné l'adhésion de la communauté internationale à la thèse du Royaume, sachant que de nombreux pays sont plus que jamais persuadés de la marocanité du Sahara, qui se modernise grâce au projet de développement des provinces du Sud lancé par SM le Roi. Un chantier auquel ont contribué les élus istiqlaliens des régions, dont Nizar Baraka a salué l'engagement et l'assiduité. Repères Vaccin anti-Covid : lutter contre le scepticisme Au moment où le Maroc s'apprête à vacciner sa population pour sortir des griffes de la pandémie et reprendre la vie normale, Nizar Baraka appelle le gouvernement à assumer pleinement sa responsabilité dans la réussite de la prochaine campagne, avec une transparence et une communication irréprochable. Il s'agit pour M. Baraka de rassurer le citoyen et répondre à toutes ses préoccupations sur tous les aspects de la vaccination, même les aspects les plus exigus, à savoir : le prix et la prise en charge du vaccin, la logistique et la stratégie d'organisation qui seront adoptées. Affermir la presse partisane Etant donné leur importance, les médias du Parti sont au cœur des préoccupations du Parti de l'Istiqlal, conscient de la nécessité d'améliorer sa stratégie communicationnelle. En effet, M. Baraka a rappelé les efforts du Parti dans le cadre de la transition numérique de la Presse partisane, et le renforcement de l'ancrage dans les réseaux sociaux, avec le lancement d'une nouvelle chaîne numérique du Parti. Par ailleurs, M. Baraka a exhorté l'ensemble des istiqlaliens et en particulier les élus à s'engager davantage dans les réseaux sociaux. Parrainages : rien que la transparence Afin d'encourager les citoyens à aller voter, les partis doivent rompre avec quelques pratiques douteuses du passé. A l'approche des prochaines élections, Nizar Baraka a bien fait savoir que le Parti doit donner l'exemple de la transparence dans le choix de ses élus. Ainsi, pour éviter les tripotages, les parrainages seront confiés exclusivement au Secrétaire Général qui choisira les personnes qui vont figurer dans les listes, en concertation avec le Comité exécutif, a-t-il indiqué.