violence à l'encontre des femmes peut avoir de graves conséquences directes et indirectes sur la santé des victimes et sur leur bien-être physique, moral et social, selon le Haut-Commissariat au Plan (HCP). Isolement, chagrin, crises d'angoisse, régression scolaire...Eclairage. L'exposition à la violence conjugale n'est pas un phénomène isolé et touche un nombre important d'enfants, a indiqué le HCP dans un rapport relatifs au coût social de la violence à l'encontre des femmes et des filles, tirés à partir de l'enquête nationale sur la violence à l'égard des femmes et des hommes de 2019. «Un tel vécu de violence peut causer, à moyen et à long termes, des problèmes de santé physique et mentale, des problèmes d'ordre cognitif (problèmes de concentration) ou scolaire (retard ou échec)», précise la même source.
En effet, les résultats de ladite étude montrent que la violence conjugale a des répercussions non moins importantes sur la santé des enfants et leur développement psychosocial. Environ 16% des femmes victimes de violence conjugale ont déclaré que leurs enfants, de 5 à moins de 18 ans, présentent des problèmes de santé, surtout de nature psychologique et comportementale.
Par type de problème vécu par les enfants, 40,4% des femmes victimes de violence conjugale ont évoqué l'isolement et le chagrin, 32,4% les frissons, crises d'angoisse ou d'épilepsie, 21,5% les cauchemars et 22,4% l'énurésie.
En plus des problèmes de santé, les enfants souffrent également de troubles cognitifs et comportementaux, comme la régression scolaire selon 22,5% des victimes, la violence et l'agressivité (18,9%), l'abandon scolaire (7%), la délinquance (2,3%) et la fugue (1%), fait savoir le HCP, ajoutant que suite à l'incident de violence physique le plus grave survenu au cours des 12 derniers mois dans le cadre conjugal, 8,1% des victimes ont déclaré que leurs enfants ont dû s'absenter de l'école. Outre ses effets directs sur les enfants, la violence conjugale affecte certainement la qualité de la relation mère-enfant, ce qui accentue davantage la détresse de ce dernier, poursuit la même source, «surtout que la mère victime devient moins disponible à répondre aux besoins et aux demandes de l'enfant au moment même où celui-ci expérimente de grandes difficultés qui appellent à davantage de soutien».
Ces enfants exposés à la violence conjugale sont plus à risque, une fois adulte, de reproduire le schéma parental et de vivre des relations intimes marquées par la violence.
De même, l'enquête a montré que la prévalence de la violence est particulièrement élevée parmi les femmes dont le partenaire a vécu dans un environnement marqué par la violence conjugale (73%) comparée à celle se rapportant aux femmes dont les partenaires n'ont pas été témoins de cette violence (45,1%).
Il est à noter que l'étude du coût social de la violence a porté sur la population de filles et de femmes âgées de 15 à 74 ans ayant déclaré avoir eu des expériences de violence physique et/ou sexuelle au cours des 12 derniers mois. Elle est en plus appréciée selon le contexte de violence qu'il soit conjugal, familial, dans les lieux de travail, les lieux d'études et les lieux publics.