La situation épidémiologique actuelle impose aux exportateurs marocains de se conformer à de nouvelles mesures, et de s'ouvrir sur de nouveaux marchés. Parmi ceux-ci, le marché chinois est l'un des plus prometteurs. Le pays semble maîtriser la pandémie et la relance économique est en marche. Pour éclairer les exportateurs marocains sur les opportunités du marché chinois, l'Association Marocaine des Exportateurs (ASMEX) a tenu le 4e webinar de la série «Doing Business». En partenariat avec le cabinat Harvard Consulting, l'ASMEX a organisé, mercredi 28 octobre, le 4e webinar de la série «Doing business». Animée par Camille Verchery, CEO et fondateur de VVR International, société de conseil en management et gestion de projets en Chine, cette rencontre a été l'occasion pour les exportateurs marocains de s'enquérir de la situation du marché et des conditions pour y accéder. Selon Verchery, à ce jour, la situation sanitaire en Chine semble maîtrisée et l'économie relancée avec une reprise d'activité à 100% des usines. Le taux de croissance annuel pour 2021 est estimé à 8%. De nouveaux produits marocains font surface Les produits marocains les plus exportés vers la Chine sont les minerais (sulfate et cuivre en particulier), les produits de la mer, les produits aéronautiques et les produits d'automobile. Sans oublier de noter que les cosmétiques ont pratiquement doublé de volume exporté passant à 550.000 dollars. La nourriture Halal est également une niche très intéressante pour les exportateurs marocains avec une population musulmane totale en Chine d'environ 24,4 millions de personnes, soit 1,8% de la population du pays. Le marché de l'alimentaire halal en Chine s'élève à 594 Mds CNY en 2020. La demande porte sur les produits transformés (produits de santé, produits à base de viande et produits snackings), comme sur les produits non transformés (viande, volaille, lait, miel, poisson, plantes, légumes, fruits, haricots, arachides, noix de cajou, noisettes, noix et céréales...). L'huile d'olive présente également une grande opportunité pour les entreprises marocaines, surtout que ce produit bénéficie actuellement d'une campagne nationale qui en vante les bénéfices pour la santé. L'autre produit phare sur lequel le Maroc est complètement absent et qui pourrait booster les exportations marocaines vers la Chine est le cuir (cuir de vache ou peau de mouton) et particulièrement les produits de luxe (chaussures, sacs à main). Entre 2018 et 2019, les exportations du Maroc vers la Chine ont légèrement baissé de 270 millions de dollars à 259,5 millions (-3,9%), mais avec une évolution exceptionnelle de certaines catégories de produits qui tirent désormais la croissance. La Chine relance graduellement son économie La Chine connait une reprise progressive de l'économie avec un PIB qui atteint 3,2% au 2e trimestre 2020. L'activité industrielle et commerciale redémarre à 95% avec des prévisions d'investissements étrangers de +6% (+150 milliards de $). «Sous l'effet de la pandémie et le changement des habitudes de consommation, nous constatons l'apparition de nouveaux secteurs porteurs avec une concentration sur l'innovation», souligne Verchery. La crise a impacté négativement le tourisme, la restauration et le luxe. En parallèle, l'e-commerce et les magasins de proximité renforcent leur présence. A fin juin 2020, les industries en croissance sont les produit laitiers et œufs (+11,63%), la viande (+14%) et les poissons et crustacés (+11,5%). Le marché des produits cosmétiques se ressaisit avec notamment une demande soutenue sur les produits «ecofriendly» et naturels. L'automobile et le médical sont également en hausse au premier semestre. L'énergie et, particulièrement, les énergies renouvelables présentent pour leur part un potentiel de développement très prometteur. «La Chine affiche clairement sa volonté de développer ses relations économiques et commerciales avec le Maroc en tant que porte d'entrée pour le reste de l'Afrique. Les exportateurs et industriels marocains doivent en profiter pour saisir au mieux les opportunités d'affaires qu'offre ce marché», souligne l'expert. En revanche, quel que soit le produit à exporter et la demande dont il fait l'objet, l'exportateur marocain devra faire face à une concurrence très rude de la part des pays européens, des Etats-Unis et des pays de l'Asie. Pour dépasser cela, l'exportateur marocain doit favoriser des produits de niche sur lesquels le Maroc présente une différenciation nette, que ce soit au niveau de la qualité, de la traçabilité ou du prix.