Aux Atlantic Dialogues 2024, l'ancien directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn (DSK) a partagé une analyse perspicace des dynamiques géopolitiques actuelles, en mettant en lumière le rôle central du Maroc dans la coopération internationale, notamment pour la France. Pour lui, le concept de "Sud global" représente une dynamique nouvelle et puissante. Bien qu'il reconnaisse la complexité de cette réalité, il considère ce groupe comme une force émergente face à la domination historique du Nord, dominé par les Etats-Unis et l'Europe. Le Sud global, une force montante face au Nord Selon lui, "le concept de Sud global est très puissant", mais il rappelle que, dans la pratique, les pays du Sud n'ont pas toujours les mêmes intérêts, rendant l'unité parfois difficile à atteindre. Toutefois, l'idée d'une coopération collective devient de plus en plus évidente, notamment sur des enjeux spécifiques comme le changement climatique ou la justice climatique. Il cite, à cet égard, des événements comme ceux organisés par le Policy Center pour souligner l'importance de l'émergence de solutions collectives entre le Nord et le Sud. Bien que des divergences existent, ces réunions témoignent d'une volonté partagée de répondre aux défis mondiaux ensemble, sans effacer les particularités de chaque nation. Le rôle stratégique du Maroc dans cette dynamique Au cœur de cette dynamique, DSK voit le Maroc comme un acteur incontournable. Il met en avant le fait que le Maroc, par son engagement en Afrique et ses succès économiques et diplomatiques, joue un rôle crucial dans la construction de cette nouvelle architecture géopolitique. Il note que, grâce à Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le Royaume a su affirmer sa position et être vu sous un jour nouveau, tant en Afrique qu'au-delà. L'exemple des initiatives marocaines en Afrique francophone, à travers des projets industriels et bancaires, montre un pays qui, tout en maintenant des liens solides avec l'Europe et les Etats-Unis, développe également des partenariats stratégiques avec d'autres acteurs. C'est ainsi que le Maroc s'impose comme un partenaire de choix, un acteur capable de fédérer autour de solutions communes, et un catalyseur pour la stabilité régionale. La France a plus besoin du Maroc Dominique Strauss-Kahn a mis l'accent sur une réalité souvent négligée : "le Maroc est plus nécessaire à la France que la France ne l'est au Maroc." Ce retournement de perspective révèle un fait fondamental : dans le contexte actuel, le Maroc est un allié stratégique majeur pour la France, en particulier dans sa démarche de coopération en Afrique. La France, en quête de solutions durables pour le développement et la stabilité en Afrique, trouve en le Maroc un partenaire de poids. Le Royaume, avec sa position géographique et ses projets d'envergure sur le continent, est au cœur de l'Afrique, et son rôle dans la résolution des crises, notamment celles liées au changement climatique et aux migrations, devient incontournable. Pour DSK, le Maroc est donc un allié précieux pour la France, notamment en raison de son rôle clé dans la région et de ses relations solides avec l'ensemble du continent africain. Une coopération renouvelée pour un avenir commun La relation entre la France et le Maroc a été récemment renouvelée, notamment à travers des projets industriels et énergétiques portés par les deux pays. DSK fait également remarquer que ce renouveau dans les relations diplomatiques et économiques est bénéfique pour les deux nations. Il considère, en tant, que cette coopération est essentielle et que les projets annoncés sont porteurs d'avenir. Les enjeux partagés, tant au niveau politique qu'économique, montrent que cette coopération peut aller au-delà des simples intérêts bilatéraux. Elle s'inscrit dans une vision plus large de l'intégration du Maroc dans la dynamique du Sud global, tout en consolidant les liens stratégiques avec la France.