Depuis vendredi, DSK est officiellement le directeur général du Fonds monétaire international. «Une grande victoire de la diplomatie française» comme le souligne Nicolas Sarkozy. C'est effectif. L'ex ministre français de l'Economie, Dominique Strauss-Kahn, ou plus communément baptisé «DSK», a été désigné, vendredi, par le conseil d'administration du Fonds monétaire international pour siéger à la tête de cet organisme, en succession à l'espagnol Rodrigo Rato, directeur général démissionnaire. Le Maroc, donc, a visé juste lorsqu'il a déclaré soutenir, officiellement, la candidature de DSK. A cet effet, un communiqué rendu public par le ministère marocain des Finances et de la Privatisation affirmait que «considérant que ses compétences et ses qualités pourront contribuer à la promotion de la stabilité financière internationale ainsi qu'à l'amélioration du potentiel de croissance des pays en développement, le Royaume du Maroc apporte son soutien à M. Strauss-Kahn au poste de directeur général du FMI», A l'occasion, la position du Maroc à l'égard de cette «éventuelle», nomination, à l'époque, était claire. Il a été souligné qu'«en tant que ministre des Finances, M. Strauss-Kahn a œuvré au renforcement des relations entre le Maroc et la France avec notamment l'initiation de nouvelles opérations de conversion de dette en investissements privés». M. Strauss-Kahn milite également, avait souligné la même source, pour «le renforcement du partenariat euro-méditerranéen avec une sensibilité particulière pour le développement de la rive sud de la Méditerranée et notamment de la région du Maghreb». A présent, Dominique Strauss-Kahn, qui est censé prendre ses fonctions le 1er novembre, déclenche des réactions tendancées chez la presse internationale, et notamment française. Selon le journal français «La Tribune», il s'agirait pour cet homme de politique français d'arriver «à la tête d'une institution en pleine crise de légitimité et d'identité. Les pays émergents y sont sous-représentés. Et la plupart des pays en développement n'ont plus besoin de ses prêts». Applaudissant plus fort DSK, «Le Monde» parle, lui, d'un «concert de félicitations en France comme à l'étranger qui a salué l'élection à une écrasante majorité du socialiste français Dominique Strauss-Kahn». Ce journal ajoute que «le président de la République, Nicolas Sarkozy, a déclaré que cette élection d'un de ses adversaires politiques était «une grande victoire de la diplomatie française» et qu'elle validait sa politique d'ouverture à l'égard d'hommes et de femmes choisis «sans tenir compte de leur passé politique, mais en tenant compte de leurs qualités». De son côté, «le Figaro» commente cette désignation par ces termes : «Il aurait voulu être président de la République française. Il n'excluait pas d'être le Premier ministre de sa rivale, Ségolène Royal. Et le voilà lancé dans une tout autre course» pour conclure que le député socialiste est, depuis vendredi, «le candidat des vingt-sept pays de l'Union européenne pour ce poste prestigieux. Il devrait avoir aussi le soutien des États-Unis, au terme de l'accord tacite qui veut que lorsqu'un Américain préside la Banque mondiale, les rênes du FMI reviennent à un Européen». Selon «Le Monde», le contrat de travail que DSK signera devra être mis en ligne sur le site du FMI. Ce même document prévoira une rémunération proche de celle de son prédécesseur, soit 420 000 dollars par an. C'est environ deux fois ce que gagne la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice ou le président de la Réserve fédérale, Ben Bernanke. Son alter ego de la Banque mondiale, Robert Zoellick, touche, lui, 391 000 dollars. A savoir que comme tous les salaires du personnel du FMI ou ceux des fonctionnaires internationaux, cette somme est défiscalisée. Par ailleurs, aucun logement de fonction ne sera fourni. M. Strauss-Kahn disposera d'une allocation forfaitaire pour frais de 75.000 dollars.