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Selon Bloomberg, le Polisario veut «accentuer sa lutte» contre le Maroc, au risque de provoquer la chute de son mentor algérien
Publié dans Barlamane le 15 - 12 - 2024

Le Polisario, fragilisé, démontre une nouvelle fois l'impasse stratégique algérienne, alors que les alliés du régime d'Alger tombent l'un après l'autre. L'histoire sera sans pitié pour l'appareil étatique qui étrangle le pays depuis 1962 qui pourrait, lui aussi, être confronté à tout pour assurer sa survie.
L'annonce de la volonté du Polisario, citée par le site américain de référence Bloomberg, d'«accentuer sa lutte» contre le Maroc, notamment par des attaques militaires, révèle une fois encore l'impasse stratégique dans laquelle s'enferme l'Algérie. En s'obstinant à ravitailler un conflit sans issue, Alger ne semble pas tirer les leçons des échecs cuisants observés dans des contextes similaires, tels que les affrontements indirects de l'Iran et du Hezbollah avec Israël, qui ont changé la carte du Moyen-Orient cette année.
Un conflit asymétrique aux conséquences désastreuses pour l'Algérie
Le Polisario, soutenu financièrement, diplomatiquement et logistiquement par l'Algérie, tente de calquer sa stratégie sur celle d'acteurs tels que le Hezbollah, mais sans disposer des atouts tactiques ou géopolitiques qui ont permis à ce dernier de survivre dans un conflit asymétrique prolongé. Contrairement à l'Iran et à son allié libanais (désormais très fragilisés), l'Algérie n'est pourvue ni de la profondeur stratégique ni du réseau d'alliances pour faire face à une puissance régionale montante solidement ancrée comme le Maroc.
Depuis la reconnaissance américaine de la souveraineté marocaine sur le Sahara en décembre 2020, suivie par un soutien ouvert de la France, le Maroc a engrangé les succès politiques, diplomatiques et économiques. Les grands projets d'infrastructures, à l'image du port de Dakhla Atlantique ou des investissements dans les énergies renouvelables, marquent une intégration irréversible de la région au sein du royaume. Face à cet éssor, les actions sporadiques du Polisario apparaissent non seulement inefficaces mais contre-productives, mais elles inquiètent les chancelleries occidentales.
Le coût économique et diplomatique pour l'Algérie
Le soutien algérien au Polisario s'apparente à un gouffre financier sans fin. Les dépenses consacrées à l'armement, à la propagande et au lobbying international absorbent des ressources cruciales, au détriment d'une économie rentière en crise. La dette publique algérienne explose et le chômage endémique chez les jeunes accentue une instabilité sociale palpable. Pourtant, Alger persiste à financer une organisation qui n'a ni la capacité ni la légitimité internationale pour changer l'ordre établi.
De plus, cette posture isole encore l'Algérie sur la scène internationale. L'Union africaine, autrefois bastion du soutien au Polisario, évolue rapidement vers une position plus favorable au Maroc, notamment grâce à l'offensive efficace de Rabat. L'Algérie, en revanche, est perçue comme figée dans une logique de guerre froide, incapable d'adopter une vision pragmatique pour apaiser les tensions régionales et ses crises qui s'accentuent avec ses voisins directs.
Une répétition des erreurs du Hezbollah et de l'Iran
Comme l'Iran avec le Hezbollah face à Israël, l'Algérie semble croire qu'un conflit de faible intensité suffira à déstabiliser un adversaire supérieur en termes de capacités militaires et économiques. Mais cette logique s'avère désastreuse et pourra, à terme, mettre à nu la précarité du régime algérien. Au lieu de fragiliser le Maroc, elle a appuyé sa position internationale de manière irrévocable. Le rapprochement stratégique entre Rabat, Washington et Paris, ainsi que l'établissement de partenariats économiques avec des puissances émergentes comme la Chine et l'Inde, a conféré au Maroc une stature régionale très remarquée.
Le Hezbollah, qui a perdu en 2024 tous ses grands chefs, avait même bénéficié de l'assistance d'un Etat comme l'Iran, doté de capacités balistiques, d'une influence avérée et d'un accès indirect aux eaux méditerranéennes. Le Polisario, lui, reste confiné à quelques poches désertiques et dépend presque exclusivement de la générosité des donateurs internationaux. Cette asymétrie réduit ses actions à un théâtre de symboles, incapable de peser sur la réalité stratégique sur le terrain.
En multipliant les provocations militaires par l'intermédiaire du Polisario, le régime algérien risque de s'enfoncer dans une confrontation qui pourrait constituer une grande menace pour sa pérennité. Non seulement cette stratégie atrophie encore son économie et sa diplomatie, mais elle offre aussi au Maroc une occasion en or afin de renforcer son positionnement régional et d'accroître ses droits et le soutien envers sa souveraineté nationale. L'histoire, et cette année surtout, ont démontré que les conflits prolongés et mal calibrés finissent par se retourner contre ceux qui les attisent. Si l'Algérie n'apprend pas de ses erreurs et persiste à s'inspirer de modèles défaillants, comme celui de l'Iran et du Hezbollah, elle s'expose à un isolement encore plus profond et à un affaiblissement irréversible de son statut étatique.
Une impasse militaire amplifiée par des déséquilibres structurels
Le soutien de l'Algérie au Polisario s'illustre par une surenchère militaire qui, malgré les annonces, demeure techniquement restreinte. Si Alger a renforcé ses acquisitions d'armements sophistiqués (notamment des drones chinois Wing Loong II et des systèmes de défense russes S-400), ces équipements sont peu adaptés aux confrontations asymétriques dans un environnement désertique. Les maigres attaques du Polisario (comme celle du Mahbès en novembre), sont principalement des tirs d'artillerie à longue distance ou des embuscades limitées, n'ont eu aucun effet sur les forces marocaines, protégées par des technologies avancées comme les drones israéliens Harop et Heron, ou les radars américains AN/TPS-77.
Le Maroc a renforcé son mur de défense avec des systèmes de surveillance électroniques sophistiqués, soutenus par des patrouilles régulières. Ce dispositif rend toute incursion militaire du Polisario quasiment impossible. Les récents rapports montrent que les attaques du Polisario se réduisent à des zones proches de Tindouf, bien loin des grands axes économiques ou des infrastructures en développement dans les provinces du Sud. La supériorité logistique marocaine est encore renforcée par l'accès direct de Rabat aux technologies militaires occidentales, notamment grâce à ses partenariats avec Israël et avec la Turquie.
Un affaiblissement politique du Polisario sur la scène internationale
Sur le plan diplomatique, l'érosion du soutien au Polisario est flagrante. En 2024, plusieurs pays africains, tels que le Togo et le Cap-Vert, ont ouvert des consulats dans les villes sahariennes de Laâyoune et Dakhla, entérinant encore plus la reconnaissance de la souveraineté marocaine. Ces gestes, loin d'être symboliques, traduisent une bascule géopolitique en faveur de Rabat.
En parallèle, la stratégie d'isolement menée par l'Algérie atteint ses limites. Son retrait de forums régionaux tels que le Dialogue 5+5 ou son refus de participer à des initiatives de coopération économique méditerranéenne l'exclut des courants qui unissent le Maghreb et l'Europe. Le Maroc, quant à lui, capitalise sur ces abdications pour renforcer son rôle de pivot régional. La reconnaissance par Israël de la souveraineté marocaine sur le Sahara en juillet 2023 n'a fait qu'amplifier cette tendance, en intégrant Rabat dans des partenariats tripartites stratégiques avec Washington et Tel-Aviv.
Des risques internes croissants pour l'Algérie
Sur le plan interne, le soutien inconditionnel de l'Algérie au Polisario nourrit un mécontentement croissant au sein de la population algérienne, confrontée à une crise économique aiguë. En 2023, les réserves de change du pays ont chuté à moins de 50 milliards de dollars, un niveau critique pour une économie très dépendante des hydrocarbures. Le financement des camps de Tindouf et des opérations militaires du Polisario se fait au détriment des investissements dans les infrastructures publiques et la diversification économique, selon des rapports officiels.
Par ailleurs, la militarisation excessive de la diplomatie algérienne couvre une réalité politique de plus en plus instable. Le régime algérien, sous la présidence d'Abdelmadjid Tebboune, fait face à une contestation larvée, notamment de la part d'une jeunesse désillusionnée. Selon des données récentes, le taux de chômage chez les moins de 30 ans dépasse 35 %, tandis que l'inflation atteint des niveaux préoccupants (plus de 10 % en 2024). Ces tensions internes, exacerbées par une gestion opaque des ressources et une répression accrue des opposants (l'affaire Sansal secoue l'axe Paris-Alger) pourraient s'intensifier si la population venait à percevoir le soutien au Polisario comme un gaspillage de ressources vitales.
Une dynamique économique irréversible dans les provinces du Sud
Du côté marocain, les développements économiques dans le Sahara avancent à un rythme accéléré. Les projets phares, comme le port de Dakhla Atlantique, devraient transformer la région en une plateforme logistique clé reliant l'Afrique subsaharienne à l'Europe. Ce port, financé à hauteur de dix milliards de dirhams, entend à concurrencer les grands hubs régionaux comme Tanger Med, tout en attirant des investissements privés dans des secteurs tels que l'agro-industrie et l'exportation d'énergie verte.
Sur le plan énergétique, le Maroc a également lancé des projets d'envergure pour exploiter les ressources éoliennes et solaires du Sahara. Le complexe solaire de Boujdour, combiné aux projets éoliens de Tarfaya, pourrait permettre au Maroc d'exporter de l'électricité vers l'Europe via des câbles sous-marins. Ces réalisations inscrivent les provinces sahariennes dans une mécanique de développement durable et structurée, en opposition flagrante avec l'argumentaire du Polisario sur un «pillage illégal» des ressources naturelles, une rhétorique désormais rejetée.
Au lieu de s'acharner sur un front perdu, l'Algérie devrait réévaluer sa position et s'engager dans un dialogue pragmatique pour éviter une marginalisation plus profonde, a appris Abdelmadjid Tebboune des différents émissaires diplomatiques qu'il a rencontrés récemment. La poursuite de cette stratégie équivaut à un suicide géopolitique et économique, qui pourrait avoir des répercussions bien au-delà de ses frontières, surtout avec l'investiture de Donald Trump qui se profile en janvier 2025.


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