«Par rapport à l'affaire du Sahara, nous défendons une solution négociée qui exclut la proposition marocaine d'autonomie» : dans la grande fresque des personnages en déroute, Aziz Ghali s'est imposé par une obstination singulière à saper l'unité nationale tout en revendiquant un rôle de «défenseur des droits humains.» À la tête de l'Association marocaine des droits humains (AMDH), il incarne désormais une figure caricaturale d'un naufrage idéologique. Qu'il s'agisse de la question du Sahara ou de ses sorties hasardeuses sur des sujets internationaux, il excelle dans l'art de tourner le dos à l'histoire, au droit international et, surtout, au bon sens. Pourtant, il suffit de jeter un œil à l'Europe, où les nations modernes s'appuient sur un consensus sacré autour de leur intégrité territoriale, pour mesurer l'inanité de ses positions. Peut-on imaginer un citoyen français militant activement contre la souveraineté de son pays sur l'Alsace-Lorraine ? Non, car même les figures les plus critiques des institutions françaises reconnaissent que certains principes ne sont pas négociables. Pourquoi donc Aziz Ghali persiste-t-il à jouer les trublions, si ce n'est pour flatter des agendas externes et récolter une notoriété éphémère dans des cercles où le mot «souveraineté» semble frappé d'anathème ? Le déclin de l'AMDH sous sa houlette Autrefois référence des droits humains au Maroc, l'AMDH est aujourd'hui un navire en perdition. Sous la direction d'Aziz Ghali, l'association s'est transformée en tribune politisée où les véritables préoccupations des citoyens – justice sociale, égalité des chances, libertés fondamentales – sont reléguées au second plan, éclipsées par une obsession monomaniaque pour des narratifs clivants. La défense des vulnérables n'est plus qu'un lointain souvenir, remplacée par des polémiques momentanées qui n'ont d'autre effet que de diviser l'opinion publique. Même les militants de base, a appris Barlamane.com, se retrouvent désabusés face à une direction qui semble plus préoccupée par sa propre posture internationale. Ce décalage croissant entre les aspirations populaires et les discours de l'AMDH est l'illustration parfaite de la déconnexion d'Aziz Ghali avec les préoccupations de son pays, qui récolte les victoires diplomatiques et politiques grâce à la vision du souverain chérifien et d'une ligne que rien ne bouleverse. Le syndrome du militant hors-sol Aziz Ghali semble avoir perdu tout ancrage dans le terreau culturel et historique national. Pour lui, le Maroc n'est qu'un concept abstrait, une carte géographique à débattre dans des colloques où les intérêts nationaux sont piétinés avec désinvolture, un sujet de discussion sans grande portée. Ironie du sort : Aziz Ghali semble oublier que son propre droit à s'exprimer – et à pérorer sur l'intégrité territoriale de son propre pays – sont garantis par une structure démocratique qu'il dénigre à chaque occasion. Dans une dictature ou sous une occupation étrangère, ses envolées lyriques se heurteraient rapidement à des murs bien moins tolérants. L'exemple algérien, dans ce cas, est éloquent. En revanche, en contestant la souveraineté marocaine sur le territoire du Sahara, il ne fait que servir à son insu des forces extérieures hostiles qui, elles, n'ont aucun scrupule à exploiter ou à attiser les divisions internes. Ses prises de position, sous couvert de défense des droits humains, deviennent des armes pour ceux qui n'ont que mépris pour ces mêmes droits. L'étrange fascination pour les territoires contestés Prenons un instant pour réfléchir à la logique qui sous-tend les déclarations d'Aziz Ghali. Pourquoi focalise-t-il tant d'énergie sur le Sahara, tout en ignorant les autres conflits territoriaux dans le monde ? Pourquoi ne s'insurge-t-il pas, par exemple, contre la présence du Royaume-Uni à Gibraltar ou l'annexion de la Crimée par la Russie ? La réponse est simple : son agenda est calibré pour cibler exclusivement le Maroc. En réalité, ses arguments ne résistent pas à l'analyse. Si la souveraineté marocaine sur le Sahara devait être remise en question, alors il faudrait également rouvrir le dossier de l'Alsace-Lorraine, du Pays basque, ou même de l'île de Mayotte. Or, aucun militant sérieux en Europe ne se hasarderait à une telle entreprise, tant les conséquences en seraient catastrophiques. L'héritage d'un déclin Quand Aziz Ghali finira par quitter la scène publique – car toute carrière, même la plus controversée, a une fin – que restera-t-il de son passage à la tête de l'AMDH ? Probablement une organisation affaiblie, désavouée par ses soutiens historiques et isolée dans un paysage associatif où elle jouait autrefois un rôle prépondérant. Il aura réussi l'exploit de transformer un outil puissant de plaidoyer en une caisse de résonance pour des idées importées, en rupture totale avec les réalités marocaines. Ses successeurs devront œuvrer sans relâche pour restaurer la crédibilité de l'AMDH, une mission qui s'annonce titanesque. Aziz Ghali vit des dérives d'un militantisme déconnecté. En contestant l'intégrité territoriale du Maroc, il ne fait pas que trahir l'histoire et les aspirations de ses propres concitoyens ; il trahit également la mission fondamentale de l'organisation qu'il représente, devenue une boîte qui aspire les subventions internationales.