Le viol de l'enfant Ikram, 6 ans, à Foum Lahcen à Tata il y a une semaine, suscite encore et encore la colère des Marocains. Une pétition a même été lancée sur les réseaux sociaux pour rendre justice à la fillette et emprisonner son présumé violeur, récoltant ainsi en quelques heures seulement, 65.933 signatures et plusieurs dons en faveur de la cause. De son côté, l'Association Marocaine des droits humains (AMDH) section Tata, qui décrit cette affaire de «crime hideux », a exprimé son indignation quant à la dissimulation de l'affaire de manière incompréhensible de la part des proches de la victime, et qui n'a été dévoilée au grand jour, qu'après que l'enfant Ikram ait ressenti de graves souffrances physiques et psychiques. La section Tata de l'AMDH a également dénoncé le fait que le violeur soit poursuivi, dans un premier temps, en état de liberté, considérant ainsi que ce qu'a vécu l'enfant Ikram, « est une violation grave de toutes les valeurs humaines et une violation flagrante des pactes internationaux, dont la Déclaration universelle des droits de l'homme et la Convention internationale des droits de l'enfant ». Alors que le père de la victime avait signé « sous la contrainte et la pression » un accord écrit pour renoncer aux poursuites contre le présumé pédophile, ce dernier a été remis en liberté sous caution. Cependant, le père d'Ikram aurait re-déposé plainte contre le présumé pédophile ayant violé la fillette, ce qui a permis au ministère public de s'emparer de l'affaire. La Chambre des délits près la Cour d'appel à Agadir a donc décidé d'annuler la décision de poursuivre le « violeur d'Ikram » en état de liberté, accédant ainsi à une requête du parquet près la même cour du comité de défense et d'associations de la société civile. Face à cette affaire de pédophilie et l'accord signé dans un premier temps entre le violeur et le père d'Ikram, qui ne représente malheureusement pas la première en son genre au Royaume, le bureau central de l'AMDH a décidé de se porter partie civile dans l'affaire Ikram dans le but de défendre les droits de la fillette, a déclaré à Hespress Fr, Aziz Ghali, président de l'AMDH estimant qu'il était « impossible de ne pas réagir à cette affaire au vu du comportement du père de la victime ». Le président de l'AMDH avait d'ores et déjà déclaré à Hespress Fr dans une affaire similaire, que « l'état devrait protéger les enfants de leur propre parents s'il le faut, si ces derniers renoncent à cela en contrepartie de l'argent ou autres compromis avec l'accusé ». Ainsi, le bureau central de l'AMDH, a décidé de désigner des avocats pour suivre l'état d'avancement de l'affaire devant la justice, et de prendre les décisions nécessaires selon les développements de ce dossier, notamment en se portant partie civile. Par ailleurs, l'association a soulevé un point important qui est « le danger de la libération temporaire fréquentes des agresseurs sexuelles sur mineur, sur la base de la renonciation de la famille de la victime, même dans le cas où l'accusé ne dispose pas des garantit nécessaires qu'il assistera aux audiences ». In fine, l'AMDH exige du législateur « une intervention urgente pour revoir les textes de loi pour la protection de l'enfant et de la société » et demande pareillement d' « accorder au juge des mineurs le droit de défendre les intérêts et les droits des enfants victimes contenus dans les instruments internationaux relatifs aux droits de l'homme, et lui donner également le pouvoir d'intervenir, y compris la désignation d'un avocat, pour défendre le droit de l'enfant, au cas où la famille se rétracte et dont l'autorité devient négligée ».