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Pollution : Le fleuve Oum Errabiâ empoisonné ?
Publié dans L'observateur du Maroc le 16 - 07 - 2021


Un mystère
Serons-nous entrain d'assister au début d'une catastrophe écologique à Azemmour au niveau de l'embouchure du fleuve Oum Errabiâ ? Des vidéos circulent depuis deux jours sur les réseaux sociaux et les pages d'information locales montrant un spectacle désolant. Des milliers de poissons de toutes sortes et toutes tailles, gisant morts sur les rives du fleuve. Une mort massive et soudaine qui inquiète la population locale tout en soulevant beaucoup d'interrogations sur ses véritables causes.
Sur les forums locaux, les suppositions se multiplient. Lorsque certains évoquent une intoxication par produits chimiques, d'autres parlent des eaux usées polluant le fleuve. Certains riverains évoquent la piste de la grosse chaleur ayant sévi la semaine dernière et l'effet de l'évaporation de l'eau appauvrissant l'eau en oxygène. Des suppositions qu'ils avancent en pointant tous les travaux d'un projet ayant bloqué l'embouchure du fleuve. « On a empêché le mouvement et l'échange naturel entre le fleuve et l'océan.
Pollutions ?
Une colère et une inquiétude compréhensibles vu la taille des pertes et qui ne sont nullement anodines comme l'affirme Professeur Said Sebti, directeur du Laboratoire de Chimie Physique Catalyse et Environnement (LCPCE) à l'Université Hassan II de Casablanca qui est également Président du Réseau Casa Environnement. « Lorsqu'on constate une mort subite et massive de poisson de cette manière, la piste de la pollution est très probable. C'est une explication plausible en attendant d'opérer dans l'immédiat des recherches et des analyses sur l'eau du fleuve et sur les poissons morts pour définir exactement l'origine de la pollution, sa nature et sa source », nous explique le scientifique.
En attendant, Pr Sebti explique qu'une pollution peut être chimique ou biologique. Si le scientifique favorise la piste chimique vu l'aspect rapide et massive de la mort des poissons touchés, il n'en omet pas pour autant la piste biologique. « Les eaux usées domestiques qui ne sont pas toxiques à l'origine, peuvent être la cause de l'appauvrissement des eaux en oxygène », précise le chimiste. Comment ? « Certains déchets biodégradables jetés dans le fleuve vont provoquer une activité soutenue des bactéries responsables de « l'assainissement » des eaux. Ces dernières vont ainsi consommer beaucoup d'oxygène ce qui peut expliquer l'appauvrissement des eaux en cet élément. Les poissons peuvent ainsi mourir d'asphyxie », argumente Pr Sebti.
Embouchure bloquée
Une situation critique qui est, peut être, aggravée par la fermeture de l'embouchure. Ce qui empêche les eaux de circuler, de se renouveler et de s'approvisionner en oxygène. Ceci dit le scientifique montre des réserves par rapport à cette explication. « Ce genre de pollution va tuer la faune progressivement et non pas d'un seul coup comme c'est le cas à Azemmour. La piste chimique semble plus plausible dans ce cas de figure », analyse-t-il. Une pollution chimique serait-elle la cause de cette catastrophe naturelle ? D'après Pr Sebti le rejet de déchets chimiques d'origine industrielle, sans traitement, peut fort probablement causer une mort subite et massive.
« Aussi il y a la pollution d'origine métallique avec des métaux lourds et qui est très néfaste et pour la faune, la flore et les êtres humains. Souvent ça provient des usines qui se débarrassent de leurs déchets n'importe comment », met en garde Sebti. Les métaux lourds sont des éléments chimiques biopersistants, tels l'aluminium, le mercure, le plomb, le nickel, le cadmium, le chrome, le cuivre ou encore le zinc. Redoutables, ils perturbent les écosystèmes, détériorent les sols, les eaux de surface, les forêts et les cultures. Pire encore, ils s'accumulent dans la chaîne alimentaire. Certains sont cancérigènes pour l'homme.
Poissons impropres à la consommation
Inquiétant ? Oui surtout lorsqu'on constate que les poissons morts sur les rives attisent les convoitises. Sur l'une des vidéos relatant cette catastrophe, l'on peut entendre des jeunes parler du prix que ces poissons peuvent valoir sur le marché. « Ces poissons sont définitivement impropres à la consommation. Ils représentent un grand danger pour la santé humaine qu'importe l'origine de la pollution ayant causé leur mort », met en garde Pr Sebti. D'après lui, si ces poissons sont morts d'une pollution biologique, ils peuvent provoquer un effet immédiat après leur consommation. « Tous les symptômes d'une intoxication alimentaire telles les diarrhées, les vomissements, la fièvre avec risque d'aggravation », précise-t-il.
Quant à la mort due à la pollution chimique, le poisson consommé peut causer des dégâts à long terme comme l'explique le directeur du laboratoire de chimie. « Ces éléments chimiques sont bio- persistant, s'accumulent dans la chaine alimentaire et ne sont pas détruits par la cuisson. Une fois consommés, ils vont s'installer dans le système, dans le foie, les reins et peuvent causer à la longue des maladies chroniques et graves », met en garde Pr Sebti.
Réagir rapidement
Un grand danger et une menace multidimensionnelle qui plane sur la rivière et ses riverains et à laquelle il faut absolument trouver une réponse. « Il faut immédiatement procéder aux prélèvements et analyses au niveau de différents points de la rivière et sur les poissons morts. A 95% on définit rapidement la cause de la mort, sa nature et la source de la pollution. Mais il faut procéder vite avant que la concentration de l'élément toxique ne soit diluée dans les eaux du fleuve », conseille Pr Said Sebti.


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