Au moment où une récente étude britannique parle d'une durée d'immunisation de 5 mois après une infection à la covid-19, au Maroc les scientifiques estiment que la protection est pendant 3 mois. Mieux encore, ceux qui ont déjà contracté le virus ne pourraient être touchés par la nouvelle variante. La maladie de la Covid-19 procure une protection de 83% durant plusieurs mois après la contamination. En tout cas, c'est la conclusion d'une étude menée par Public Health England sur 21.000 soignants anglais. L'étude note aussi que le risque de développer une forme grave de la maladie est quasi nul et la durée d'immunisation, serait au minimum de cinq mois. « Au bout de cette période, on constate que le taux des anticorps baisse. Ces résultats pourraient pousser les autorités sanitaires à vacciner les personnes qui ont déjà été contaminées en dernier », souligne la même étude. Selon le président de la société marocaine des sciences médicales (SMSM) et de la Fédération nationale de la santé (FNS), My Said Afif, les personnes qui ont été infectées par la covid-19, sont immunisées totalement durant 3 mois. Toutefois, «on ne sait pas encore ce qu'il en est de l'immunité cellulaire », ajoute t-il. Par exemple, «pour l'hépatite B, avant, il fallait refaire le vaccin tous les 3 ans. Avec le temps, on s'est aperçu que même en l'absence d'anticorps, quand la personne est en contact avec le virus, l'immunité cellulaire prend le relais. Finalement, on s'est rendu compte que deux doses de vaccins et un rappel à 6 mois procure une immunisation à vie », explique My Said Afif. Pour ce membre du comité national technique de vaccination, si au Maroc on parle de trois mois d'immunisation, c'est parce que le vaccin est une denrée rare. Donc, «vaut mieux le donner en priorité aux personnes qui n'ont jamais développé la maladie. Les autres peuvent attendre », note t-il. Autre élément important souligné par My Said Afif : «les experts ont découvert que les personnes déjà infectées par la covid-19, ne sont pas contaminées par la nouvelle variante du virus ». Vaccins au Maroc, les raisons du retard Sur le retard de la campagne de vaccination au Maroc, My Said Afif rappelle qu'il y a une grande tension au niveau de la production du vaccin. « La demande est beaucoup plus importante que prévu et donc la cadence de production doit suivre ce qui explique en partie le retard », déclare t-il. Aussi, «le Maroc a préféré jouer la carte de la prudence et a attendu que le vaccin soit autorisé au niveau du pays d'origine contrairement à l'Egypte ou encore les UAE. Le vaccin d'AstraZeneca a été validé le 30 décembre et celui de Sinopharm début janvier », relève My Said Afif. Il ajoute par ailleurs «qu'outre la validation dans le pays d'origine, les experts marocains ont la charge de procéder à des vérifications de conformité avant de donner le feu vert pour la mise sur le marché. La commission scientifique a donné son aval pour le vaccin d'AstraZeneca et a demandé un complément de dossier pour le vaccin chinois. D'où le retard de lancement de la campagne ». A quand un vaccin alors «ce n'est plus question quelques jours », assure My Said Afif sans pouvoir donner une date exacte. Les Marocains attendent le vaccin impatiemment. Heureusement, que le pays enregistre une baisse du nombre de contaminations. D'ailleurs, selon My Said Afif, le taux de positivité est passé de 25% à 10%. Une seule chose peut expliquer ce constat : «le respect des mesures barrières par la population », conclut l'expert.