Vous êtes ici : Actualités / featured / Hausse du prix du lait : les associations réagissent La polémique autour de l'augmentation du prix du lait, appliquée récemment d'une manière unilatérale par les industriels, enfle. La situation est telle que le ministre chargé des Affaires générales et de la gouvernance, Mohamed Najib Boulif, réagit, dans les colonnes du quotidien Attajdid, pour calmer les citoyens en colère. Une réaction tardive puisqu'elle intervient une semaine après son application. « Le gouvernement va intervenir auprès de la première société à appliquer cette hausse qu'auprès des coopératives qui ont pris par la suite une décision similaire », a affirmé le ministre. Pour rappel, la Centrale Laitière était la première à augmenter le prix du lait. Les coopératives se sont ensuite alignées. Mohamed Najib Boulif promet de diligenter une enquête. Il a également précisé que « les hausses décidées par les coopératives doivent être soumises à une procédure régie par la loi sur la liberté des prix et de la concurrence ». Le ministre a appelé les producteurs du lait à prendre en considération « la conjoncture » que vivent les Marocains et à revenir sur cette hausse décidée sans l'accord du gouvernement. Par ailleurs, la hausse du prix du lait suscite la colère de la Fédération nationale des associations des consommateurs au Maroc qui décident d'attaquer en justice les producteurs du lait. « Nous sommes en train d'étudier la possibilité d'ester en justice contre les industriels du lait qui ont augmenté d'un seul coup leurs prix. Nous allons nous baser sur l'article 6 de la loi sur la liberté des prix et de la concurrence », déclare Ouadi Madih, secrétaire général de la fédération nationale des associations des consommateurs. L'article 6 de la loi sur la liberté des prix et de la concurrence stipule que « Sont prohibées, lorsqu'elles ont pour objet ou peuvent avoir pour effet d'empêcher, de restreindre ou de fausser le jeu de la concurrence sur un marché, les actions concertées, conventions, ententes ou coalitions expresses ou tacites, sous quelque forme et pour quelque cause que ce soit, notamment lorsqu'elles tendent à limiter l'accès au marché ou le libre exercice de la concurrence par d'autres entreprises, à faire obstacle à la formation des prix par le libre jeu du marché en favorisant artificiellement leur hausse ou leur baisse, à limiter ou contrôler la production, les débouchés, les investissements ou le progrès technique et à répartir les marchés ou les sources d'approvisionnement ». « Il est vrai que les industriels du lait ont le droit d'augmenter le prix de ce produit mais l'Etat doit intervenir en tant que régulateur pour empêcher toute hausse susceptible de peser lourdement sur le pouvoir d'achat des citoyens », poursuit Ouadi Madih, secrétaire général de la fédération nationale des associations des consommateurs au Maroc, qui devra saisir prochainement le conseil de la concurrence à ce sujet. «le prix du pain et des bonbonnes de gaz ne subiront aucune hausse» Par ailleurs, le ministre chargé des Affaires générales et de la gouvernance a exclu toute augmentation du prix du pain. « Les prix du pain et des bonbonnes de gaz ne subiront aucune hausse. Le gouvernement n'a pas l'intention jusqu'à présent d'augmenter les prix de ces produits », a-t-il affirmé dans une déclaration à « Attajdid », journal porte-parole du parti de la Lampe, dans son édition du vendredi dernier. « Les professionnels ne peuvent augmenter les prix de ces produits jusqu'à ce que le gouvernement le décide et toute hausse sans avis ou décision du gouvernement est considérée comme une violation de la loi », a-t-il ajouté. Cette déclaration intervient après que la fédération nationale de la boulangerie et pâtisserie du Maroc (FNBPM) a menacé d'élever le prix du pain si le gouvernement ne satisfait pas ses revendications. Les professionnels du pain réclament l'application du contrat-programme signé par l'ancien gouvernement pour la modernisation du secteur. «Selon la loi de la concurrence, le prix du pain est libre. Nous avons donc le droit de relever le prix du pain », a déclaré, dans l'une de nos éditions, le président de la Fédération nationale de la boulangerie et pâtisserie du Maroc (FNBPM), Lahoussine Azaz. Ce professionnel, joint par téléphone, semble très rassuré. « Nous avons reçu un appel de la primature. Le chef de cabinet du chef du gouvernement nous a assuré que le contrat-programme paraphé avec l'ancien gouvernement sera appliqué tel qu'il a été arrêté. Nous allons nous réunir avec Abdelilah Benkirane prochainement. Nous attendons toujours qu'on nous fixe un rendez-vous », précise M. Zaz. En attendant, les professionnels se concertent entre eux. Une réunion est prévue mercredi prochain à Settat, une autre en septembre à Marrakech. L'objectif est de se concerter sur les décisions à prendre en cas de refus du chef de gouvernement d'honorer les engagements de son prédécesseur. « Bien que nous avons reçu des promesses du chef de cabinet de Abdelilah Bebnkirane mais tout est possible, note M. Zaz. Nous nous préparons donc à toutes les situations».