La rumeur enfle toujours sur une éventuelle hausse du prix du pain, le gouvernement, lui, continue à rassurer. En attendant d'y voir plus clair, une réunion est prévue la semaine prochaine entre Mohamed Najib Boulif, ministre délégué auprès du chef de gouvernement chargé des Affaires générales et de la gouvernance, et la fédération nationale de la boulangerie et pâtisserie du Maroc. La réactualisation du contrat-programme signé le 27 octobre 2011 entre celle-ci et le gouvernement, dans le cadre du programme Rawaj, pour la stabilisation du prix du pain et le développement du secteur en vue de diversifier ses produits, tout en assurant sa continuité et renforçant sa compétitivité, sera à l'ordre du jour. Des objectifs, qui d'après les professionnels du secteur, sont de plus en plus difficiles à respecter dans le contexte actuel. Le renchérissement des coûts énergétiques, de la main d'œuvre avec l'augmentation du smig et des coûts de transport, suite à la hausse du prix du carburant en sont les principales raisons. «Pour le moment, on continue de respecter le cahier des charges avec l'Etat, même s'il n'est pas actualisé. On cherche à préserver nos acquis et à avoir d'autres avantages, surtout que nos charges, qui vont crescendo, affectent nos marges. Je tiens à rappeler que lors de la signature du contrat-programme, le transport de la farine représentait près de 80% du coût de production du pain, maintenant, il ne constitue que 55% avec l'augmentation des autres charges, notamment celles liées aux services», a indiqué Lahoussine Azaz, le président de la Fédération nationale de la boulangerie et pâtisserie du Maroc, qui craint une dégradation du niveau des stocks de blé dans les semaines qui viennent. Des inquiétudes alimentées par de mauvais indicateurs, liés notamment à la continuelle flambée des cours du blé sur le marché international et aux difficultés d'approvisionnement du Maroc, que même la levée des droits d'importation qui seront probablement suspendus à partir du mois d'octobre prochain, ne permettrait pas de résoudre. Certes, la priorité est accordée aujourd'hui au blé de la campagne nationale qui continuera d'être écoulé sur le marché jusqu'à fin septembre, il n'empêche que cette mesure ne permet pas de répondre parfaitement aux besoins des boulangeries et des minoteries. Ceci, dans la mesure où la farine nationale est le plus souvent mélangée avec de la farine importée pour garantir un rendement meilleur. Pour dire que les importations sans droit de douane seraient inévitables avant le mois d'octobre. Encore une fois, c'est l'Etat qui devrait venir en aide pour soutenir les secteurs liés à l'importation du blé. Il devrait payer le prix fort pour assurer l'approvisionnement du marché et éviter l'inévitable. La hausse du prix du pain.