La problématique de l'effondrement de maisons refait surface dans l'ancienne Médina. Deux immeubles se sont écroulés mercredi et jeudi. Bilan : une blessée grave, plusieurs familles sans toit et d'importants dégâts matériels. La première maison, située à Derb Taliane, se composait de 3 étages et abritait au total 41 personnes. La deuxième, située pour sa part à Derb Houmane, se composait de 4 étages et était abandonnée. Cette dernière en s'affaissant, a endommagé sur son passage une autre maison qui lui était adossée et qui abritait trois familles. 3 200 familles en danger Outre, ces deux maisons qui se sont écroulées suite aux multiples fissures, d'autres habitations menacent aussi de s'effondrer à tout moment. Selon Moussa Sirajeddine, président de l'association Awlad L'Mdina, 3 200 familles logent dans les habitations menaçant ruines, alors que les chiffres officiels ne recensent que 1 800 familles. « Notre association est très active dans la société civile et nous savons que sur le terrain, il y a plus de familles en danger qu'on ne le croît. La situation est vraiment désastreuse », souligne-t-il. Les 10 familles qui sont maintenant sans-abri, ont trouvé refuge chez leurs proches, alors que les 3 autres familles ont préféré ne pas vider les lieux. « Il y a plusieurs familles qui refusent d'évacuer les maisons, parce qu'elles n'ont pas d'endroit où aller. Elles ont surtout peur qu'une fois sorties de leurs maisons, elles ne profiteront plus des opérations de relogement », affirme Moussa Sirajeddine, en précisant que les victimes des effondrements préparent une manifestation. Elle aura pour but d'attirer l'attention des responsables. Une problématique qui va durer Les responsables, qui sont le conseil de la ville et la SONADAC (Société nationale d'aménagement communale), ne présenteront pas de solution miracle, selon Mustapha Rahin, député au conseil de la ville. « Ce que le conseil de la ville a fait pour l'instant, c'est d'organiser des débats et inclure la problématique de l'habitat menaçant ruine dans ces sessions ordinaires. Les élus vont discuter pour éponger la colère des habitants de l'ancienne médina, mais concrètement, il n y a rien qui a été réalisé pour l'instant », insiste-t-il. Mustapha Rahin avance aussi que la SONADAC n'aurait fait que recenser les familles de la Médina et promettre de trouver des solutions. « Le ministère de l'Habitat et le conseil de la ville doivent unir leur effort et penser au bien-être des habitants », conclut-il. Une opinion avec la quelle les victimes des effondrements de l'ancienne médina ne peuvent être que d'accord.