Le groupe du PPS a réuni les membres du bureau politique de son parti, mardi dernier à la Chambre des représentants, pour une journée d'étude relative au projet de loi de finances. Nabil Benabdallah, préfère jouer la carte de l'objectivité sans pour autant s'empêcher de critiquer « les excès » constatés dans le débat préliminaire autour du projet de loi de finances 2013. Il n'est ni bon ni mauvais. Pour qualifier le projet de loi de finances 2013, le Secrétaire général du PPS, Nabil Benabdallah, préfère jouer la carte de l'objectivité sans pour autant s'empêcher de critiquer « les excès » constatés dans le débat préliminaire autour de ce texte. Et ce reproche, il l'adresse sans aucune équivoque aux composantes de la majorité citant essentiellement le PJD et l'Istiqlal, alors qu'il estime que son parti a fait preuve jusque-là d'un sens des responsabilités. Faisant allusion au débat houleux qu'alimente le PLF auprès des députés au sein de la commission des finances et du développement économique, le secrétaire général du PPS reconnait que la déclaration du gouvernement à l'issue de son conseil jeudi 8 novembre n'a pas été une bonne idée. « Nous avons eu une discussion à propos de l'examen du PLF durant le Conseil de gouvernement, mais il n'était pas nécessaire de relayer ces détails dans cette déclaration », affirme-t-il à l'ouverture de la journée d'étude organisée, mardi 13 novembre à l'initiative du groupe du Progrès démocratique à la Chambre des représentants et le groupe de l'Alliance socialiste à la Chambre des conseillers. La mauvaise image Dans son communiqué hebdomadaire, le conseil de gouvernement avait exprimé « sa surprise » quant aux interventions de certains députés appartenant à la majorité soulignant la nécessité pour chacun de « prendre sa responsabilité dans le cadre du débat autour du PLF ». Un appel à l'ordre qui a très rapidement suscité la riposte du groupe de l'Istiqlal ayant décidé, dans sa réunion du lundi, de revendiquer officiellement des excuses au gouvernement. Benabdallah met en garde contre l'ampleur que risque de prendre ce genre de situation polémique. « Ce n'est pas une bonne image pour la majorité », affirme-t-il. Et d'ajouter que le gouvernement a dépassé « la phase d'acclimatation » et est prêt à se pencher sur les grands chantiers d'une « réforme profonde » afin de joindre les mesures adéquates au PLF. Il est question surtout de la réforme de la Caisse de compensation, de la CMR et du régime fiscal. « Toutes ces questions sont au menu du gouvernement ainsi que la mise en œuvre de la bonne gouvernance et l'élaboration des projets de loi », indique-t-il, attirant l'attention sur le contexte difficile dans lequel s'inscrit le PLF appelé à traiter les déficits lisibles sur les indicateurs « négatifs » affichés par la balance des paiements et celle du commerce. PLF, la lecture du PPS En chiffres, c'est l'économiste Abdeslam Seddiki, membre du bureau politique du PPS, qui rappelle ce contexte difficile soulignant que la croissance mondiale a reculé de 3,8 % à 3,3 % et que la zone euro enregistre une récession. « La structure du PLF n'a pas connu de changements significatifs par rapport aux précédents parce que le gouvernement n'a pas réalisé les réformes structurelles prévues dans son programme », constate-t-il, précisant que la loi organique sur les finances et le régime fiscale figurent encore sur la liste d'attente des réformes dont l'urgence. « Nous sommes dans une situation plutôt rigide en matière de ressources. Ce sont toujours les impôts indirects qui s'accaparent la part du lion avec 35 % du budget de l'Etat dont 30 % est constitué d'emprunt, ce qui n'est pas correct », indique Seddiki soulignant que les deux tiers du budget sont consacrées aux dépenses de gestion. « Ce PLF n'est pas à la hauteur des défis, ses mesures sont limitées et dénuées d'une dimension stratégique », déduit l'expert soulignant son inquiétude quant au manque de moyen du gouvernement de renflouer ses caisses. Face à ces insuffisances, les députés ont un rôle capital à jouer en matière d'amendements, mais sur ce point aussi, Seddiki en doute : « La commission doit examiner tous les articles en une journée pour faire des propositions le lendemain. Mais ce marathon asphyxie les parlementaires ». Des amendements et des préoccupations A l'issue de la journée d'étude consacrée au PLF, le PPS a constitué un comité d'experts pour formuler les amendements qu'il devait discuter dès le lendemain avec l'ensemble des composantes de la majorité. Intervenant à l'occasion, Abdelaouahed Souhail, membre du bureau politique, estime nécessaire qu'au niveau douanier, le Maroc suive l'exemple d'autres pays pour protéger ses marchandises et garantir ses recettes soulignant que le débat autour des « normes tarifaires » est d'actualité dans le but d'asseoir « une politique de protection ». Souhail invite également les partis à travailler dans le cadre d'une approche participative pour définir les principales lignes de la réforme fiscale à l'occasion des assises prévues en février prochain. Souhail a toutefois exprimé son inquiétude quant à l'insuffisance dont souffre la CMR estimant qu'il n' y a pas d'autre solution que revoir à la hausse l'âge de retraite et augmenter la contribution des salariés. * Tweet * *