Le groupe de l'alliance socialiste et l'alliance des forces progressistes et démocratiques aspirent à ouvrir le débat sur les problématiques et les inconvénients de la loi de Finances de l'année 2011 et à présenter des idées politiques de nature à fructifier l'action de ce groupe au sein de l'hémicycle. Une réforme de la loi organique de la loi de finances permettra de créer un équilibre entre les pouvoirs exécutif et législatif. C'est ce qui ressort de la journée d'étude organisée mercredi par le groupe de l'alliance des forces progressistes et démocratiques à la chambre des représentants et le groupe de l'alliance socialiste à la Chambre des conseillers. Une journée d'étude consacrée au projet de la loi de Finances au titre de l'année 2011 et sur l'importance de l'implication du parlement dans l'élaboration de la loi de Finances et dans l'évaluation de la politique du gouvernement. Mustapha El Rhazoui et Larbi Kharbouch, les chefs des deux groupes qui ont présidé cette journée d'étude, ont saisi l'occasion pour affirmer leur détermination à apporter des amendements à la loi organique relative aux lois de finances en vue de conforter la transparence des finances publiques. « Amendements qui permettront également d'améliorer la bonne gouvernance et contribueront au renforcement des attributions et prérogatives de l'institution législative en matière de contrôle de l'action gouvernementale » a souligné Nabil Benabdellah. Le SG du Parti du Progrès et du Socialisme a insisté sur la nécessité de développer, lors de ces discussions, des mécanismes efficaces pour que l'institution législative puisse contrôler l'action du gouvernement, notamment en ce qui concerne les investissements publics, la justice sociale, le système des impôts comme l'impôt sur le revenu, mais a tout de même insisté sur le fait que «le projet de loi de Finances 2011 n'est pas un budget d'austérité comme ce qui a été prédit auparavant». Nabil Benabdellah a aussi invité les parlementaires à débattre de la question des retraites qui a été mise de côté par ce projet de loi de Finances 2011, tout en signalant son caractère urgent et imminent. Le Secrétaire national du Front des Forces Démocratiques, Thami El Khyari, a particulièrement critiqué le processus d'élaboration de ce projet de loi de Finances «les députés et les différentes sensibilités politiques jugent inacceptable qu'on ne les consulte pas au préalable dans l'élaboration de cette loi avant d'en débattre au sein du parlement». Thami El Khyari a en outre souligné l'importance de multiplier de telles journées d'études et a appelé à publier des rapports semestriels et annuels des comptes publics afin de pouvoir jauger l'évolution des dépenses budgétaires et s'assurer du respect par le gouvernement de ses engagements financiers sectoriels. Le Secrétaire général du Parti du Renouveau et de l'Equité (PRE), Chakir Achahbar, soulève la question de la langue amazighe. Il a rappelé les efforts du gouvernement dans la généralisation de la langue amazighe aux établissements scolaires, mais a tenu tout de même à blâmer la lenteur de cette généralisation, qui selon les propos de Chakir Achahbar «serait manipulée par des mains invisibles». Cette journée a aussi été l'occasion de faire un bilan de l'action parlementaire dans le traitement des dossiers économiques, à travers les présentations d'experts et chercheurs en Economie. Abdesslam Seddiki, membre du Bureau politique du PPS s'est ainsi adonné à un jeu de prédiction et a estimé, d'une part, que le projet de loi de Finances 2011 doit gérer plusieurs contraintes « baisse des ressources fiscales, augmentation du prix du baril, allant jusqu'à 80 dollars le Baril au lieu des75 dollars prévus initialement dans le budget, augmentation du prix du blé sur le marché international, faible croissance dans la zone euro». D'autre part, tous les accords de libre échange signés par le Maroc que ce soit avec les Etats-Unis ou d'autres pays d'Europe, n'ont pour le moment donné aucun résultat. Le repli des investissements directs étrangers influe directement sur la balance commerciale». D'ailleurs, l'aggravation des déséquilibres extérieurs inquiète sérieusement depuis trois ans déjà. A l'issue de cette journée, les représentants des deux groupes parlementaires, ayant participé à cette rencontre, ont convenu d'apporter des amendements et des propositions relatifs au projet de loi de Finances 2011, mettant l'accent sur l'importance de concevoir une vision à long terme relative au projet de loi de Finances.