La moudawana de Karim Ghellab vient de souffler sa deuxième bougie. L'ancien ministre de l'équipement et du transport avait promis la solution miracle pour faire baisser les accidents de la route. Cela ne s'est pas passé comme prévu et l'hécatombe continue. La situation actuelle des routes marocaines est encore plus dramatique. Le premier octobre et déjà le 2e anniversaire de la moudawana de Karim Ghellab. Le nouveau code de la route « importé » par l'ancien ministre de l'équipement et du transport avait provoqué des émules bien avant sa mise en application, le 1er octobre 2010. Entre indignations et approbation, les avis étaient plutôt partagés sur cette nouvelle ligne de conduite que devait adopter les usagers des routes marocaines, mais tout le monde se disait perplexe. Karim Ghellab avait alors parlé d'une baisse du taux d'accidents de la circulation de 6,15 %. Aujourd'hui, son successeur, Aziz Rabbah, annonce une augmentation des accidents de la circulation de 1,7 %. Pour le nouveau ministre, la moudawana de Ghellab doit impérativement être réformée. Selon lui, le nouveau code de la route souffre d'insuffisances au niveau des mécanismes de mise en œuvre, entre autres, l'absence de radars et de certains décrets relatifs aux Commissions administratives d'enquête sur les responsabilités, ainsi que l'accompagnement social, faisant état d'une transaction en cours pour l'acquisition de 1 000 radars, outre des concertations destinées à changer le système des autoécoles et les cahiers des charges des centres de contrôle technique. À noter qu'un nouveau texte de lois est en cours d'élaboration. « Un texte prenant en considération la sécurité des citoyens et les intérêts des professionnels », selon Aziz Rabah. Chercher le coupable… La situation actuelle des routes marocaines est encore plus dramatique. Dans ses derniers chiffres, le comité national de prévention des accidents de la circulation (CNPAC) indique que le premiers semestre 2012 a vu le nombre de morts augmenté de plus de 8 %. L'année dernière, plus de 4 000 personnes ont trouvé la mort sur les routes marocaines, pour près de 10 000 blessé graves. Si l'état du réseau routier et celui des panneaux de signalisation y sont pour beaucoup dans la recrudescence du nombre de victimes de la circulation, le comportement des usagers de la route n'est pas des moindres en terme de responsabilité dans ce carnage. Il suffit juste de faire un tour dans certaines autoécoles pour comprendre que le sésame « bon pour la conduite » est décerné parfois au prix fort : des écoles qui ne sont pas aux normes établies par le département de tutelle, des instructeurs avec peu de connaissances en matière de législation et des centres d'examens où le pot-de-vin est légion, avec la complicité tacite de l'instructeur et du futur conducteur. Ce dernier, comme les vétérans du volant d'ailleurs, ignorent souvent pratiquement tout de la législation en matière de circulation routière, établie depuis deux ans déjà. Alors, parfois, les agents verbalisateurs en profitent pour dénoncer un comportement régulier, dresser un «PV verbal» en contrepartie d'un petit pourboire ou, plus sagement, confirmer que la loi, c'est eux… * Tweet * *