En dépit de l'entrée en vigueur du nouveau code de la route, le nombre des accidents de la route a continué de grimper, ont affirmé lundi des députés à la Chambre des Représentants, qui ont appelé à la révision du texte, qui continue d'être contesté par les professionnels du secteur. Répondant aux questions orales des députés à la Chambre des représentants, le ministre de l'équipement et du transport, Abdelaziz Rabbah, a estimé que le problème ne réside pas dans le code, mais qu'il est plutôt lié au comportement des usages de la route. Malgré le fait que les conducteurs soient conscients de l'utilité du port de la ceinture de sécurité pour se protéger de l'impact des accidents de la circulation, ils refusent de le faire, a-t-il dit. Le code de la route en vigueur comporte d'importantes mesures destinées à améliorer la situation, mais qui ne sont pas respectées par les conducteurs, a-t-il déploré, rappelant que les camions, les autocars et les taxis ne sont en fait responsables que de moins de 10 pc des accidents de la route, alors que plus de 90 pc sont imputables au comportement irresponsable des conducteurs de véhicules particuliers. Il s'en est pris aussi au comportement des chauffards qui ne respectent ni les piétons, ni les motocyclistes, ni les priorités, ni les panneaux de signalisation, indiquant que 94 pc des conducteurs ne respectent pas le panneau de signalisation “Stop”, dont l'importance est pourtant cruciale pour éviter la survenue des accidents de la circulation. Tant que les conducteurs n'améliorent pas leur comportement, l'hécatombe est appelée à s'aggraver sur les routes marocaines, a-t-il laissé entendre, rappelant que son département est décidé à aller de l'avant pour mettre en œuvre le nouveau code de la route à travers l'installation le long des routes et autoroutes de radars, dont un millier vient d'être commandé par le ministère. Il a précisé de même que son département compte poursuivre son action de sensibilisation des citoyens et de mobilisation contre les accidents de la route avec la participation de tous les acteurs (ministère des Habous, de l'éducation nationale, associations, etc….) et de procéder à une refonte des règles régissant les autoécoles et les cahiers des charges des centres de contrôle technique. Il a fait savoir aussi que le débat sera ouvert pour approfondir la réflexion au sujet de tous aspects relatifs au contrôle, à la sécurité et aux méthodes de travail du Comité national de prévention des accidents de la circulation. Selon des statistiques du ministère, rendues publiques en mars dernier, 4066 personnes ont été tuées dans les accidents de la circulation survenus en 2011, enregistrant ainsi une augmentation de 11,61 par rapport à l'année 2010, une performance à deux (2) chiffres, devenue rare dans les statistiques marocaines. Le nombre des blessés graves dans les accidents de la circulation a également enregistré une augmentation à deux chiffres de 13,03, alors que celui des blessés légers n'a augmenté que de 1,83%. Ce constat alarmant illustre à lui seul, d'après le ministère, la situation d'un secteur en constante dégradation, malgré l'entrée en vigueur du nouveau code controversé de la route et les efforts déployés par les autorités. Répondant à une autre question relative aux passages non gardés des chemins de fer, il a fait savoir qu'en moyenne 100 personnes sot tuées tous les ans dans les accidents de train dont 40 pc sont des suicides. Il a par ailleurs indiqué les liste des bénéficiaires qui exploitent des carrières de sable (dragage, concassage, dunes de sable) sont prêtes et qu'elles seront incessamment rendues publiques, précisant toutefois que 58 pc de ces carrières appartiennent à des particuliers qui les exploitent.