Le test des cent premiers jours ne fut pas une sinécure pour la patronne des patrons. Mise à part l'attraction du gotha économique et financier, les chantiers prioritaires du plan d'action 2012-2015, dévoilés la semaine dernière, s'entassent à tel point qu'ils déblayent à leur passage la Vision 2020, qui ne fut alors qu'une page tournée de l'histoire, renvoyée aux calendes grecques. Miriem Bensalah Chaqroun, présidente de la confédération patronale. Les temps changent, les langues se délient. Le test des cent premiers jours ne fut pas un exercice de tout repos pour Miriem Bensalah Chaqroun ,présidente de la confédération patronale. Il aurait fallu tout ce temps pour que la feuille de route 2012-2015 se précise et prenne ainsi sa mouture finale. Premier constat : les chantiers prioritaires des 22 commissions s'entassent (climat des affaires, partenariat public-prive, fiscalité, informel…) à tel point qu'ils risquent d'esquiver la porte de sortie. «La conception du modèle économique marocain passe essentiellement par le renforcement de la dynamique des investissements et de la compétitivité des entreprises marocaines, et la CGEM compte y œuvrer dans tous les domaines», note un communiqué. Autre facteur défavorable, les contextes mondial et national très tendus , rétrécissant toute marge de manœuvre pouvant conduire à plus de concessions de la part du gouvernement comme le laisse croire la dernière lettre de cadrage relative aux propositions du projet de loi de finances 2013. La patronne des patrons voit grand mais les moyens de ses ambitions font défaut. 22 commissions contre 18 auparavant, réparties suivant des thématiques (Climat des affaires et partenariat public-privé, Compensation industrielle et accès aux marches publics, Coordination régionale, Emploi et relations sociales, PME, Stratégie…) couvrant tous les aspects de la vie économique nationale ne laissant rien au hasard. Nouveau bureau, nouvelle vision Et si un plus devrait être crédité au compte de Bensalah c'est qu'elle a réussi à attirer plus d'adhérents, et pas des moindres. Entre le 1er juin et fin août derniers ce sont plus de 50 nouveaux membres qui ont rejoint les rangs de la confédération patronale. Des noms comme Abdeslam Ahizoune (patron de Maroc Telecom), Anas Sefrioui du groupe Addoha ou encore Mohamed Alami Nafakh-Lazrak du groupe Alliances suffisent pour dire que la nouvelle ère placée sous le signe: « entreprendre ensemble le changement» a marqué une rupture avec l'époque de Mohamed Horani, président sortant, qui avait choisi comme slogan : «L'entreprise marocaine : oser & innover». Question de préciser qu' à chacun sa devise et que la vision 2020 ne fut alors qu'une page tournée de l'histoire renvoyée aux calendes grecques. A ce titre, et quoi qu'il en soit, des pistes de questionnements restent tout de même suspendues. Les problématiques stratégiques du pays sont connues de tous mais la nouvelle feuille de route ne serait en mesure d'apposer sa signature que si, et seulement si, elle réussirait à apporter de nouvelles réponses. La simple lecture du plan d'action des 22 commissions montre que nous sommes en présence d'une stratégie de travail certes agressive et ambitieuse mais qui laisse du champ libre à quelques insuffisances et imperfections. Les questions de la rente économique, de la précarité de l'emploi…brillent par leur absence. A tout cela, il faudrait ajouter que la synthèse des propositions de loi de finances 2013 examinée, à l'occasion de la tenue du Conseil d'administration jeudi dernier, s'est réduite à des mesures aussi bien budgétaires que non budgétaires qui reflètent en quelque sorte le gap énorme entre l'époque de Horani et celle de Bensalah. Toutefois, il paraît que cette synthèse traduit «une attitude responsable et engagée face à la crise», d'autant plus que l'étau se resserre davantage autour du gouvernement Benkirane. Liste des commissions Climat des Affaires et Partenariat Public-Privé : Elle s'est fixée comme chantiers prioritaires la gouvernance, le climat des affaires et les partenariats stratégiques. Communication : Le nouveau né vise à structurer la communication tout en mettant en relief les différentes actions au niveau sectoriel et régional. Compensation Industrielle et Accès aux Marchés Publics : Elle entreprend la mise en place d'un cadre législatif mettant en avant la préférence nationale. Coordination des Conseils d'Affaires: Parmi les objectifs assignés est de veiller à l'efficience des actions déployées, en cohérence avec les orientations générales définies par la CGEM. Coordination Régionale: Elle assure le suivi et l'extension de l'organisation régionale Développement Relations Sud-Sud : La valeur ajoutée de Bensalah consiste à saisir les opportunités de coopérations Sud-sud Economie Verte : mettre sur les rails les jalons du développement durable Emploi et Relations Sociales Ethique et Bonne Gouvernance Exploitation des ALE et Relations Internationales Bilatérales : Elle promet de promouvoir l'accompagnement des accords de libre-échange par des politiques structurelles d'amélioration de la compétitivité Fiscalité Formation Professionnelle Intelligence Economique : Une première, cette entité s'engage à sensibiliser les entreprises à bien coordonner les activités de collecte, de traitement et d'analyse, de diffusion et de protection de l' information interne et externe utile aux acteurs économiques. Investissements, Compétitivité et Emergence Industrielle Juridique et Règles de Médiation Logistique Partenariat Grandes Entreprises-PME PME Recherche et Développement, E-Entreprise et Relations avec l'Université Relations Banques – Entreprises RSE & Labels Stratégie : La cheville ouvrière qui promet une CGEM influençant, par sa vision, le développement du Maroc et de ses entreprises.