Mounir Kouhen : Propriétaire de l'hôtel & Spa Le Doge et PDG de Comaner Group C'est quoi la Comaner ? Le groupe Comaner est la maison-mère du Doge. Nous fabriquons des ingrédients destinés à l'industrie agroalimentaire. On est leader sur nos segments et nous opérons aussi bien au Maroc qu'à l'étranger. Nous avons plusieurs filiales : Comaner Maroc, Comaner International en charge de l'export, la société Vialys, spécialisée dans la collecte, la transformation et l'export de produits agricoles marocains (fruits secs essentiellement) et dans la sous-traitance de production pour Comaner Maroc de certaines gammes de produits. La société Silvestri media publie Food Magazine, un mensuel spécialisé dans la filière agroalimentaire. Enfin, nous allons ouvrir une école hôtelière à Casablanca en partenariat avec l'école hôtelière de Genève en octobre 2010. Quelle est la vision du groupe ? De la fourche à la fourchette, de la matière première à la table. On a une stratégie d'intégration «horizontalo-verticale…» Et comment passe-t-on de l'agroalimentaire à l'hôtellerie ? Nous avons fait Le Doge par passion pour l'hôtellerie, pour Casablanca et pour l'Art déco. Et parce que nous estimions qu'il y avait un besoin dans l'hôtellerie de luxe avec un service personnalisé. On a essayé de créer un produit qui n'existait pas à Casablanca. L'hôtel s'appelle Le Doge, qu'est-ce qui a motivé le choix de ce nom ? C'est un clin d'œil à l'entrepreneur italien qui a construit l'immeuble pour son épouse et un hommage à mon beau-père qui, dans les années 50 aux années 70 possédait un restaurant à Casablanca qui s'appelait Le Doge. Quel est le montant de l'investissement ? 2, 2 millions de dirhams par chambre en sachant que le standard dans le haut de gamme c'est 1,5 million par chambre. Et la durée des travaux ? Le projet a duré trois ans entre l'acquisition, les études et les travaux. Quelle est la cible du Doge ? Essentiellement les hommes d'affaires mais aussi les touristes. Et sa spécificité ? C'est son concept qui consistait à faire des chambres toutes différentes les unes des autres en reprenant l'univers d'artistes majeurs de la période Art déco. Quelles prestations allez-vous offrir ? Le transfert de l'aéroport en berline de luxe avec boissons fraîches, un service ultra-personnalisé dans les chambres avec vidéo à la demande, wifi gratuit, services interactifs télévisuels, machine à café Nespresso, mini-bar, possibilité de choisir le parfum de son gel douche ou de son shampoing,… Latifa Guessous, notre guest-manager remplira le rôle de la maîtresse de maison et répondra aux besoins des clients. Un business corner, une salle de réunion pouvant accueillir 10 personnes donnant sur un jardin suspendu et un spa (sauna, hammam, salle de massage, salle de sport) seront à la disposition des clients. N'étant pas vous-même du métier, vous avez dû vous entourer d'une équipe de choc ? Effectivement, nous avons constitué une dream team avec à sa tête, Gérald-Martial Laxenaire, qui a été directeur de grands palaces en France dont le Normandy à Deauville. Armelle Ben Choukroun, attachée de direction, a travaillé dans des Relais & Châteaux en France et à Essaouira. Latifa Guessous, notre guest-manager a acquis une solide expérience dans des hôtels marocains. Gad Azran, notre chef, a officié chez Jean Georges à New York et Michel Trama en France. Et nous avons énormément investi dans la formation métier et la luxury attitude. Une partie de la formation a été réalisée par l'équipe qui a formé le personnel du Mazagan Beach Resort. On croit beaucoup, au niveau du groupe, à la formation puisqu'on investit aussi dans une école. Avez-vous intégré une démarche écologique dans la conception de votre hôtel ? Oui, tout à fait. L'eau chaude est produite à partir d'une technologie innovante : le solaire thermo dynamique. C'est une première au Maroc. Les produits d'accueil à base d'huile d'argan sont sans paraben. Enfin, nous avons installé un bac à graisses, unité de traitement des huiles et graisses usées avant leur rejet dans les égouts. Allez-vous faire labéliser Le Doge ? Oui, on a l'ambition d'intégrer un réseau prestigieux.