La compagne agricole ne s'annonce pas sous de bons auspices. Des précipitations faibles et le gel sur presque toute la saison ont fait qu'aujourd'hui le Maroc devrait importer au moins la même quantité produite cette année. En effet, qu'il s'agisse des céréales ou du sucre, le son de cloche est le même. Rapporté par Reuters, Mohamed Badraoui, directeur de l'Institut national de recherche agricole (INRA), a souligné que « les céréales du Maroc récoltées cette année n'atteindront pas la moitié du niveau de l'an dernier». De même, selon Mohamed Fikrat, PDG du groupe Cosumar, « la production nationale de betteraves et de cannes en 2012 peut représenter moins de 30 % des besoins intérieurs du sucre qu'elle couvrait l'année dernière ». Chute de production locale En effet, l'an dernier, le Maroc a produit 8,4 millions de tonnes de céréales et pour ce qui est du sucre, 30 % de la production était issue de la betterave. Pour cette année, les deux dirigeants tablent sur des productions très marginales. La production de céréales ne devrait pas dépasser 4 millions de tonnes, tandis que la production sucrière ne pourrait compter sur la betterave. « La baisse des zones plantées de betteraves à sucre et les conditions climatiques mauvaises sont les principales raisons de la chute prévue de la production locale de plantes sucrières cette année », précise Fikrat. Sachant que les besoins nationaux sont de l'ordre de 7 millions de tonnes de céréales par an, pour la consommation humaine seulement –les céréales sont aussi utilisées comme fourrage pour les élevages de bétail- et de 1,2 millions de tonnes de sucre, il est clair que la balance commerciale creuserait davantage son déficit commercial. Depuis le début de la campagne de commercialisation, en juin dernier, jusqu'à fin janvier, le Maroc a importé plus de 3 millions de tonnes de céréales, dont la grande partie est constituée de blé tendre (45 %), suivi du maïs (39 %), du blé dur (10 %) et de l'orge (6 %). Certes ces importations sont en baisse (-9 %) par rapport à la même période de la campagne précédente, mais le budget de l'Etat ne serait pas épargné du creusement du déficit, eu égard à la Caisse de compensation qui subventionne ces deux denrées. Décidément, l'année 2012 n'est pas de tout repos pour le gouvernement !