Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.
Sahara : Moratinos s'explique au sénat espagnol Pour Alejandro Muñoz Alonso, Madrid joue un double jeu. Elle est pour le plan d'autonomie et en même temps elle soutient l'autodétermination des Sahraouis.
Espagne et le Sahara
Le Maroc s'invite aux débats du Sénat espagnol. Miguel Angel Moratinos a dénoncé l'attitude « anti-marocaine» du groupe du parti populaire (PP) dans cette Chambre Haute. Cela, alors que celle du même groupe (celui du PP) dans le congrès est plutôt «raisonnable, équilibrée, soutient et reconnaît le travail du gouvernement», selon les propos du chef de la diplomatie espagnole, rapportés par la presse espagnole. Mardi au Sénat, à majorité droite, la question du Sahara était au centre de virulents échanges entre Moratinos et Alejandro Muñoz Alonso, un Sénateur du PP, très acquis à la cause des séparatistes, a ouvertement critiqué la position du gouvernement de José Luis Rodriguez Zapatero sur ce dossier qualifiée d' « ambiguë ». par rapport à la position adoptée par le président du Conseil de l'Europe, le Belge Herman Van Rompuy lors du premier Maroc/UE tenu les 6 et 7 mars à Grenade. Moratinos a répliqué qu'il a décelé dans les propos du Sénateur ainsi que du porte-parole du groupe PP à la Chambre haute est une « tendance anti-Maroc » qui selon le chef de la diplomatie espagnol est le résultat d' « une obsession » du PP à « attaquer le Maroc ». Moratinos a lancé à l'ensemble des sénateurs du parti populaire que « vous savez bien » que le Maroc est, pour le futur de l'Espagne, « un pays important et un partenaire économique essentiel ». La position anti-marocaine des Sénateurs du PP découle de la nature du collège électorale dont sont issus les membres de la Chambre Haute. Poursuivant la défense de la position qui ont été abordés, de manière spécifique, lors du sommet de Grenade. Sans bouger d'un iota de cette ligne, Moratinos a salué les négociations directes entre le Maroc et le Polisario. Le sénateur du groupe PP a tiré à boulets rouges sur l'approche adoptée par l'équipe de Zapatero sur le Sahara. Pour Alejandro Muñoz Alonso, c'est de lui qu'il s'agit, Madrid joue un double jeu. D'un côté il adresse des signaux encourageants au Maroc sur le plan d'autonomie et en même temps il ne cesse de proclamer son soutien à l'autodétermination des Sahraouis. Le Sénateur, en dépit de sa position anti-marocaine n'a pas réellement tort sur ce sujet. Madrid certes a applaudi le projet d'autonomie mais sans jamais renoncer au droit à l'autodétermination des Sahraouis. Un double jeu qui sied parfaitement aux parties du conflit. Et qui découle directement du souci de l'équipe de Zapatero de maintenir de très bonnes relations aussi bien avec le Maroc qu'avec l'Algérie. Il y va notamment des intérêts espagnols politiques, économiques et stratégiques dans les deux pays. La position anti-marocaine des Sénateurs du PP découle de la nature du collège électorale dont sont issus les membres de la Chambre Haute. De même qu'elle atteste de la faible influence de la diplomatie marocaine au Sénat espagnole. Ce qui explique parfaitement cette réalité. Alors que Rabat a réussi à adouber certains ténors du PP comme c'est le cas avec Gustavo Arestigui, l'actuel responsable des Affaires extérieurs au parti populaire, récemment décoré par Omar Azzimane, alors ambassadeur à Madrid. Une des voix les plus modérées au sein de cette formation sur tous les dossiers qui se rapporte au Maroc. Le mardi dernier le député Arestigui a vertement critiqué la position du gouvernement de Zapatero non pas vis-à-vis du Maroc mais à l'égard du Venezuela et Cuba. 2004, le rapprochement Le Maroc a nettement bénéficié de l'avènement en mars 2004, des socialistes au pouvoir en Espagne. José Luis Rodriguez Zapatero s'est montré plus réceptif à la position du Maroc sur la question du Sahara que son prédécesseur à la Moncloa, José Maria Aznar. Un revirement en soi qui a commencé notamment par des propos élogieux à l'égard du Maroc lors de son premier discours d'investiture devant les députés. Une nouvelle politique qui s'est traduite au cours de la même année par l'abstention de Madrid lors des travaux de la quatrième Commission des Nations unis sur la décolonisation. Fort de ce soutien, au demeurant tacite, Rabat avait tenté de relancer le processus de négociations sur le dossier du Sahara. On s'en souvient d'un long entretien en 2005 accordé par Taïb Fassi Fihri à une agence de presse espagnole. L'annonce du plan d'autonomie au Sahara, proposé par le roi Mohammed VI, a également été saluée par le gouvernement de José Luis Rordriguez Zapatero.