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Daarkom ouvre ses portes à Bruxelles
Publié dans Le Soir Echos le 27 - 09 - 2011

Le premier Centre culturel marocain à l'étranger a ouvert ses portes vendredi dernier à Bruxelles. Fruit d'un partenariat entre le ministère flamand de la Culture et les ministères marocains de la Communauté marocaine à l'étranger et celui de la Culture.
La fin de semaine a été plus agitée que d'habitude dans le centre-ville de Bruxelles. Vendredi dernier, un peu avant 18h, la rue du Fossé aux loups, située non loin de la Grand-Place, s'est d'un coup transformée en un véritable festival à ciel ouvert. Acrobates et musiciens, dont certains venus du Maroc pour l'occasion, se sont donné la réplique en pleine rue, sur le trottoir faisant face à l'ancien théâtre de la Gaîté. Fermé depuis plusieurs années, celui-ci a finalement été restauré pour accueillir ses nouveaux locataires. C'est dans ce lieu imprégné d'Histoire qu'a élu domicile Daarkom, premier Centre culturel marocain à l'étranger.
« Actuellement en Belgique, les Marocains ont un problème de référentiel culturel. Les jeunes de la troisième génération sont perdus entre deux identités. Il en résulte des identités abimées »
Samir Addahre, ambassadeur du Maroc en Belgique.
Daarkom (Votre maison, ndlr) est le fruit d'une convention maroco-flamande. L'aménagement de ce lieu a nécessité plus de trois millions d'euros, avec une contribution marocaine estimée à un million d'euros. « Ce projet avait été discuté du temps où Nouzha Chekrouni était ministre chargée des MRE. Des liens avaient été tissés avec le ministre flamand de la Culture de l'époque, qui avait été séduit par le projet », nous précise Mohamed Ameur, ministre délégué chargé de la Communauté marocaine à l'étranger. Vu la situation politique chaotique en Belgique, toujours dépourvue de gouvernement, le Maroc n'a en effet pas eu affaire à des Belges, mais à des Flamands. Le plat pays ne badine pas avec ces nuances.
Plus d'une question viennent à l'esprit quand on entre dans le splendide bâtiment qui abritera désormais les animations culturelles de Daarkom : par quels moyens ce lieu fraîchement repeint, bâti sur deux étages, va-t-il prendre vie ? Et puis, grâce à quelles activités : cours d'arabe et de flamand ? Une médiathèque ? Des expositions ? Nous tombons alors sur un os.
Comme le laissent présager les murs vides au moment de l'inauguration, la programmation culturelle du centre est toujours en cours de finalisation. Roos Pauwels, directrice de Daarkom, donne une explication à ce retard qui, selon elle, sera rapidement rattrapé. « Nous ne connaissions pas le montant exact du budget de fonctionnement. Il n'a été arrêté que récemment ». Un budget global de fonctionnement qui s'élève à près de 600 000 euros par an. Une somme suffisante à première vue. Mais c'est sans compter le montant du loyer du siège. Daarkom a vu grand, puisqu'il atteint 400 000 euros par an. Pas si gaie que ça, la Gaîté !
« Les Marocains du monde ne doivent pas sombrer dans la ghettoïsation ».
Mohamed Ameur
Lors de l'inauguration, certains participants ont exprimé leur crainte d'un amalgame entre culture et folklore, après le lancement des activités. La culture marocaine a besoin d'être mise en valeur, et exposée dans le bon sens. Sans cela, le centre ne deviendra alors qu'une merveilleuse coquille vide.
Si elle en arrive à tenir ses promesses, la Maison des cultures maroco-flamande ciblera particulièrement, comme l'a précisé Joke Schauvliege, ministre flamande de l'Environnement, de la Nature et de la Culture, « les personnes qui ne sont pas encore actives culturellement, ou seulement dans une moindre mesure ». En particulier les jeunes d'origine maghrébine. « Actuellement en Belgique, les Marocains ont un problème de référentiel culturel. Les jeunes de la troisième génération sont perdus entre deux identités. Il en résulte des identités abimées », constate Samir Addahre, ambassadeur du Maroc en Belgique. Conséquence, un basculement dans la délinquance ou l'extrémisme religieux.
Daarkom sera une occasion pour eux de se mêler à des jeunes d'autres origines. « Les Marocains du monde ne doivent pas sombrer dans la ghettoïsation », martèle Mohamed Ameur. Le centre maroco-flamand sera donc également ouvert aux non-Marocains qui désireraient en apprendre davantage sur le Maroc. Actuellement, la méconnaissance est flagrante. C'est du moins ce que soutient Samir Addahre, qui semble en avoir vu des vertes et des pas mûres depuis sa nomination. « L'opinion publique belge ne connaît pas le Maroc. Il y a un déficit important à ce niveau-là ». La culture pourrait donc être un facteur rassembleur des deux parties, mais également des Marocains entre eux.
Après Daarkom à Bruxelles, d'autres centres culturels marocains verront le jour dans plusieurs villes du monde qui abritent une communauté marocaine assez importante. « Sept centres sont actuellement en cours de réalisation, dont trois déjà achevés », nous affirme Mohamed Ameur, ministre délégué chargé de la Communauté marocaine à l'étranger. Seulement, ils n'auront pas la même configuration que Daarkom. « Les nouveaux centres seront maroco-marocains, et ne seront pas le fruit de partenariat », tient-il à préciser. Le prochain devrait ouvrir à Montréal vers la fin du mois d'octobre. « Au sein du centre de Montréal, nous trouverons une école marocaine, une bibliothèque, ainsi que des salles de conférences et d'expositions », énumère fièrement le ministre. D'autres centres devraient également voir le jour à Barcelone, Tripoli, Amsterdam, Tunis, Montpellier, Toulouse, ou encore Mantes-la-Jolie (Yvelines). «Dans le cas de Paris, le choix de Mantes-la-Jolie n'est pas anodin. Elle accueille un très grand nombre de Marocains. J'ai eu l'occasion de m'y rendre, et j'ai pu constater que certaines femmes vivent comme dans le Maroc des années 1960. C'est comme si le temps s'était arrêté. Il faut leur donner la possibilité de sortir », nous confie Ameur. Ces centres seront donc des lieux d'épanouissement et d'expression. Un moyen de garder un pied à terre au Maroc, tout en ayant les pieds sur la terre d'accueil.
Au-delà de la polémique sur le budget alloué et sur la programmation balbutiante, c'est l'ambition à plus long terme de Daarkom qui serait à prendre en considération, comme l'avouent d'ailleurs des responsables du bout des lèvres : ce centre culturel est en effet une manière de damer le pion à d'autres lieux comme les mosquées, actuellement unique lieux d'échanges et de rencontres entre membres de la communauté marocaine de Belgique. C'est donc aussi pour éviter un renfermement sur soi et gommer l'amalgame qui se fait parfois entre culture et religion, qu'a été créée Daarkom. Un lieu éclairé, pour éviter que ces jeunes ne se laissent séduire par certains milieux obscurantistes, que Belges et Marocains redoutent en chœur.
Choumicha, Animatrice d'émissions culinaires, elle sera de retour dans la capitale belge du 2 au 12 novembre, pour participer à la Quinzaine de la gastronomie marocaine.
« Faire connaître sa culture, quel que soit le moyen »
Que pensez-vous de ce centre culturel ?
Je lui souhaite beaucoup de bonnes choses, qui pourraient bénéficier à la population locale. Il faut apprécier le fait que ce lieu permette la rencontre entre Flamands et Marocains. Le centre Daarkom est un espace d'expression et de rencontres, et on ne peut que s'en féliciter.
Est-ce que vous souhaitez qu'une partie des activités du centre concernerait la gastronomie marocaine ?
Je pense que la culture est magnifique dans son ensemble, qu'elle touche à la gastronomie, à l'art de vivre, à l'architecture, à la littérature, ou encore à l'artisanat. Tout cela fait partie de la culture. Plus on échange, plus on connaît l'autre. Et plus il y a d'échanges, mieux c'est ! Donc peu importe la manière avec laquelle cet échange se fait. Pourvu qu'il se fasse.
Vous êtes l'une des meilleures ambassadrices du Maroc. Votre credo, c'est la gastronomie. Est-ce un bon moyen de faire connaître notre pays à l'étranger ?
Oui, évidemment. C'est un moyen de faire connaître notre culture, notre gastronomie faisant partie intégrante de notre patrimoine. Je pense qu'il est important de faire connaître sa culture, quel que soit le moyen utilisé. D'ailleurs, un concours culinaire sera organisé (dimanche 25 septembre, ndlr), avec un chef flamand très connu et moi-même. Nous serons tous les deux membres du jury. Cela me fait énormément plaisir de participer à l'ouverture du centre par le biais de cette activité. Une preuve que la culture peut être un bon moyen de communication entre les peuples.
Propos recueillis par : S.T.B.


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