Une semaine après avoir « décampé » de la place de la « Puerta del sol » à Madrid, des dizaines de milliers de manifestants se sont mobilisés dimanche, dans les différentes grandes villes espagnoles, pour protester contre la crise économique. Madrid, environ 40 000 manifestants ont convergé, à travers six cortèges différents, vers la « Plaza de Neptuno » à côté du Cortes (le Parlement espagnol), afin de crier leur colère contre le chômage et la crise économique. Au même titre qu'à Barcelone ou à Valence, des milliers de manifestants ont marché aux cris de « Cette crise nous ne la paierons pas ! », ou encore « Nous ne sommes pas des marchandises aux mains des politiciens et des banquiers », confirmant le mécontentement social auquel est confronté le gouvernement socialiste de José Luis Zapatero. Les mesures drastiques du gouvernement pour réduire le déficit public déplaisent fortement aux dizaines de milliers de manifestants. S'ils étaient 40 000 à Madrid, plus de 50 000 manifestants se sont donné rendez-vous dans la deuxième ville d'Espagne, Barcelone, a indiqué la police, deux semaines après le démantèlement musclé des camps auparavant installés dans le centre de la capitale catalane. « Nous devons préparer une grève générale. Nous allons paralyser ce pays», menaçait un manifestant au micro. Ces menaces sont d'autant plus à prendre au sérieux que la situation sociale en Espagne est très préoccupante : le chômage a atteint un taux record de 21,29%, tandis que le chômage des moins de 30 ans s'élève à 45%. Face aux impératifs de rigueur budgétaire imposés par Bruxelles, le gouvernement espagnol a entrepris des mesures drastiques pour réduire le déficit public, ce qui déplaît fortement aux dizaines de milliers de manifestants qui ont tous mis en cause les institutions bancaires, en estimant ne pas devoir « payer ce que les banques ont causé ». Le mouvement des « indignés », inspiré par le best-seller « Indignez-vous » de l'ancien résistant et déporté français de la Seconde Guerre mondiale, Stéphane Hessel, avait décidé de camper, il y a plus d'un mois, dans les centres-villes de plusieurs agglomérations espagnoles, afin de protester contre la crise économique et les hommes politiques, incompétents à leurs yeux.