L'Espagne a vécu dimanche dernier une journée de protestation inédite où des milliers de personnes majoritairement des jeunes, sont descendues manifester dans plusieurs villes espagnoles pour réclamer une « régénération démocratique « et exprimer leur colère de la situation économique et sociale que traverse le pays malmené par une crise financière sans précédent avec un niveau de chômage record de près de 5 millions de personnes. Les manifestations, plus d'une cinquantaine à travers l'ensemble du territoire espagnol, ont été convoquées par différents collectifs comme «Jeunes sans futur», l'ONG ATTAC ou encore «Ecologistes en action» regroupés au sein de la plateforme «Démocratie réelle maintenant». A Madrid, la manifestation a rassemblé quelque 25.000 personnes selon les organisateurs, depuis la célèbre place de Cibeles jusqu'à la Place «Puerta del Sol», pour exprimer leur refus d'être considérés comme» des marchandises entre les mains des politiques et des banquiers», en réclamant que la «crise soit payée par ceux qui l'ont provoquée». La manifestation, qui réclamait également une révision de la loi électorale qui façonne le paysage politique du pays le condamnant au bipartisme, a vite dégénéré en heurts avec les forces de l'ordre. Au Total, sept personnes ont été blessées dont cinq agents de la police et 24 manifestants arrêtés. Les manifestants parmi lesquels des universitaires chômeurs et des jeunes sans emploi criaient leur désespoir face à une situation et un avenir incertain, en exigeant un changement politique et social car, affirment-ils, ils ne se fient plus aux promesses d'emploi lancées par les partis politiques dans leurs différents meetings à l'occasion de l'actuelle campagne électorale pour le scrutin du 22 mai prochain. «Ni PP, ni le PSOE, sont la solution, démocratie réelle maintenant», exigent les jeunes Espagnols en colère. Après les manifs de dimanche, un appel pour un nouveau sit-in de protestation convoqué, mardi à 20h00 (HL) à la Place « Puerta del Sol « en plein centre de Madrid, a été lancé à travers les différents réseaux sociaux d'Internet par des jeunes qui exigent des changements politiques et sociaux d'urgence en Espagne. A travers ce nouvel appel, les jeunes membres ou sympathisants de ce que l'on commence à dénommer en Espagne «le mouvement du 15 mai» en référence aux différentes manifestations de protestation qui ont eu lieu dimanche dernier dans l'ensemble du territoire Espagnol, veulent démontrer leur intention de poursuivre leur mouvement de protestation spontané et qu'ils ne sont pas une « génération perdue «. Réagissant à l'intention des jeunes en colère contre l'intervention musclée des forces de l'ordre lors du démantèlement, aux premières heures de mardi, de leur campement de protestation installé en plein centre de la capitale Espagnole, le ministère de l'intérieur a fait savoir qu'il ne tolèrera pas que d'autres campements de protestation soient installés. «La police a pour ordre d'intervenir pour démanteler tout nouveau campement «, selon des sources du ministère Espagnol de l'Intérieur, citées par le journal «Publico».