Les soldats fidèles au président Alassane Ouattara ont tué au moins 149 personnes depuis la chute de Laurent Gbagbo, selon HRW. Les violences post-électorales en Côte d'Ivoire n'ont pas fini de faire des vagues. Selon l'ONG Human rights watch, les soldats pro-Ouattara ont tué au moins 149 partisans du camp Gbagbo à Abidjan depuis la chute de l'ancien régime en avril dernier. « Au moins 95 personnes désarmées, appartenant pour l'essentiel à des ethnies liées à Laurent Gbagbo, ont été tuées lors d'opérations menées à la fin du mois d'avril et en mai, c'est-à-dire après la chute de Laurent Gbagbo », précise le communiqué de HRW. Les Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI) auraient perpétré ces crimes quand elles ont bouclé et fouillé les zones auparavant contrôlées par les miliciens pro-Gbagbo. Ce rapport de HRW est basé sur des témoignages recueillis le mois dernier auprès de 132 personnes ayant été victimes de violences. « Ces crimes, s'ils étaient vérifiés par la justice internationale, pourraient être apparentés à des crimes de guerre ou contre l'humanité », a déclaré l'ONG. De l'avis de ses responsables, « les groupes ethniques étaient pris pour cible au cours d'actes de représailles et d'intimidation généralisées ». Malgré les promesses du nouveau président de sécuriser le pays et punir les auteurs d'actes criminels dans les rangs des FRCI, Human Rights Watch s'inquiète de la poursuite des violences dans le pays. « L'espoir d'une nouvelle ère s'ouvrant à la suite de l'investiture du président Ouattara s'estompera rapidement si ces horribles exactions contre des groupes pro-Gbagbo ne cessent pas immédiatement », a souligné Corinne Dufka, spécialiste de l'Afrique de l'Ouest pour HRW. L'organisation demande aux nouvelles autorités « de suspendre immédiatement les commandants de l'armée (FRCI) responsables de ces exactions et d'ouvrir des enquêtes là-dessus ». « Le président Alassane Ouattara a promis à maintes reprises des investigations et des poursuites judiciaires crédibles et impartiales. Le moment est désormais venu de tenir ces promesses », a conclu Corinne Dufka. S.R.A.