L'agriculture serait la première source d'emploi et de revenus pour 65% de la population africaine. Le constat vient de la deuxième conférence pour le développement de l'agriculture en Afrique «FMB Africa 2011» (Fertilizer Market Bulletin). Si on ajoute à cela le nombre important d'emplois directs, et la complexité de ses liens avec les autres secteurs d'activité, l'on comprend le rôle important que joue l'agriculture dans l'économie des pays de ce continent. Malgré cela, l'agriculture, du fait de la faible utilisation d'engrais (1%), demeure confrontée au problème de la faible productivité. Les politiques agricoles, datant des années 70 et 80 sont les principales mises en cause. Le constat est aujourd'hui alarmant : détérioration de la qualité des sols, manque d'infrastructures, et l'absence quasi-totale de formation et de connaissances agraires. L'agriculture africaine est en souffrance. Le continent importe 75% de ses besoins en denrées de base. La production continue à se dégrader d'un côté et la population à croître de l'autre (1 milliard). Et ce n'est pas prêt de s'arranger. «La situation pourrait constituer une des plus graves menaces pour l'avenir de l'agriculture africaine si les mesures correctives tardent à voir le jour», ont fait remarquer les participants à ce conclave. Engrais, la solution ? Ces derniers n'ont pas manqué de pointer du doigt un fait : la faible utilisation des engrais en Afrique. La quantité utilisée dans ce continent en représenterait 5 à 10% de celle consommée dans les régions en voie de développement comme l'Asie. En tout et pour tout, ce sont quelque 8 kg d'engrais par an par hectare qui sont consommés par l'agriculture africaine. Une quantité insignifiante comparée aux 120 kg en moyenne utilisés dans le reste du monde. En plus du fait que les engrais dopent la productivité des terres, ils ralentissent l'épuisement des sols. Un point que les participants ont soulevé en insistant sur la gravité des conséquences environnementales (déforestation, etc.) que subissent les terres agricoles sous-fertilisées. L'utilisation pérenne et continue d'engrais se présente donc, à travers ce conclave, comme le fondement d'une agriculture saine et productive. Reste à garantir un approvisionnement continu et accessible financièrement des agriculteurs africains à cette matière. D'où la tenue de la deuxième édition de ce conclave. Pour rappel, la première édition s'était tenue en avril à Marrakech et bénéficie du concours de l'Office chérifien des phosphates (OCP). L'expérience et le leadership du groupe est de mise pour la réussite de cette révolution verte qui se prépare.