Vendredi 26 février, Place Hassan II. Le ciel est encore clair, mais le public, lui est déjà là. Avec une affiche clinquante, la soirée s'annonce très animée. Sur les bancs publics, femmes, hommes et enfants s'impatientent devant la grande scène aménagée sur la place. Il faut dire de celle-ci que tous gardent en mémoire, de grands moments forts partagé aux éditions précédentes. Ouverte aux quatre vents, Dakhla a su devenir en effet, le temps de trois éditions, le cœur battant d'un festival, désormais populaire. Cette année encore, le festival Mer et désert n'a pas failli à sa réputation. Au risque de se répéter, il a fait «encore» un tabac. Du 26 au 28 février, champions de surf internationaux et artistes de tous bords ont donné rendez-vous aux festivaliers pour trois jours intenses et de fête, à la belle étoile. Dans un assemblage hétéroclite et un joyeux bazar maîtrisé, la bonne ambiance a été bel et bien au rendez-vous. Car si le festival gagne en maturité, il ne perd pas pour autant la recette de son succès : un éclectisme revendiqué et un goût prononcé pour la fête. «Positivo», ce groupe venu tout droit du Mozambique, s'avère être un vrai coup de cœur pour tous. Balançant un cocktail explosif de reggae, groove, ska, et punk, le collectif réussit le pari fou de faire chanter Dakhla en portugais. Ainsi, ce vendredi 26 février, c'est Zghailina qui ouvre le bal sous les acclamations du public. Gardienne du temple de la poésie hassanie, la star de chanson sahraouie enflamme Dakhla. Entre tbel, flûte, tidnite, dabbouss et guitare la nuit bat son plein. Ceci, juste avant que ne retentisse le «ardin» de la diva rebelle Maalouma. Le charme de la cantatrice du blues maure opère et la magie agit tout simplement. Mais ce n'est pas tout, «Positivo», ce groupe venu tout droit du Mozambique, s'avère être un vrai coup de cœur pour tous. Balançant un cocktail explosif de reggae, groove, ska, et punk, le collectif réussit le pari fou de faire chanter Dakhla en portugais. Le lendemain, ce n'est pas uniquement la place Hassan II qui célèbre le festival mais aussi toute la ville. Dès 9h00, courses camelines, fantasias, foires et expositions envahissent la Cité. Aussi, des ateliers de musique, entamés la veille, vont à la rencontre des écoles défavorisées. Le soir, l'assistance est toujours massive face à la grande scène. Ce soir, deux mastodontes de la chanson marocaine sont au menu : Saida Charaf et Abdelhadi Belkhayat, l'invité spécial de cette édition auquel un hommage pompeux est réservé. Le poète Abderrafih Jaouhari auteur des paroles de «Al Qamar Al Ahmar», le musicien Mohamed Adel Zerhouni, Karima Skalli, Hadj Youness et Majda El Yahyaoui, sont venus expressément pour l'occasion. Des divans, un abat-jour, et des plateaux de thé sont carrément installés sur scène. Ce qui ne manque pas de faire tiquer quelques spectateurs. Heureusement, l'atmosphère se radoucit grâce à la voix d'Abdelhadi Belkhayat et à un show surprenant qui fait danser la foule sur des rythmes chaloupés. Selmou, le chanteur hassani, Aziz Sehmaoui, musicien de l'orchestre national de Barbès, et le piano furieux d'Aronas ont ainsi offert au public de Dakhla un pur moment de bonheur où la Aita a fusionné avec le jazz et le funk. Et clou du spectacle, Saida Charaf, toujours aussi rayonnante a conquis littéralement une scène en délire. Le dimanche 28 février, jour de clôture, la Place Hassan II semble se prolonger sans fin. Cette nuit-là, Dakhla savoure le Jimi Hendrix hassani, Doueh, en duo avec Tony Allen qui porte le titre du batteur «le plus original de la planète», la jeune chanteuse Fatima Laroussi qui a revisité les plus grands chefs d'œuvres de la musique marocaine, Daoudi et sa verve habituelle sans oublier Youssou'N Dour, la star sénégalaise qui a dévoilé à Dakhla des extraits de son nouvel album. Ainsi, en une traînée d'étoiles filantes, le Moonfest s'est terminé. Laissant à l'esprit, «encore», le souvenir d'une convivialité, une simplicité et un plaisir prolongé avec des jam sessions jusqu'au bout de la nuit…Vivement l'année prochaine ! Le samedi 27 février, en marge du festival Mer et désert, le Cercle des Jeunes Démocrates Marocains a présenté au public de Dakhla, son projet du «plus grand drapeau du monde». Un drapeau d'une surface dépassant les 42. 000 m² soit plus de 4 hectares et qui sera validé par le Guiness World Records à Dakhla. Pour l'occasion, l'Orchestre philarmonique national accompagné d'une chorale interprétera l'hymne national marocain. En attendant, un clip vidéo a été réalisé pour annoncer l'événement. Celui-ci présente des témoignages de célébrités marocaines telles que Rachid El Ouali, Latefa Ahrrare, Aziz Bouderbala, Anas El Baz, Saida Charaf, Younes El Aynaoui, Samia Akariou et Nezha Bidouane. Pour le président de l'Association, Mehdi Bensaid, ce projet relève plus d'une campagne de sensibilisation sur le «patriotisme citoyen» que d'un simple record. «C'est une marche verte qui marchera juste avec le cœur», a-t-il déclaré. Symboliquement, il s'agira de 350 jeunes venant des 16 régions du Maroc et des MRE qui vont déployer le drapeau national. Il sera dédié à la Wilaya de Dakhla. Celle-ci devra le déployer chaque année. Pour rappel, l'actuel record du plus grand drapeau du monde revient à la ville de Jérusalem.