L'ONDA mettra 6,8 milliards DH sur la table pour boucler son plan stratégique courant jusqu'en 2012. Une capacité de traitement qui avoisinera les 24 millions de passagers à l'horizon 2013. Les effets de la convergence réglementaire des règles du ciel marocain avec celles de l'UE ainsi que l'accord Open Sky y sont certainement pour beaucoup. Depuis 2008, 21 nouvelles compagnies, 71 nouvelles lignes et 203 nouvelles fréquences sont venues garnir l'activité du trafic aéroportuaire. Après le retard accusé durant la mise en œuvre du plan stratégique de l'ONDA (office national des aéroports) dans l'exécution de son plan stratégique 2008-2012, à la suite d'un redimensionnement de certains projets d'aménagements, à l'exemple de l'aéroport Oujda Angad, voilà l'ONDA qui remet les gaz à mi-chemin de son plan stratégique 2008-2012. Son but étant de consolider sa croissance par la capacité. D'après l'office, son budget d'investissement prévisionnel pour la période 2010-2012 s'élève à 6,8 milliards de DHS : 64% des besoins d'investissements que requiert le plan stratégique de l'office pour la période 2008-2012. Tout va bien sur ce point. En effet, à côté de la récente levée de fonds de 2 milliards de DHS, l'ONDA dispose d'une capacité d'autofinancement de 2,3 milliards de DH pour les deux ans à venir et d'un financement de 2,7 milliards de DH assuré par la BAD, débloqué en trois parties et étalé jusqu'en 2012. Les aéroports en absorberont 3,7 milliards de DH sur les trois ans à venir, entre réaménagements et construction de nouveaux terminaux. Objectif : porter à 7 millions de passagers la capacité de l'aéroport Mohammed V, à 2,5 millions celle d'Oujda-Angad et à 2 millions celle de l'aéroport Rabat-Salé entre autres. L'ONDA prévoit d'accueillir 18 millions de passagers en 2012. Ils n'étaient que 13 millions en 2009. Une progression annuelle moyenne de plus de 10% sur cette période. Ce n'est cependant pas le même son de cloche qu'on retrouve pour l'activité fret. L'interminable construction de la nouvelle zone cargo de l'aéroport Mohammed V a tiré l'activité fret à la baisse. Encore à ce jour, ce terminal fret est « postponed » et les opérateurs économiques pour qui le fret aérien est vital à la bonne marche de leurs activités peuvent prendre leur mal en patience. Dans le même registre, une addition sommaire fait ressortir une capacité de traitement globale, en moyenne annuelle, qui dépassera la barre des 23 millions de passagers, au plus tard en 2013. Ce sera en effet une capacité idéale pour les projections de l'ONDA en termes de passagers en 2012, mais ça sera un peu juste à l'horizon 2020, année où le Maroc ambitionne de flirter avec la barre des 20 millions de touristes, en sachant que le transport aérien en ramène une proportion aux alentours de 80%. Il apparaît donc que ces consolidations de capacité ne sont effectuées que selon une vision de moyen terme. Que se passera-t-il quand le volume dépassera les 25 millions ? Ce qui reste des prétentions modestes par rapport au rôle qu'ambitionne de jouer le Maroc dans le pourtour méditerranéen à l'horizon 2030. Est ce qu'il faudra encore réaménager ? Les travaux en cours de réalisation du terminal 1 dans l'enceinte de l'aéroport Mohammed V nous poussent à espérer que non. Les désagréments causés aux utilisateurs en sont une preuve, notamment pendant la période de pointe du pèlerinage (OMRA et HAJJ) qui restera arrimée avec la période estivale pendant cinq autres années. Une des raisons pour lesquelles l'ONDA se fixe déjà un nouveau cap en se dotant d'une nouvelle stratégie pour la période 2011-2016. Dans ses grandes lignes : disposer d'une infrastructure de qualité, améliorer la compétitivité logistique et impliquer les partenaires dans une démarche de qualité globale essentiellement au profit des clients utilisant ses aéroports. Si telle est la recette pour avoir des aéroports plus conviviaux, les clients ne demandent pas plus.