Les partis se bousculent au portillon de la CCR pour déposer leurs propositions sur la régionalisation avancée. Les syndicats s'y mettent, également. L'UNTM, très proche du PJD, a ouvert le bal le 24 février en présentant sa copie à la Commission consultative de la régionalisation. La centrale a élaboré sa propre conception de ce grand chantier qu'est la régionalisation. Bien entendu, le côté social est fortement présent dans le document de l'Union nationale du travail au Maroc. Mohamed Yatime: «Nous avons défendu la présence de la sensibilité sociale dans la composition des conseils des régions». Contrairement à certains partis qui ont appelé à l'élection des membres des conseils régionaux par suffrage universel, la centrale de Mohamed Yatime tient à apporter sa propre touche. L'UNTM propose en effet d'élire les deux tiers via un suffrage indirect au mode de scrutin par liste, ouvert à tous les habitants des régions alors que le tiers restant serait réservé aux «grands électeurs», les représentants des communes, chambres professionnelles et les syndicats. Une approche qui n'est pas sans rappeler la configuration du Parlement d'avant l'instauration du bicaméralisme suite à la réforme de la Constitution en 1996. Le même procédé est utilisé pour l'élection des membres de la Chambre des Conseillers mais souvent pointé du doigt, soupçonné de favoriser l'achat des voix. Mohamed Yatime, défendant sa proposition, déclare : «nous avons défendu la présence de la sensibilité sociale dans la composition des conseils des régions, c'est l'objectif de notre proposition». Et d'ajouter que «l'achat des voix n'est nullement lié aux élections indirectes. Même dans le suffrage universel, il y a ce problème. Et puis ce n'est pas le Maroc qui connaît seul ce mode d'élection. Mais ce qu'il faut c'est instaurer des garde-fous contre toutes les dérives». L'UNTM, le bras syndical du PJD, est, par ailleurs, pour des réformes constitutionnelles qui soient «conformes à la régionalisation», est-il souligné. «Ces réformes ne sont plus une demande politique mais elles sont une nécessité pour une bonne gouvernance. Le projet de régionalisation, tel que présenté par le roi Mohammed VI, s'il se concrétise sur le terrain, serait alors une révolution», assure Mohamed Yatime.