Le premier long métrage de Mohamed Achouar confirme la singularité de sa démarche. Alors que certaines personnes ont été choquées par les scènes du film, d'autres crient au chef d'œuvre Pourquoi faire un film ? Quel sujet doit-on traiter pour ne pas choquer ? Peut-on aborder librement des sujets comme le sexe, la religion ou la politique ? Le premier long métrage de Mohamed Achouar «Un film...» pose toutes les questions et, une fois n'est pas coutume dans notre cinéma, il cherche à y répondre. L'un des films les plus dérangeants de ce festival, «Un film...» est l'histoire d'un réalisateur (interprété par Mohamed Achouar) en devenir, qui passe son temps à la recherche du scénario parfait pour son premier film. Une véritable quête cinématographique qu'il mène en compagnie de sa femme (Fatym Layachi) et de son ami (Fahd Benchemsi). Au-delà de cette quête, «Un film...» nous plonge dans les rapports humains, dans l'univers du réalisateur marqué par bon nombre de films cultes... Mais attention, ce long métrage est loin d'être autobiographique, préfère préciser Achouar. «Il y a des faits veridiques et d'autres purement imaginaires. Ce film n'est pas un documentaire sur Achouar», ajoute-t-il. Audacieux, le jeune cinéaste a filmé des scènes osées (des scènes d'amour ou encore d'autres sur un éventuel financement d'un film marocain par des Israéliens), utilisé un langage osé, décrié les comédiens et les cinéastes d'une manière vulgaire... «Je ne suis pas en train de régler des comptes avec telle ou telle personne, je règle des comptes avec moi-même», souligne t-il. Ce choix n'a pas été apprécié par tous. En effet, plusieurs personnes ont quitté la salle bien avant la fin du film. Choquées, elles ne pouvaient aller jusqu'au bout de l'histoire. «Je ne comprends pas pourquoi nos réalisateurs mettent trop l'accent sur le sexe dans leurs films. Ce n'est pas en utilisant un langage osé ou en filmant des scènes d'amour qu'ils réussiront à drainer un public nombreux», nous a confié un cinéphile. Un avis pas du tout partagé par d'autres personnes, qui ont crié au chef d'œuvre. Pourtant, une question s'impose : quel cinéma voulons-nous et de quelle façon sommes-nous prêts à le mettre en scène ?