« Machi bkhatri » est la nouvelle série locale diffusée sur Al Oula pendant le ramadan à 19h55. De la France au Maroc en passant par Dubaï, ce feuilleton social trépidant traite de relations amoureuses sur fond de multiculturalisme. Rencontre avec le maestro de la série, Mohamed Achaour. La série retrace l'histoire d'un jeune homme ambitieux en proie à l'instabilité et au questionnement. Quel message social voulez-vous transmettre ? C'est l'évolution d'un jeune homme constamment ballotté entre ses amours, ses obligations familiales et sa carrière. A travers le parcours de Jaâfar, je montre la confrontation des hommes marocains à différents profils de femmes, celles avec lesquelles il ne s'entendent pas socialement et linguistiquement. Le choix des trois personnages féminins d'origines différentes et la trame se déroulant dans différents pays reflètent un brassage de culture. Que représente une étrangère pour un homme marocain ? Comment conçoit-il les mœurs et les croyances d'une Française ? Comment voit-il le fantasme de la belle femme étrangère, en l'occurrence les femmes d'Orient représentées par la séduisante Libanaise, Racha ? Il y est aussi notamment question de sa relation avec la Marocaine qui sort du lot, Zineb. Vous êtes connu pour votre approche décalée. Est-ce que vous heurtez, même subtilement, certains interdits sociaux ? Dans l'ensemble j'ai envie d'être sincère dans ce que je fais, sans trop réfléchir aux tabous ou aux interdits. Il est vrai qu'on ne retrouve pas le ton libre que j'injecte dans mon cinéma, mais je me suis quand même permis une certaine marge de liberté, sans toutefois choquer. La série est un dosage intelligent au niveau du jeu, du style vestimentaire et des répliques, oscillant entre un langage original et les limites imposées par la télévision, surtout pendant le ramadan. La nouvelle série locale Machi bkhatri, produite par l'agence de production Arpège et diffusée sur El Oula tous les soirs du ramadan à 19h55, réunit un casting costaud sur fond de voyage visuel entre la France, Dubaï et le Maroc. On y retrouve Fahd Benchamsi dans le rôle de Jaâfar, Candice Berrada, Fatym Layachi, Omar Lotfi, Omar Sayed et la Libanaise Marwa Khalil dans le rôle de Racha. La trame tourne autour de Jaâfar, jeune Marocain assoiffé de changement, qui quitte le Maroc pour la France et s'enlise vite dans des problèmes de papiers. Pour échapper à la clandestinité, il rencontre Julie et lui propose un mariage blanc. Peu de temps après, il se rend à Dubaï, où mû par l'ambition et la perspective d'une belle carrière, il épouse la fille de son patron, Racha, une Libanaise dévergondée. Plus tard, contraint de retourner au Maroc au chevet de son père mourant, il rencontre sa jeune promise, Zineb. Intrigué par la soumission de cette femme libérée à ce mariage arrangé, il se rapproche d'elle. Bientôt, la situation tourne au burlesque quand, par un curieux concours de circonstances, les trois femmes de sa vie se réunissent dans le même pays. Un chassé-croisé humain et un questionnement individuel sur 30 épisodes quotidiens. Une saga attachante à suivre. Votre premier long métrage Un film, a été primé au Festival de Tanger et présenté à Cannes en 2011… Récemment, le pavillon des Cinémas du monde du Festival de Cannes a invité de jeunes réalisateurs du monde entier pour y projeter leurs premiers projets cinématographiques. J'y ai présenté Un film, qui est une représentation de qui je suis, avec une grande dose d'auto dérision, de modestie et d'appréhension. C'est l'histoire d'un réalisateur, interprété par moi-même, qui cherche l'histoire idéale pour son long métrage. Il est en proie au doute, rongé par la peur de passer à l'acte et de réaliser une œuvre qui le mette à nu. Le film sortira dans les salles avant la fin de l'année. Y a-t-il une nouvelle fiction en gestation ? Oui, c'est un long métrage ou un road movie qui raconte l'histoire d'une Marocaine qui découvre qu'Oussama Ben Laden n'est autre que son père. Elle se lance dans un long périple pour tenter de découvrir la vérité, accompagnée de son meilleur ami. J'y parle de notre quête religieuse, de ce que nous sommes, de l'Occident et de l'Orient à travers des personnages atypiques. En général, j'aime parler de sujets sérieux sous la bannière du rire et de la légèreté. Chaplin l'a fait et Benigni l'a fait et c'est ainsi que je me sens à l'aise. Le film sera tourné en 2012 et a déjà obtenu une subvention du Centre cinématographique marocain. A votre actif, Zorrho, une série d'un autre genre a été diffusée pendant le mois sacré de 2009… Oui, c'est une parodie et un zapping original diffusé en 2009 sur Nesma TV pendant le ramadan. J'y ai créé un Zorro qui dénonce l'injustice et les magouilles, un type décalé nourri de valeurs universelles de justice, mais qui n'a pas les moyens de les concrétiser. Vous avez également participé à un atelier à Marrakech en 2005 avec Abbas Kiarostami et Martin Scorcese. Que vous a apporté cette expérience ? Beaucoup, et c'est grâce à cette rencontre que j'ai pu obtenir le financement de mon court métrage Percussion kid en 2005 et entrer dans le monde du cinéma. ME ENCANTA LA SERIE ánimos lo hacéis muy bien :) !! Ufff ya era hora..