«J'ai consacré toute ma vie à la musique», déclare Belaïd Akkaf. Aujourd'hui, cette vie d'artiste qu'il mène depuis plus de vingt ans lui vaudra une récompense à la hauteur de son travail. Le trophée «El Farabi». Un Prix qui lui sera remis ce soir, jeudi 24 décembre, au siège de l'association «Bouregreg» à Salé. Créé en 2004 par le Comité national de la musique, à l'initiative de son fondateur, Hassan Mégri, «le Prix El Farabi» est parrainé par le Conseil international de la musique (Maison de l'UNESCO-Paris). Chaque année, ce Prix rend hommage à des artistes, chanteurs ou musiciens qui ont contribué au développement de la création artistique marocaine. Créateur du «jazz amazigh», Belaïd Akkaf se dit être «très honoré de recevoir ce Prix et d'avoir autant de chance». Quoiqu'il ne s'agisse pas de chance, mais plutôt de talent en ce qui concerne le Prix El Farabi. Akkaf, «citoyen du monde» Musicien, multi-instrumentiste, compositeur, professeur de musique, musicologue, lauréat de l'Institut supérieur de Tchaïkovski en Russie ou roi de la fusion, les qualificatifs ne manquent pas lorsqu'il s'agit de Belaïd Akkaf. Mais c'est en tant que «citoyen du monde» qu'il préfère se décrire. «C'est parce que je suis citoyen du monde que je fais cette musique», nous explique-t-il. «Cette musique», c'est l'alliance de plusieurs styles, en d'autres termes: la fusion. Mais c'est dans le «jazz amazigh» qu'il se plaira le plus et se fera connaître. Accompagné de ses deux frères, Aziz et Ali, il créera un style musical jusqu'alors jamais écouté. Le trio se produira aux côtés de concertistes internationaux de haut niveau, tels le pianiste américain, Mike Delferro, le saxophoniste espagnol, Jorge Pardo et le violoncelliste hollandais, Ernest Reijseger. Les frères Akkaf iront même jusqu'en Chine pour partager leurs compositions avec un public charmé. Selon Belaïd Akkaf, «le jazz appartient à l'humanité. Chaque pays adopte cette musique à travers sa propre identité musicale, l'Espagne, la France, etc. Pourquoi pas le Maroc?». Même s'il avouera que c'est un peu grâce à ses origines amazighes qu'il a créé le jazz amazigh. Akkaf a longtemps cherché ce qui de ce Maroc musical pourrait le plus s'accorder avec cette musique du monde. «Le Maroc porte un patrimoine musical amazigh très riche. À travers mes recherches, ces rythmes m'ont semblé être, techniquement, les plus proches du jazz». Une similitude qui aura fait du père du «jazz amazigh» une figure emblématique de la création musicale marocaine.