La pandémie de coronavirus a eu un impact négatif sur les investissements en Afrique. Selon de nombreux experts, il faudra engager des «réformes audacieuses» à la fin de la crise sanitaire pour inverser cette tendance baissière. S'il est vrai que la pandémie de Covid-19, les restrictions de voyage et l'effondrement historique des prix du pétrole ont retardé des décisions d'investissement finales majeures et des milliards de dollars de capitaux censés affluer dans l'industrie énergétique africaine, il est moins sûr que la crise en soit seule responsable. Cette problématique a été débattue par le comité d'investissement et de réglementation de la Chambre africaine de l'énergie, réuni la semaine dernière. Ont pris part à cette réunion René Awambeng, directeur des relations clientèle chez Afreximbank, Chijioke Akwukwuma, directeur général/PDG d'Ocean Deep Drilling ESV Nigeria Limited (ODENL), Nicolas Bonnefoy, directeur général d'Africa Oil & Gas LTD, Bill Drennen, président et chef de la direction à WTD Resources LLC et enfin Gontse Moseneke, PDG de GAIA Infrastructure Capital. Les membres du comité de la Chambre africaine de l'énergie n'ont pas manqué de souligner, lors de cette réunion, la nécessité de s'engager dans des réformes significatives tout en travaillant plus dur pour débloquer les capitaux locaux en Afrique. Alors que le monde s'accorde à dire que la pandémie de coronavirus a eu un impact négatif sur plusieurs secteurs, notamment sur le marché pétrolier africain, la récente réunion du comité d'investissement et de réglementation de la Chambre africaine de l'énergie a tout de même réduit la responsabilité de ces chocs externes pour expliquer le manque d'investissements en Afrique. Selon les membres du comité, il faudra engager des «réformes audacieuses» à la fin de la pandémie pour inverser cette tendance baissière des investissements en Afrique. Par ailleurs, les membres du comité ont rappelé que la plupart des juridictions africaines n'étaient pas compétitives pour les investissements pétroliers et gaziers avant la crise actuelle, déjà en proie à une incertitude politique et à des problèmes liés au caractère sacré des contrats. La même source souligne qu'il reste encore des efforts à consentir pour promouvoir un environnement favorable en Afrique. Et d'ajouter que les principaux obstacles à l'investissement en Afrique sont les régimes fiscaux, le caractère sacré des contrats ou encore la bureaucratie. Les membres du comité ont convenu qu'il existe beaucoup de capitaux disponibles pour financer la relance de l'Afrique et lutter contre sa précarité énergétique, de la dette aux capitaux propres, de l'argent commercial à l'argent institutionnel. Cependant, «un manque d'engagement, trop peu de renforcement des capacités et une connaissance globalement insuffisante des opportunités et des outils de financement disponibles limitent encore la capacité des investisseurs africains à investir sur leur propre continent», ont-ils souligné. La même source estime enfin que le déploiement de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) pourrait être un catalyseur majeur pour les investissements transfrontaliers et la régionalisation du développement énergétique de l'Afrique. Enfin, ces possibilités de travailler sur des projets régionaux, en particulier dans les domaines de l'électricité et du gaz, et de tirer parti d'une zone de libre-échange pour créer de nouveaux modèles d'entreprise ne doivent pas être sous-estimées. Mariama Ndoye / Les Inspirations Eco