L'agence Reuters a pris de court le monde des affaires en ce début de semaine en annonçant qu'Attijariwafa bank était soumissionnaire pour le rachat de BNP Paribas Egypte. En effet, alors que l'attention est plus tournée vers le sort du groupe bancaire national dans le cadre de la stratégie de désengagement de son actionnaire de référence, SNI, le groupe dirigé par Mohamed Kettani ne semble pas prêt de suspendre sa conquête africaine. Déjà présent en Tunisie, le groupe souhaiterait conforter sa présence en Afrique du Nord via l'acquisition de BNP Paribas Egypte. C'est du moins ce qu'affirme l'agence de presse internationale, reprise par plusieurs sources médiatiques internationales, ce qui n'a pas encore, à l'heure où nous mettions sous presse, été confirmé ou infirmé par le groupe marocain. Cependant, pour la même source, Attijariwafa bank serait bel et bien soumissionnaire à l'opération et est même concurrencé par le groupe émirati NBD. Qatar National Bank était également sur le fil, mais se serait finalement désisté après l'obtention de l'accord de la Banque centrale égyptienne pour entamer les discussions avec la Société générale, en vue de la reprise de sa filiale. Aujourd'hui, les deux prétendants seraient en attente de l'aval de la Banque centrale pour discuter de la reprise de BNP Paribas Egypte. Cette opération, si elle est concrétisée, pourrait concerner la cession des activités retail du groupe bancaire français BNP Paribas en Egypte. En effet, l'opération ne concernerait pas les activités Corporate ou encore la banque privée. Elle viendrait ainsi injecter du cash dans les fonds propres de BNP Paribas, suite aux derniers appels des autorités de régulation européennes de renforcer les assises financières des banques. Il est à noter que la valeur comptable de la filiale objet de ces soumissions est estimée à plus de 350 millions de dollars. Si Attijariwafa bank parvient à remporter ce deal, ce serait donc là la deuxième opération du genre après le deal passé en 2010 avec le Crédit Agricole France et suite à laquelle Attijariwafa bank avait pu reprendre plusieurs banques africaines. Ceci étant, plusieurs questionnements sont posés quant à la pertinence d'un pareil deal. En effet, il s'avère que le marché égyptien, bien que très convoité par les grands investisseurs du golf ne manquerait pas d'opportunités. Société Générale et Crédit Agricole sont autant de groupes français, cherchant à renforcer leurs fonds propres, lesquels détiennent des participations dans ce marché. Il ne serait donc pas exclu de voir sur ce marché leurs participations, d'autant plus que l'Egypte n'a pas encore réussi à convaincre les investisseurs de sa stabilité post-révolution. Est-il donc vraiment opportun de se précipiter sur cette offre dans pareil contexte et pour pareille enveloppe ? Ce qui est certain, c'est que l'expérience africaine du groupe Attijariwafa bank a jusque-là prouvé la pertinence des choix stratégiques opérés par son top management. Quasiment tous les investissements réalisés par le groupe sur le continent ont pu rapidement atteindre un rythme de croissance soutenu, qui a porté la croissance de la contribution des filiales africaines à plus de 2 MMDH dans le PNB du groupe et son appétit est encore loin d'être assouvi. Lors de la présentation de ces résultats semestriels, les pays du Bénin et du Niger ont été avancés comme étant les prochaines cibles de la banque.