Quel sera le menu de votre soirée «Mawazinesque» ? Si vous n'en n'avez pas encore eu l'occasion, profitez de cette fin d'après-midi ensoleillée pour redécouvrir les grandes allées de la capitale aux couleurs de la troupe de Difé Kako, ou la compagnie qui a «quelque chose qui chauffe». Après quoi, direction la magnifique scène du Chellah, pour reprendre votre souffle sous les chants de la belle Lole Montoya et de sa troupe de musiciens de flamenco. Un spectacle lyrique où la musique vous fera véritablement communier avec la nature, sous les lumières ambrées du couché de soleil. Attention à ne pas vous endormir... car la soirée ne fait que commencer. Et quelle soirée ! Ce soir, vous avez rendez-vous avec le «King Of Kings», ou plus exactement celui qui en a fait son premier single. Rappelez-vous, Jimmy Cliff ou James Chambers, c'est «Hard road» (1967), The harder they come» (1972), «I can see clearly now» (1992) ou encore «Take your time», qu'il interprète en 2005, en duo avec Yannick Noah. Vigon, Chanteur marocain : «Chanter est tout ce qu'il me reste» Les Echos quotidien : Cela fait plus de 40 ans que avez commencé votre carrière artistique et pourtant, c'est la première fois qu'on vous invite à un festival au Maroc. Pourquoi ? Vigon : Cela fait des années que je me pose cette question. Durant ma carrière, je me suis produit dans plusieurs pays à travers le monde, mais jamais au Maroc, malgré le grand nombre de festivals que l'on organise ici chaque année. Lorsque l'association Maroc Cultures m'a invité à cette édition de Mawazine, j'ai accepté sans hésitation aucune, en me disant qu'il était temps que je rencontre mon public au Maroc. Vous savez, c'est toujours agréable de chanter dans son pays natal, sa ville natale... Je tiens par ailleurs à préciser que Maroc Cultures m'a adressé l'invitation bien avant l'émission «The Voice». Justement, comment expliquez-vous votre réussite à l'émission «The Voice» ? On peut dire que je suis né sous une bonne étoile. Je n'ai jamais rien programmé ou calculé de ma vie. La chance était toujours à mes côtés. C'est ce qui s'est passé avec «The Voice». Ma fille Layla a présenté ma candidature et c'est ainsi que l'aventure a commencé. Après son décès, je sens que je ne suis pas seul sur scène. Elle est toujours là à mes côtés. D'ailleurs, tout ce qui me reste, c'est de chanter. Avez-vous déjà pensé à faire un duo avec un jeune artiste marocain ? Je partage toujours la scène avec de jeunes chanteurs. L'idée de faire un duo avec un artiste marocain est la bienvenue, sauf qu'elle doit apporter une valeur ajoutée. Si une maison de disques me propose cette idée, je le ferai. Vous savez, j'aime bien prendre mon temps pour faire mon travail. Pour que ce duo se réalise, il faut donc qu'une maison de disques s'en occupe, sinon ce n'est pas la peine de le faire. Plus de 40 ans sur la scène artistique et pas une seule ride. Quel est votre secret ? Je suis un «carpe diem». Je cueille le jour présent sans me soucier du lendemain. Comme je vous ai expliqué, je suis quelqu'un de chanceux. J'ai quitté la médina de Rabat où je suis né et où j'ai grandi, pour la France, sans savoir que j'allais un jour devenir célèbre. Cela risque de vous paraître simpliste, mais c'est la réalité. INDISCRETIONS Lors du spectacle de Khaled organisé à l'OLM Souissi, des débordements ont eu lieu. Un groupe de jeunes a en effet jeté des pierres sur la scène. Ce qui a nécessité l'intervention des forces de l'ordre, qui ont maîtrisé la situation. À la fin du spectacle, des membres de la Sûreté nationale et des Forces auxiliaires ont assuré la sortie du public. Ils étaient présents sur toutes les voies alentour. La conférence de presse de Khaled, qui a eu lieu lundi aprèsmidi à la Villa des arts, a drainé un très grand nombre de journalistes. Marocains, arabes et occidentaux, les journalistes conviés à cette édition sont venus en masse pour assister à cette conférence pas comme les autres. Une conférence de presse, celle de l'artiste marocain Vigon, aurait pu se passer d'une maladresse pour le moins lourde... Coqueluche des médias depuis sa participation à l'émission «The Voice » de TF1, Vigon a craqué lorsqu'une question lui a été posée sur sa fille, Layla, décédée il y a quelques mois à l'âge de 25 ans. «S'il vous plaît, ne me parlez pas de ma fille», a demandé Vigon à l'assistance. Si Khaled m'était conté... Plus de 175.000 personnes ont assisté au spectacle de l'artiste algérien Khaled, qui a eu lieu lundi soir à l'OLM Souissi. Communiqué par l'association Maroc Cultures, ce chiffre donne le tournis. Tôt dans la soirée du 21 mai, la foule se pressait déjà dans les allées qui menaient à cette scène. Des bandes de jeunes venus de toutes les régions du royaume et qui campaient sur la grande pelouse en face de la scène pour ne pas rater ce concert exceptionnel, des couples de retraités qui n'auraient pour rien au monde manqué le spectacle de celui qui, trente après son premier tube, est toujours aussi dynamique... Bref, Khaled a réussi à rassembler un public très varié. Dès les premières minutes de ce concert, qui a battu tous les records en matière d'affluence du public, Khaled qui vient d'avoir une quatrième fille, a hypnotisé les spectateurs. Très en forme, il a interprété ses plus chansons. «Bakhta», «Lbayda», «Trik Lycée», «Aïcha», «Sahra»... Des tubes à succès planétaire, que le public de Mawazine fredonnait en compagnie de Khaled. Les drapeaux marocain et algérien autour du cou, le roi du raï a livré un concert mémorable, dans une ambiance survoltée. «Nous sommes venus de Casablanca exceptionnellement pour voir Khaled... C'est notre chanteur préféré», nous confie un jeune couple. Soirée à hauts risques, ce concert a été marqué par le renforcement des forces de sécurité, afin d'éviter tout éventuel dérapage. Toutefois des incidents ont été enregistrés lors de cette soirée, mais vite maîtrisés. La presse d'abord ! Avant de livrer ce show, Khaled a passé l'après midi à la Villa des Arts, où il a répondu aux nombreuses questions des journalistes. C'est ainsi qu'il a parlé de son nouvel album, en préparation depuis juin dernier. «Mon nouvel album qui sera finalisé bientôt se compose de plusieurs chansons, notamment «Harraga» dédiée aux frères tunisiens et libyens», a précisé Khaled. L'artiste a même affirmé qu'il a collaboré avec le compositeur et producteur marocain, installé aux Etats-Unis, RedOne, afin de «d'internationaliser l'album». Et puis on a parlé de la relation de Khaled avec les stars égyptiennes (la présence de journalistes égyptiens lors de la conférence de presse y est pour quelque chose). «J'ai déjà collaboré avec Amr Diab il y a très longtemps et je suis prêt aujourd'hui à réitérer l'expérience. Je rêve du jour où l'on fera un tube tel que «We are the world» à l'échelle arabe. Est-ce qu'on ne mérite pas d'avoir une union forte comme celle de l'Europe ?», a-t-il déclaré. À l'aise, Khaled a même donné son point de vue sur la conjoncture politique dans la région et sur la montée des islamistes dans le monde arabe. «Je n'ai pas peur de la montée des islamistes. D'ailleurs, je n'aime pas ce terme d'islamiste, parce que nous sommes tous des musulmans». Très sollicité par les journalistes, Khaled a accordé des interviews à toutes les télévisions et radios présentes sur place, prouvant sa modestie et sa sympathie. Il faut dire que plus de 50 demandes d'interview ont été soumises au service presse. «Je suis prêt à répondre à toutes vos questions, mais malheureusement, j'ai rendez-vous avec l'ambassadeur d'Algérie et il faut bien que je me repose un peu avant le spectacle», a-t-il précisé aux journalistes présents. Bref, la conférence de presse et le concert de Khaled resteront dans les mémoires des médias et du public de Mawazine.