Le choix stratégique de développement en Afrique retenu, il y a quelques années, par Maroc Telecom n'était pas anodin. La concurrence se corse de plus en plus sur le marché local et se traduit par une activité en baisse comparativement aux années glorieuses antérieures. Une réalité que justifient les réalisations financières et commerciales du groupe en 2011 et en ce début de l'année 2012. En effet, l'opérateur historique a clôturé le premier trimestre sur un chiffre d'affaires consolidé en légère progression, sur un an, de 0,1% à 7,53 MMDH. Une performance qui s'attribue principalement à la bonne contribution des filiales africaines, laquelle a permis d'amortir le choc du fléchissement de la performance au niveau local. Si en Afrique subsaharienne, la stabilisation des contextes concurrentiels a aidé l'opérateur des télécoms à asseoir son développement pour afficher un chiffre d'affaires en croissance de 21% à 1,73 MMDH (+17% au Burkina Fasso, +25% au Gabon, +32% au Mali et +8,5% en Mauritanie), au Maroc, la situation est toute autre. La concurrence que lui livrent les deux autres opérateurs télécoms, lui rend la vie dure, au point d'afficher un chiffre d'affaires en repli de 4% à 5,9 MMDH, dans un contexte de baisse continue des tarifs, tout en augmentant les usages. Une tendance qui s'explique par un retrait de 4,6% à 4,39 MMDH du chiffre d'affaires du segment mobile contre un recul de 9,6% à 1,72 MMDH des activités Fixe et Internet. À l'international, le groupe, grâce à une politique commerciale agressive, se rattrape sur le Mobile et enregistre une croissance de 36% des parcs (+23% au Burkina Fasso, +62% au Gabon, +63% au Mali et +9% en Mauritanie). D'où un accroissement global de 12,6% à 29,5 millions du parc clients. Pour le parc Fixe au niveau des filiales (hormis le Mali), Maroc Telecom n'arrive toujours pas à percer, tandis qu'au Maroc, ce parc s'améliore de 0,5% à 1,246 millions de lignes, confirmant sa résistance à la concurrence du Mobile. S'agissant du résultat opérationnel (EBITA) consolidé de l'opérateur historique, il s'est situé, au terme du premier trimestre 2012, à 3,04 MMDH, en amélioration de 2,2% par rapport à 2011, en raison de la hausse du résultat opérationnel avant amortissements, dans un contexte de progression des charges d'amortissement liées à la poursuite d'un important programme d'investissement au Maroc et à l'international. En décortiquant cet indicateur, il apparaît encore une fois que c'est l'international qui se tient derrière la croissance. Dans ce sillage, les flux nets de trésorerie opérationnels se sont appréciés de 32% à 2,67 MMDH, à fin mars 2012.