C'est dans le cadre de la préparation du projet de la loi organique sur la grève et à la veille du nouveau round du dialogue social que les trois centrales syndicales des collectivités locales sont enfin sorties de leur mutisme. Accusés de rupture abusive des services administratifs pendant plusieurs mois, l'UNTM, l'UGTM et la FDT demandent une réunion d'urgence avec le chef du département de tutelle. Le vice président de l'UNTM, Abdessamad Marini, a indiqué lors d'une rencontre avec la presse, tenue le week-end dernier, que les solutions radicales qui ont été décidées à l'encontre des fonctionnaires grévistes ne sont pas la solution adéquate pour le dossier revendicatif des centrales les plus représentatives des 150.000 salariés des communes. «Nous appelons à une institutionnalisation du dialogue social, avec une présidence effective du ministre de l'Intérieur», a indiqué le secrétaire général de la Fédération nationale des collectivités locales. Cette forme nouvelle du dialogue social permettra, selon les trois centrales, de mieux traiter les principales revendications exprimées via la fédération. «C'est ce face à face direct entre la fédération et le département de tutelle qui est la seule solution», estiment plusieurs membres de la fédération. Les demandes urgentes s'articulent autour de trois doléances principales. D'abord, la mise en place d'une fondation des œuvres sociales, un nouveau statut pour les fonctionnaires et l'instauration d'un système d'allocations. L'examen du budget sectoriel du département de l'Intérieur n'a pas encore dissipé les doutes relatifs auxdites requêtes, présentes dans le cahier revendicatif des 3 syndicats. Le ton monte donc sans qu'un nouveau mot d'ordre de grève ne soit lancé. Au lieu de cela, les syndicats préfèrent évoquer l'urgence de plusieurs autres questions à régler et qui doivent faire l'objet de négociations. C'est le cas des revendications concernant les retards de salaires pour les fonctionnaires des communes des zones rurales. L'appel au dialogue a été accompagné par une trève tacite proposée par la fédération. L'enjeu actuel, notamment avec l'activation du volet du Plan Maroc Numeric relatif aux services dédiés aux citoyens, serait de se mettre d'accord sur un plan d'accompagnement des ressources humaines des collectivités, dont les cadres législatifs exigent un statut calqué sur celui de la fonction publique. Jusqu'à présent, la question des grèves des collectivités locales est toujours inscrite au sein de l'agenda du dialogue social, qui est prévu pour ce mois, et dont l'ordre du jour comprend l'activation du nouvel arsenal juridique sur la généralisation du concours, comme seul mode d'accès pour des fonctions au sein des entreprises, des administrations ainsi que des collectivités territoriales.