La Fédération nationale mauritanienne de la pêche et son homologue marocaine ont scellé un accord destiné à soutenir leur coopération dans divers segments de la filière halieutique, de l'investissement à la valorisation des produits de la mer. Cette entente, conclue en marge du Salon Halieutis d'Agadir, traduit une volonté mutuelle d'optimiser l'exploitation des ressources maritimes en conciliant impératifs économiques et exigences de durabilité. La Mauritanie, dotée d'un littoral parmi les plus poissonneux d'Afrique, joue un rôle central dans les flux d'exportation de produits halieutiques vers le marché international. Toutefois, la structuration de son industrie demeure en deçà de son potentiel, confrontée à des défis d'industrialisation, de certification et d'accès aux circuits de distribution à forte valeur ajoutée. Le Maroc, de son côté, s'impose comme un modèle régional en matière d'intégration des chaînes de valeur, grâce à un écosystème associant infrastructures modernes, réglementation stricte et maillage industriel dense. L'accord signé prévoit un partage d'expertise portant sur la transformation et la conservation des produits de la mer, ainsi que sur l'optimisation des circuits logistiques et commerciaux. Il inclut également des échanges sur les techniques d'exploitation rationnelle des ressources, à un moment où la surexploitation et le changement climatique exercent une pression croissante sur les stocks halieutiques. Dans le prolongement de cette dynamique, la réunion du comité mixte mauritano-marocain de la pêche, prévue vendredi sous la présidence des ministres de tutelle des deux pays, devra préciser les mécanismes d'application de l'accord. Il s'agira notamment de définir les modalités de transfert technologique, d'encadrement des flux d'investissement et de mise en conformité avec les standards internationaux en matière de traçabilité et de durabilité. Cet approfondissement de la coopération intervient dans un contexte où les échanges halieutiques entre Rabat et Nouakchott se sont accrues ces dernières années, portés par des complémentarités structurelles et des impératifs de régulation des captures. Les discussions devraient également aborder l'accès aux quotas de pêche et les dispositifs de surveillance des eaux territoriales, alors que la lutte contre la pêche illicite demeure un enjeu crucial pour les deux pays.