L'édition 2015 du Salon international Halieutis, organisé du 18 au 22 courant à Agadir sous le signe "la mer est l'avenir de l'Homme", a enregistré un franc succès à tous les niveaux et aura bel et bien tenu ses promesses, a affirmé le commissaire du Salon, Abdelfattah Zine. "La particularité de cette 3ème édition, à l'instar des deux précédentes, est son succès et sa réussite à drainer des professionnels et des opérateurs du secteur halieutique aussi bien nationaux qu'internationaux", a déclaré à la MAP M. Zine, à la clôture dimanche de cette manifestation, placée sous le Haut patronage de SM le Roi Mohammed VI. Il a souligné que plus d'une trentaine de pays des quatre coins du monde ont pris part à cette édition, qui s'est démarquée par une riche programmation de conférences pointues et d'ateliers thématiques, animés par une pléiade d'océanographes de renom et de spécialistes marocains et étrangers du milieu marin. Après avoir rappelé la présence d'une dizaine de délégations étrangères conduites par des ministres, ambassadeurs et responsables de haut niveau, il a mis l'accent sur l'ancrage africain de cette édition, comme en témoigne la participation de 22 Etats africains qui, à eux seuls, se sont taillés la part du lion dans le pavillon international du Salon à hauteur de 60 %. Il a considéré que le destin du Maroc, dans le domaine halieutique autant que dans d'autres secteurs, reste intimement lié à celui de ses pairs africains du fait que "nous partageons le même continent, les mêmes côtes et les mêmes stocks chevauchés et nos politiques doivent, de ce fait, être coordonnées pour préserver nos ressources". Halieutis 2015 a été, en effet, marqué par une forte présence africaine et sans précédent qui, avec la Côte d'Ivoire comme invité d'honneur, aura livré l'il lustration parfaite de la profondeur des liens unissant le Maroc à son ancrage africain dans tous les domaines, traduisant par là même une volonté ferme et un engagement infaillible de tous les partenaires à oeuvrer, de concert, pour le développement de relations agissantes et novatrices en matière de promotion de la pêche maritime et des métiers et industries liés à la mer. Au fait, les trois premières journées de cette manifestation d'envergure ont été émaillées d'intenses échanges et de rencontres, bilatérales et multilatérales, entre responsables, opérateurs économiques et professionnels privés et publics, au sujet de questions diverses portant notamment sur la coopération régionale, la valorisation des ressources et le renforcement de l'intégration régionale dans le secteur halieutique. Outre les entretiens que le ministre de l'Agriculture et de la pêche maritime Aziz Akhannouch a eus avec les chefs de différentes délégations étrangères (Russie, Japon, Mauritanie, Côte d'Ivoire et d'autres), cette édition a été particulièrement ponctuée par la signature de l'accord de jumelage relatif sur le renforcement de l'aquaculture, entre le Maroc et l'Union européenne (UE). Ce jumelage institutionnel, d'une durée de 6 mois et d'un montant de 250 mille euros financé par l'UE, permettra à l'Agence nationale pour le développement de l'aquaculture (ANDA) de maitriser les techniques de production aquacole en s'inspirant de l'expérience et des meilleures pratiques européennes en la matière. Par ailleurs, d'aucuns considèrent que l'un des moments forts de cette édition aura incontestablement été la présentation des données relatives à l'état d'avancement de la stratégie nationale Halieutis 2020 qui, cinq ans après son lancement, semble avoir atteint un pourcentage de réalisation indéniable, voire inattendu, tant au niveau de la promotion des métiers et des ressources de la mer que du renforcement de la compétitivité et de la durabilité de cette filière. Chiffres à l'appui, cette stratégie, basée sur le socle triptyque de la durabilité, de la performance et de la compétitivité, démontre qu'à mi-chemin la production halieutique nationale a atteint 1,3 million de tonnes en 2014, tous segments de pêche confondus, ce qui équivaut à environ 82 % de l'objectif assigné pour 2020. Une donne confortée par la valeur de la première vente des captures de la pêche artisanale et côtière qui s'est établie, elle, à un chiffre historique de 6 MMDH en 2014, soit une hausse de 10 % par rapport à 2013. Les exportations, elles, se chiffrent au niveau historique de 15,5 MMDH en 2014, en hausse de 7 % en valeur et de 4 % en volume par rapport à 2013, un montant correspondant à environ 57 % du niveau attendu en 2020, qui est de 3,1 milliard de dollars. En conséquence, la valeur ajoutée de l'activité pêche maritime (hors industrie dont le chiffre n'est pas disponible) a progressé de 33% entre 2009 et 2013 pour atteindre 8,3 milliards de dirhams en 2013, soit plus de 7 % par an en moyenne, alors que les investissements privés dans l'industrie de valorisation ont totalisé 1,7 MMDH entre 2009 et 2014, une progression annuelle moyenne de 12 %. Partant de ces réalisations, M. Akhannouch allait souligner, lors d'un point de presse à l'occasion, que la stratégie Halieutis s'est imposée en tant qu'approche intégrée qui tient compte des enjeux mondiaux du secteur de la pêche et reste constamment focalisée, à la fois, sur la ressource, l'élément humain, les infrastructures et le produit. En optant pour le thème "la mer est l'avenir de l'Homme", le Salon Halieutis entend accompagner la stratégie éponyme, conçue de manière à faire de la pêche maritime un moteur de croissance de l'économie marocaine et à offrir, ce faisant, des perspectives d'avenir aux Marocains, tant en termes d'emplois que d'opportunités d'investissement, a-t-il signalé. La durabilité étant un principe cardinal dans cette stratégie, le ministre n'allait pas manquer de relever, à l'ouverture des cycles de conférences scientifiques, l'impératif d'une "politique volontariste de gestion durable des ressources halieutiques". "Pendant longtemps, l'Homme a surexploité certaines pêcheries et mis en danger son propre devenir et celui des générations futures. On estime ainsi qu'environ 25 à 30 % des stocks halieutiques sont plus ou moins gravement exploités", a-t-il soutenu. C'est justement dans cette optique que le Maroc a élaboré sa stratégie "Halieutis" sur la durabilité des ressources en combinant, à la fois, recherche scientifique, plan d'aménagement et lutte contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN), a-t-il poursuivi, précisant que 85 % des ressources pêchées au Maroc sont couvertes par des plans d'aménagement, l'objectif étant fixé à 95 % à horizon 2020. Organisée depuis 2011 par l'Association du Salon Halieutis, ce Salon biannuel se veut une plateforme d'échange à l'adresse des différents intervenants nationaux et internationaux oeuvrant pour le développement du secteur de la pêche. Dédiée aux métiers de la pêche maritime, de l'aquaculture et des industries de la pêche, cette manifestation se veut aussi une plateforme de promotion et d'échange autour de l'actualité et des préoccupations des acteurs du secteur. Les deux premières journées du Salon ont été réservées aux professionnels pour notamment promouvoir la filière de la pêche marocaine dans son ensemble et développer des échanges et des partenariats entre les opérateurs nationaux et internationaux. Le grand public a été, quant à lui, invité à découvrir toute la culture et la richesse du patrimoine halieutique les deux jours suivants. Le Salon a été également enrichi par un cycle intense de débats et de conférences animés par d'éminents spécialistes marocains et étrangers, qui ont débattu de thématiques et problématiques faisant l'actualité et l'avenir du secteur. Avec une contribution moyenne de l'ordre de 2,3 % au PIB lors des dix dernières années, le secteur halieutique national génère plus de 170 mille emplois directs et emploie au total plus de 670 mille personnes. Avec sa double façade maritime, Atlantique et Méditerranée, et une zone économique exclusive de plus d'un million de km2, les eaux marocaines sont réputées parmi les plus poissonneuses au monde, hissant le Royaume au rang de 1er producteur africain et de 25ème producteur à l'échelle internationale. Le 3ème Halieutis a connu la participation de 37 pays, dont 22 africains, et de plus de 320 marques et enseignes nationales et internationales. Plus de 60 mille visiteurs ont été attendus lors de cette édition, après la grande affluence enregistrée lors de la précédente édition de 2013 avec plus de 45 mille visiteurs.