Bourita s'entretient avec le secrétaire général du CCG    Le Chef du Gouvernement reçoit le président de l'Autorité Nationale du Renseignement Financier    La Bourse de Casablanca et l'Ethiopian Securities Exchange concluent un partenariat stratégique    Réseaux sociaux : La loi et l'ordre ou les abus de la liberté d'expression ?    Le projet de décret relatif à la politique actionnariale de l'Etat adopté    Gouvernance responsable: Les émetteurs s'alignent sur les bonnes pratiques    Manœuvres de dissuasion des hélicoptères espagnols près des villes marocaines occupées Sebta et Melilla    Le Maroc occupe actuellement la huitième place dans le classement des pays importateurs de blé russe, selon Moscou    Le Maroc en tête des pays visés par des attaques DDoS en Afrique du Nord, selon un rapport de Netscout    L'adoption du projet de loi relatif à l'industrie cinématographique vouée à moderniser le secteur    France : Les Semaines marocaines à Strasbourg font la part belle à l'art gnaoua    Maroc : 13 membres du Front de soutien à la Palestine devant la justice    Maroc : Les familles des détenus en Syrie veulent une intervention royale pour le rapatriement    Mondial-2030 au Maroc, l'aboutissement du grand travail accompli sous l'impulsion de SM le Roi (Nasser Larguet)    Mondial-2030, une reconnaissance internationale de l'excellence du Maroc en matière de diplomatie sportive (Nawal El Moutawakel)    Le Marocain Anas Moussa qualifié pour la finale de la « World Cup eFootball-Mobile »    Le Mondial FIFA 2030 au Maroc sera « une immense fête de l'humanité », promet Infantino    Protection sociale : Baitas reconnait des progrès et plusieurs défis    Inauguration à Niamey de la centrale électrique «Sa Majesté le Roi Mohammed VI »    Italie : Un ressortissant marocain retrouvé poignardé dans sa maison près de Naples    Aziz Akhannouch s'entretient avec la Présidente de l'Assemblée nationale française    Inauguration à Niamey de la centrale électrique « Sa Majesté le Roi Mohammed VI »    Ballon d'Or africain 2024 : La Liste finale annoncée à 20h00    Aide sociale au Maroc : Les mères célibataires toujours marginalisées    L'Algérie face à la liberté d'expression : le cas Boualem Sansal    LDC UEFA / J-6: Résultats et classement    ElGrande Toto: Un triple couronnement et un hommage émouvant à sa maman    2e édition du SILEJ : Pour une création de contenus de qualité au service des enfants    Températures prévues pour le vendredi 13 décembre 2024    France-Morocco friendship group faces leadership controversy amid far-right influence    L'AG de l'ONU appelle à un cessez-le-feu « immédiat » à Gaza    En 2012, l'Algérie a envoyé le Polisario combattre aux côtés du régime syrien    La coopération parlementaire Maroc-France se consolide    Atlantic Currents 2024. Une nouvelle Vision pour la coopération transatlantique    Les recettes douanières dépassent les 83,6 MDH à fin novembre    Services marchands non financiers : 48 % des patrons anticipent une hausse de l'activité au T4-2024    Coupe du Monde 2030 : les réactions après le verdict de la FIFA    La désignation du Maroc pays hôte du Mondial-2030, aux côtés de l'Espagne et du Portugal, « une source de grande fierté pour le football africain » (Président de la CAF)    Biens de grande consommation : La market place Z lève 1,05 million de dollars    Lancement du programme NAQLA pour le renforcement des capacités dans le domaine des droits de l'homme    Le Conseil supérieur de la Fondation Mohammed VI des Ouléma africains tient sa 6è session ordinaire du 18 au 20 décembre à Fès    Le temps qu'il fera ce jeudi 12 décembre 2024    Port de Casablanca : une tentative de trafic de 3,6 tonnes de chira avortée    Production de myrtilles : la saison prometteuse    Koyo Kouoh, première femme africaine commissaire à la Biennale de Venise    "Mufasa : Le Roi Lion" au cinéma à partir du 18 décembre    FIQ ! Hassan Hajjaj célèbre les acrobates marocains    Casablanca : "Le Clan des divorcées", une colocation entre femmes déjantées !    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Pêche maritime : Un secteur stratégique en pleine mutation
Publié dans L'opinion le 05 - 12 - 2024

Avec plus de 3.400 kilomètres de côtes, la pêche maritime occupe une place centrale dans l'économie marocaine. Si le secteur affiche un dynamisme notable, notamment grâce à la stratégie Halieutis, il n'en demeure pas moins confronté à des défis structurels et environnementaux qui en détermineront l'avenir.
Tout au long de son histoire, aux côtés de l'agriculture, la pêche a toujours été l'un des secteurs les plus importants du Maroc. Cela s'explique par sa géographie particulière, le Royaume disposant de l'une des façades maritimes les plus étendues du continent, avec plus de 3.400 kilomètres de côtes : 2.934 kilomètres le long de l'océan Atlantique et 512 kilomètres bordant la mer Méditerranée.
Cela offre au pays environ 1,2 million de kilomètres carrés d'espace maritime, constitué de l'une des eaux les plus poissonneuses au monde. Ce n'est donc pas un hasard si le Maroc est le premier producteur de poissons en Afrique ainsi que le premier producteur et exportateur mondial de sardines (Sardina pilchardus). Au niveau mondial, il se place au 15éme rang.
Le secteur de la pêche et de la transformation du poisson figure parmi les domaines les plus dynamiques de ces dernières années. Sa contribution au Produit Intérieur Brut (PIB) s'est établie à une moyenne de 2,3 % au cours des dix dernières années. En matière d'emploi, la filière de la pêche se distingue en générant plus de 220.000 emplois directs et près de 500.000 emplois indirects, confirmant ainsi son rôle stratégique dans l'économie nationale.

Un secteur stratégique
La pêche maritime marocaine génère une production annuelle d'environ 1,4 million de tonnes. Cette performance repose sur trois principaux contributeurs : 92 % de la production proviennent de 2.500 bateaux de pêche côtière et de 17.000 barques artisanales, 6 % sont assurés par une flotte hauturière composée de 465 navires, et 2 % émanant d'autres activités de pêche.
La production nationale issue de la pêche côtière et artisanale se répartit principalement entre deux grandes destinations. Une part importante, soit 60 %, est dédiée à l'approvisionnement des 485 unités industrielles spécialisées dans la transformation des produits de la mer. Le reste, représentant 40 %, est destiné au marché local pour la consommation de produits frais.
L'industrie de traitement et de valorisation des produits de la mer occupe une place stratégique dans l'économie nationale. Elle offre une gamme variée de produits, incluant des conserves, des semi-conserves, des produits congelés, du poisson frais ainsi que de la farine et de l'huile de poisson, renforçant ainsi son rôle essentiel dans la chaîne de valeur du secteur.
Ce secteur représente 50 % des exportations agroalimentaires du Maroc, contribuant ainsi à hauteur de 7 % à 8 % des exportations totales en valeur. Avec une valeur exportée avoisinant 2,8 milliards de dollars, il se distingue notamment par ses produits à forte valeur ajoutée, tels que les conserves de poisson, qui figurent parmi les principales exportations. Par ailleurs, les destinations clés des produits marocains de la mer comprennent l'Union européenne, le Japon et plusieurs pays africains.

Des acteurs complémentaires
Le secteur est structuré par plusieurs acteurs clés, tant institutionnels que professionnels. Le Département de la Pêche Maritime, relevant du Ministère de l'Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts, est dirigé par Zakia Driouich, secrétaire d'Etat chargée de la Pêche maritime.
Ce département est responsable de l'élaboration et de la mise en œuvre des politiques publiques dans ce domaine, de la gestion durable des ressources halieutiques, de la formation des professionnels du secteur et de la réglementation des activités de pêche. Il joue également un rôle de coordination pour le développement des infrastructures portuaires dédiées à la pêche.
À cela s'ajoute l'Office National des Pêches (ONP), qui organise la commercialisation des produits de la mer en assurant leur traçabilité et en modernisant les circuits de distribution. Il est également impliqué dans le développement de la pêche côtière et artisanale, en investissant dans l'équipement des ports de pêche et des villages de pêcheurs, et en promouvant l'accès au marché pour les produits locaux. L'ONP supervise également la mise en place d'enchères modernes pour garantir la transparence des transactions.
Sur le plan professionnel, la Fédération des Industries de Transformation et de Valorisation des Produits de la Pêche (FENIP) regroupe plus de 300 entreprises opérant dans six branches d'activité, allant des conserves de poisson aux produits surgelés, en passant par la farine et l'huile de poisson. Cette fédération, présidée par Hassan Sentissi El Idrissi, joue un rôle central dans la structuration et la promotion de l'industrie de transformation des produits de la mer. Elle contribue également au rayonnement international du secteur en participant à des foires et expositions spécialisées.
L'Institut National de Recherche Halieutique (INRH), quant à lui, est chargé de la recherche scientifique et de la préservation des ressources halieutiques. Il effectue des études sur les écosystèmes marins, les cycles biologiques des espèces exploitées et les impacts des activités de pêche. Ces données sont utilisées pour orienter les politiques nationales, notamment dans le cadre de la gestion des quotas de pêche et de la lutte contre la surpêche. Grâce à ses travaux, l'INRH contribue également à l'introduction de techniques innovantes pour maximiser la durabilité et l'efficacité des pratiques de pêche.

Des défis importants
Bien que bénéficiant d'un véritable dynamisme, notamment grâce au soutien de l'Etat à travers la stratégie Halieutis, le secteur de la pêche fait face à des enjeux majeurs qui façonneront son avenir. La concurrence internationale, particulièrement celle des pays asiatiques, complique l'accès des produits marocains aux marchés traditionnels.
Ces concurrents, dotés d'infrastructures industrielles performantes, pratiquent une politique tarifaire agressive, fragilisant ainsi la compétitivité marocaine. Pour relever ce défi, le Royaume mise sur une amélioration constante de la qualité de ses produits et investit dans la modernisation de ses infrastructures, notamment la flotte côtière et la chaîne du froid, afin de consolider ses parts de marché et d'explorer de nouvelles opportunités à l'échelle internationale.
Par ailleurs, le secteur est confronté aux impacts du changement climatique, qui perturbent les écosystèmes marins et influencent les cycles de reproduction des espèces. Pour y faire face, des mesures telles que l'instauration de quotas de pêche, les périodes de repos biologique et le suivi scientifique ont été mises en place. Toutefois, ces actions doivent être renforcées pour faire face à l'ampleur des défis environnementaux.
En complément, le développement de l'aquaculture se présente comme une alternative stratégique pour réduire la pression sur les ressources halieutiques naturelles. Ce segment, porté par une demande mondiale croissante, offre un potentiel significatif pour diversifier et dynamiser l'économie du secteur tout en préservant les écosystèmes marins du Royaume.

Soufiane Chahid


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.