Les bénéfices du secteur halieutique au Maroc ont connu une augmentation de 9%, atteignant ainsi plus de 820,6 millions de dollars au cours des neuf premiers mois de l'année en cours, selon les données fournies par l'Office national de la pêche maritime (ONP). Dans une ère internationale marquée par des incertitudes économiques et des défis environnementaux, le Maroc a su faire preuve de résilience en 2023. Il ressort ainsi du rapport d'activité de l'Office au titre de 2023, que le pays a enregistré une croissance économique de 3,4 %, contrastant avec le modeste 1,5 % de l'année précédente. Cette dynamique est d'autant plus remarquable compte tenu des circonstances pénibles que le pays a traversé, telles qu'une sécheresse persistante et le séisme dévastateur d'Al-Haouz. Au cœur de cette performance se trouve le secteur halieutique, un axe essentiel de l'économie nationale, représentant plus de 1% du PIB. Les chiffres en parlent ! En 2023, la production halieutique nationale, toutes espèces confondues, a atteint 1,42 million de tonnes pour une valeur estimée à environ 15,2 milliards de dirhams. Bien que cette production ait subi une baisse de 9% en volume par rapport à l'année précédente, la valeur a connu une augmentation significative de 11%. Ce paradoxe révèle une tendance positive vers la valorisation des produits de la mer, indiquant que le secteur est en train de se réorienter vers des produits à plus forte valeur ajoutée. Au terme de 2023, les exportations ont également atteint un chiffre d'affaires record de 30,9 milliards de dirhams, avec un volume de 846.000 tonnes, enregistrant un recul de 8 % en poids mais une hausse de 4 % en valeur. Dans un effort pour améliorer les conditions de travail et le bien-être des acteurs du secteur, le Maroc a mis en place un programme de généralisation de la couverture sociale pour les travailleurs non-salariés dans le domaine de la pêche maritime. Cela inclut les armateurs, les propriétaires de barques de pêche artisanale, les mareyeurs et les exploitants de fermes aquacoles. En 2022, ces catégories ont été intégrées dans un régime de couverture sociale et de santé, et les allocations familiales ont été mises en place en 2023. Cette initiative marque un tournant dans la reconnaissance des droits des travailleurs du secteur, en leur offrant une sécurité économique et sociale. Pour soutenir le développement durable du secteur halieutique, des investissements importants ont été alloués à la recherche scientifique. L'Institut National de Recherche Halieutique (INRH) a vu ses capacités renforcées, permettant de mieux surveiller les stocks de poissons, l'état sanitaire des environnements marins, et d'entreprendre des études océanographiques. Ces efforts visent non seulement à garantir la durabilité des ressources halieutiques, mais également à encourager l'innovation dans des domaines tels que l'aquaculture et la valorisation des produits de la mer. Actuellement, plus de 30 plans d'aménagement et de gestion ont été élaborés, principalement axés sur les pêcheries les plus importantes. Ces plans visent à améliorer l'état des stocks de poissons et à rationaliser leur exploitation, tout en s'assurant que les pratiques de pêche respectent des normes durables. Les plans d'aménagement aquacole, développés pour huit régions côtières, ont mis en lumière un potentiel considérable. Environ 24.000 hectares ont été identifiés comme propices aux activités d'aquaculture, destinés à l'élevage de mollusques, poissons et algues. La production attendue pourrait dépasser les 300 000 tonnes, ce qui représente non seulement une opportunité économique, mais également une avancée vers la sécurité alimentaire. Pour renforcer l'efficacité du secteur, des infrastructures modernes ont été mises en place pour le débarquement et la commercialisation des produits halieutiques, en conformité avec les normes internationales. Cela vise à garantir un accès élargi des citoyens aux ressources halieutiques nationales, connues pour leur haute valeur nutritive. En parallèle, un réseau de marchés de gros de poissons et de marchés de proximité a été développé pour assurer la distribution des produits de la mer, même dans les zones éloignées des côtes. Malgré ces avancées, le secteur halieutique fait face à des défis. Les données révèlent une baisse de 13 % des volumes de produits de pêche côtière et artisanale, tandis que certaines catégories, comme les céphalopodes, ont connu une augmentation de 13 %, atteignant 55,5 mille tonnes. Toutefois, des baisses significatives ont été observées dans d'autres domaines, comme les captures de coquillages, qui ont chuté de 89 %, et celles des algues marines, qui ont diminué de 50 %. Dans un effort pour renforcer sa position sur la scène internationale, le Maroc cherche à renforcer sa coopération avec la Russie dans le domaine de la pêche maritime. Un accord signé en 2020, récemment activé, vise à mener des études sur les types de pêche possibles dans les eaux atlantiques. Cette coopération pourrait ouvrir de nouvelles avenues pour le développement et l'exportation des produits de la mer marocains. Avec plus de 3.500 kilomètres de côtes, le Maroc se positionne comme une puissance halieutique majeure en Afrique, occupant la première place en termes de production de poissons sur le continent et se classant au 25e rang mondial. Cette position stratégique renforce le rôle du pays en tant qu'acteur clé sur les marchés internationaux, soulignant l'importance cruciale du secteur halieutique pour l'économie nationale.