Le bureau national a décidé «de responsabiliser le ministère de l'intérieur de tout éventuel dérapage des grèves, conséquence de l'absence de dialogue et de négociation». Les grèves dans les collectivités locales reprennent dès cette semaine. La Confédération démocratique du travail (CDT) a décidé d'observer une grève nationale de 48h les 12 et 13 janvier 2012. Une décision prise par le bureau national en réaction au mutisme du ministère de l'intérieur. Dans un communiqué, la CDT appelle «tous les cadres et fonctionnaires à observer cette grève de 48h afin de faire porter leurs voix et aboutir à un vrai dialogue». La centrale syndicale invite également les acteurs politiques, associatifs et médiatiques à soutenir les revendications des fonctionnaires des collectivités locales. Pour la CDT, l'indifférence du département de tutelle a trop duré. Le bureau national a décidé «de responsabiliser le ministère de l'intérieur de tout éventuel dérapage des grèves, conséquence de l'absence de dialogue et de négociation pour mettre fin aux violations des droits syndicaux», souligne le communiqué. Les syndicats déplorent l'absence de liberté syndicale, en l'occurrence dans les provinces de Taourirt et de Ouarzazate où des syndicalistes ont été violentés par les forces de l'ordre alors qu'ils manifestaient pacifiquement. La CDT annonce ainsi son total soutien à Abdelaziz Errami qui a été, selon le communiqué, maltraité par les autorités dans la région de Taourirt. Pour sa part, la Fédération démocratique du travail (FDT) n'a pas annoncé de débrayage pour l'instant. «Nous avons décidé d'accorder un délai au nouveau ministre de l'intérieur pour qu'il examine notre dossier revendicatif. Si aucune réponse positive n'est donnée par l'Intérieur, nous entamerons de nouvelles grèves», affirme Mohammed Larbi El Kharrim, secrétaire général du Syndicat démocratique des collectivités locales affilié à la FDT. Du côté de l'Union nationale du travail au Maroc (UNTM), contacté à plusieurs reprises, Abdessamad Merini, secrétaire national de la Fédération des fonctionnaires et agents des collectivités locales affiliée à l'UNTM, est resté injoignable. Quant à l'Organisation démocratique du travail (ODT), le bureau national tiendra ce mercredi une réunion pour examiner la situation. «Une escalade de grèves aura lieu si le ministère de l'intérieur ne réagit pas à nos revendications», confirme le secrétaire général national de l'ODT, Mohamed Ennahili, tout en précisant que l'ODT vient observer une grève de trois jours, les 5, 6 et 7 janvier derniers. «Les grèves que nous menons sont légitimes face au mutisme du gouvernement et de l'Intérieur. Nous ne sommes pas contre le gouvernement, mais nous avons constaté une régression engendrée notamment par l'absence de création d'un ministère des collectivités territoriales. Ce ministère aurait pu restructurer le secteur des collectivités locales», poursuit M. Ennahili. L'une des principales revendications de l'ODT porte sur le statut des fonctionnaires des collectivités locales. «Le statut de 1977 est dépassé. Celui-ci ne concernait que 250 collectivités territoriales et un nombre réduit de fonctionnaires. Aujourd'hui, la situation a changé. Le Maroc compte 1.500 collectivités territoriales et 150.000 agents et fonctionnaires», déplore-t-il. L'ODT appelle à la création d'une instance indépendante pour la gestion des collectivités locales. «Cette instance qui serait composée d'élus, de syndicalistes et de fonctionnaires indépendants serait chargée de veiller à la transparence des ressources financières avec une approche basée sur les principes de développement, de justice sociale et sectorielle», conclut M. Ennahili.