Une dizaine de jours après la signature d'un accord-cadre avec le ministère de l'Intérieur, les salariés et fonctionnaires des collectivités locales se remettent en grève. A la CDT, les syndicalistes crient leur colère contre leurs représentants. Les salariés et fonctionnaires des collectivités locales reprennent leur mouvement de grève. Une dizaine de jours à peine après la signature d'un accord-cadre avec le ministère de l'Intérieur, les mécontents des dispositions de ce dernier s'organisent pour faire face à ce qu'ils appellent un «détournement» de leurs revendications. à la CDT, les salariés des collectivités locales affirment que leur centrale n'avait pas à signer un accord dont les acquis se situent en deçà des revendications de cette catégorie de personnel et même en deçà de ce que le gouvernement avait «offert» en 2005 et 2006. Les diverses sections du syndicat national des collectivités locales (SNCL-CDT) se sont mises d'accord pour deux débrayages programmés, respectivement, pour les 1 et 2 février et les 8 et 9 du même mois. L'appel à la grève a d'abord été lancé par le syndicat des collectivités locales de l'UMT qui a été rejoint par les syndicalistes de l'ODT (Organisation démocratique du travail, fruit d'une dernière scission à la CDT). A en croire Laydi Zerouali, responsable du syndicat UMT, des pourparlers sont actuellement en cours pour mener des actions communes à tous les syndicats mécontents de la «dérive du 19 janvier 2007». Cela passera essentiellement par l'organisation, demain jeudi, d'un sit-in devant le siège du ministère de l'Intérieur. L'UNMT (Union nationale marocaine du travail, pro-PJD) prévoit de se joindre au même mouvement de protestation. Les syndicats des collectivités locales brandissent une série de revendications qui ont notamment trait à la révision des salaires et indemnités. Ils protestent surtout contre l'annulation d'une prime de 270 DH instaurée par le Premier ministre suite aux accords de juillet 2002. Vendredi 19 janvier 2007, l'UGTM, la FDT et la CDT avaient signé avec le ministère de l'Intérieur un accord-cadre qui porte, entre autres, sur la mise en place d'une Fondation des œuvres sociales pour les salariés des collectivités locales avec un apport annuel gouvernemental de l'ordre de 60 millions DH, Cet accord-cadre revoit également à la hausse les indemnités liées à l'exercice de certaines tâches dures ou dangereuses. Cette prime passe de 20 à 30%. Pour les syndicalistes CDT, le ton est à la révolte. Ces derniers estiment que leur centrale n'avait pas à faire une telle «concession» contrairement à la FDT ou l'UGTM adossées à des partis gouvernementaux «en mal de voix pour 2007». Mohamed El Mers, patron du syndicat CDT des collectivités locales, était injoignable pour commenter les réactions des siens. Les mécontents, eux, ont décidé de saisir le bureau exécutif de la centrale de Noubir Amaoui pour demander des explications. Laydi Zerouali, secrétaire général-adjoint de la fédération des collectivités locales (UMT), a déclaré à ALM être surpris de voir les trois syndicats signataires «quitter la commission de coordination pour signer des accords inacceptables». «Cet accord est une copie conforme de l'accord de 2002 que nous n'avons pas signé non plus et dont les clauses n'ont d'ailleurs pas été respectées par l'Etat», ajoute M. Zerouali. Selon des statistiques officielles, les quelque 1500 collectivités locales au Maroc emploient près de 150.000 personnes.