Il semble que le ministère de l'intérieur ne parvient toujours pas à convaincre les syndicats les plus représentatifs. Les grèves risquent de reprendre de plus belle dans les collectivités locales. Car seul la CDT (Confédération démocratique du travail) a signé un accord avec les responsables de l'intérieur. Les autres syndicats notamment la FDT (Fédération démocratique du travail) et l'UNTM (Union national du travail au Maroc) n'ont pas encore accepté l'offre du ministère. Pis encore, l'UNTM qui est le relais syndical du PJD (Parti de la justice et du développement) a pris la décision de boycotter les négociations. «Nous ne sommes pas d'accord avec la méthodologie suivie par les responsables au ministère de l'intérieur dans les négociations, notamment le Wali chargé des collectivités locales. Vu l'état actuel des choses, on ne peut continuer à prendre part aux réunions», affirme Abdessamad Lamrimri, secrétaire général adjoint de l'UNTM. Ce dernier fait savoir que le bureau national du syndicat annoncera sa position sur le dossier vendredi prochain dans un communiqué. Pour sa part, la FDT n'a pas signé l'accord parce que les responsables du syndicat affirment que le ministère de tutelle n'a pas fourni tous les engagements nécessaires pour la mise en œuvre des clauses de l'accord. A noter que la FDT, l'UNTM et l'UGTM avaient opté pour des négociations groupées. L'UNTM décidera par la suite de se retirer des négociations. Le dialogue entre les deux parties avait commencé en mai dernier avec une première réunion entre les syndicats et le ministre de l'intérieur Mohand Laenser. L'ouverture du dialogue est venue après des mois de grèves observées par les syndicats provoquant le mécontentement des citoyens. Aujourd'hui, la situation risque d'empirer de nouveau si les deux parties échouent à trouver un terrain d'entente. Seule la CDT a renoncé officiellement aux grèves après la signature de l'accord la semaine passée. Ce dernier prévoit notamment la présentation du projet de loi sur la fondation des œuvres sociales du personnel des collectivités locales au parlement dès l'entame de la session parlementaire de l'automne. Il a annoncé également la révision du statut fondamental des fonctionnaires des collectivités en septembre prochain. De même, il a été convenu de titulariser les fonctionnaires temporaires qui sont au nombre de 7500. L'accord a porté par ailleurs sur la suppression du grade 7 et la mise en place d'un nouveau grade. Les syndicalistes ont obtenu un retour à la condition de 5 ans d'ancienneté pour passer dans l'avancement. Par ailleurs, les représentants du personnel des collectivités locales ont beaucoup insisté sur les libertés syndicales en demandant la réactivation des mécanismes de dialogue à une échelle locale à travers le renforcement du rôle des commissions provinciales ainsi que le comité central pour trouver des solutions en cas de conflits.